13 Août 1961, le Mur se refermait sur un petit village

POTSDAM — Lorsque le mur de Berlin a été érigé, Klein Glienicke, village d’Allemagne de l’Est enclavé dans un quartier huppé de l’Ouest, s’est retrouvé au matin du 13 août 1961 subitement pris au piège.
Les hasards de la géographie et les soubresauts de l’histoire avaient placé ce bourg de 500 habitants dépendant de la commune est-allemande de Potsdam, limitrophe de Berlin, à proximité immédiate de « l’ennemi ».
Les communautés étaient d’ailleurs si proches que l’on pouvait jeter un regard indiscret dans la chambre à coucher de son voisin.
Mais tout rapprochement amical y était strictement interdit, sous peine d’expulsion immédiate du village.
Des dizaines de personnes, livreurs ou conducteurs d’ambulance, ont profité d’une mission dans le village pour passer à l’ouest --ce que souhaitaient justement éviter les autorités communistes en construisant le Mur-- entraînant plusieurs décennies de répression
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google.com/hostednews/afp/ar … 304b6e.ab1

Chose curieuse c’est seulement aujourd’hui que je prend conscience que le mur de Berlin a été érigé le 13 août 1961 alors que l’on en parle sur ce forum depuis plusieurs jours.
J’apporte ma contribution personnelle en postant cet article qui m’a paru digne d’intérêt sur le sort d’un village situé près de Berlin et qui montre bien toute l’absurdité du système.

Klein Glienicke, qui faisait partie de Potsdam, était à Berlin ce qu’est le canton de Schaffhouse pour le pays de Bade. Avec un tracé de frontière extrêmement tarabiscoté, avec des enclaves. Le lac Griebnitzsee formait la frontière, et Klein Glienicke était sur la rive « berlinoise », reliée à Potsdam par un pont et soumise à un régime de permis spéciaux.
Berlin avait aussi des enclaves dans le Brandebourg, comme Steinstücken, ou Eiskeller, avec une route qui pouvait être coupée selon l’humeur du moment.
Le plus beau, c’est le sort de West-Staaken, dans l’arrondissement berlinois de Spandau, devenu par le biais d’un échange de territoires pour agrandir l’aérodrome militaire britannique de Gatow une commune de RDA. Comme historiquement Staaken faisait partie de Berlin, les communications téléphoniques entre Berlin-Est et West-Staaken étaient considérées comme des communications locales (avec un préfixe particulier).
C’est ainsi que Staaken-Ouest était à l’Est, et Staaken-Est était à l’Ouest. La géo-politique ne respecte pas les points cardinaux. :mrgreen:

Oui et où puis je trouver des informations en français sur Staaken malgré tes explications particulièrement complètes et dont je te remercie pour la précision ? :question: :smiley:

Pas d’informations en français, ou très sommaires. Mais si tu lis l’anglais, les informations dans cette langue sont complètes :
en.wikipedia.org/wiki/Staaken

il y a un truc que je pige pas : Staaken se trouvait bien à l’Ouest de Berlin-Ouest n’est ce pas et la zone russe se trouvait bien à l’Est ??? :astonished:
C’est quoi ce b… :mouaif:

Ben dit donc je ne pensais pas qu’un jour je trouverais quelqu’un capable de parler avec moi de Staaken. :laughing:

T’as tout compris fifititi : Berlin-Ouest n’a été créé que pour foutre le bordel dans la zone d’occupation soviétique (la bombe atomique la moins chère du monde !). La réforme monétaire unilatérale de 1948 dans les secteurs occidentaux a marqué le départ de la séparation économique avec un taux de change 1 à 10*, et l’essai a été transformé le 13 août 1961 par la construction du mur.
Bon, du point de vue géographique, suis bien le mouvement des troupes :
Au départ, Staaken se trouve dans la partie ouest de l’arrondissement de Spandau (secteur britannique). Après échange de territoires, la moitié de Staaken se retrouve en RDA, la frontière ayant avancé vers l’est. Cette partie, West-Staaken, devient une commune indépendante nommée Staaken, et se retrouve, du point de vue de Bonn et des Occidentaux, dans la « zone Est ». Est et Ouest n’ont pas toujours la même conotation, que l’on se place du pur point de vue géographique ou du point de vue géo-politique! :wink:
Autrement dit, quand on allait de Berlin-Ouest en RFA, on traversait d’abord la « zone » orientale, même en se dirigeant vers l’ouest.
Il en allait d’ailleurs de même en Autriche, où Vienne, divisée en secteurs d’occupation beaucoup plus complexes qu’à Berlin (voir « Le 3e homme »), se trouvait au milieu de la zone d’occupation soviétique. Il fallait un laisser-passer pour franchir l’Enns, qui formait la frontière jusqu’en 1955 entre la zone américaine et la zone soviétique.

  • en 1990, le taux montera jusqu’à 1:20, ce qui mettra la pression pour l’union monétaire et l’introduction du DM en RDA, avec suppression des contrôles à la frontière.

Ben dit donc !!!
Heureusement que je n’ai pas fais mon service militaire… et surtout pas à Berlin-Ouest.
J’aurais été capable de me retrouver à l’Est. :mouaif:

Au passage…Berlin-Ouest c’est une invention du oh combien diabolique Staline. :vamp:

Oui, je sais Vienne c’était pire…Mais ça n’a duré que dix ans. :smiley: :laughing:

A l’avenir, fifititi, fais attention à ce que le titre de ton sujet ne soit pas trop long… « le mur de berlin se refermait sur un p », c’est pas très parlant…

Peut-être est-il dans tes possibilités de modifier le titre afin de le rendre plus compréhensible ? :question:

je viens de le faire :wink: (enfin… si ça te convient, et si tu penses que ça résume bien l’article qui suit).

Je te remercie Kissou. :smiley:

[i]Le Mur de De Wannsee à Staaken.

Après la traversée du grand lac de Wannsee, l’étape vous conduira vers le sud-ouest, en direction de la frontière entre Berlin et le Brandebourg. Une bifurcation vous emmènera à Sacrow, où vous pourrez visiter le château et l‘église Heilandskirche. Depuis la construction du mur, de dispositif frontalier y traversait le terrain paroissial de l’église. Le clocher fut d’abord intégré dans le mur, alors que la nef se trouvait dans le No Man’s Land, entre la frontière politique de la Havel et la «bande de la mort». Jusqu’au 24 décembre 1961, les messes continuèrent d’avoir lieu. Lorsque, peu après, l’intérieur de l’église fut détruit, les autorités frontalières se servirent de ce prétexte pour interdire l’accès. Bien qu’elle ne fut plus accessible, ni depuis Potsdam, ni depuis Berlin, la Heilandskirche fut restaurée extérieurement grâce à des dons ouest-berlinois. La première messe depuis la chute du mur y fut célébrée le 24 décembre 1989. L’intérieur fut reconstruit de 1993 à 1995. Les jardins conçus Peter Joseph Lenné, dévastés par la mise en place du dispositif frontalier, ont également été réaménagés.

L’itinéraire du parcours principal, qui passe par dessus le Luisenberg, vous conduira ensuite en ex-RDA, vers le nord, en direction du lac Groß Glienicker See, que vous contournerez par l’ouest. La frontière passait au milieu du lac qui était un lieu de baignade très apprécié des berlinois de l’Ouest, en raison de sa propreté et en dépit de l’observation permanente des gardes-frontières de RDA. Un reste du mur a été conservé à l’extrémité nord du lac, dans la Gutsstraße. C’est aussi là que vous découvrirez les restes des terres seigneuriales de Groß Glienicke, fortement endommagées pendant la deuxième guerre mondiale, et dont les bâtisses avaient été séparées par la frontière de la RDA. Après avoir traversé la Ritterfelddamm et suivi une voie privée, on retrouve la Potsdamer Chaussee, qui constitue à cet endroit la démarcation avec le Brandebourg. L’aéroport de Gatow se situait au carrefour de ces deux axes. L’école de formation de l’armée de l’air, autrefois commandée par le ministre de l’aéronautique Göring, y fut inaugurée en 1935. Ce site, qui faisait partie du découpage de Seeburg, fut proposé en échange aux britanniques à la fin de la guerre, contre le quartier de West-Staaken, situé à Spandau. Pendant le blocus de 1948/49, l’aérodrome de la «Royal Air Force Gatow» fut utilisé pour les atterrissages et décollages du pont aérien. Après le retrait des forces d’occupation de Berlin, l’armée allemande transforma le bâtiment en musée de l’armée de l’air.

A l’ouest de l’ex-frontière de la RDA, l’étape traverse des champs d’épandage jusqu’à la butte Karolinenhöhe, où elle bifurque vers le nord-ouest. Après avoir passé le fort Hahneberg, vous vous approcherez du poste-frontière de Staaken. L’histoire du lieu vous est présentée sur un panneau d’information, situé dans la Bergstraße. Depuis 1990, West-Staaken fait de nouveau partie de Berlin et l’ancien poste-frontière se trouve aujourd’hui reculé d’environ deux kilomètres de la frontière actuelle, dans la campagne. En longeant Bergstraße, vous parviendrez ensuite au lieu de mémoire Dieter Wohlfahrt. Une croix en bois y rappelle la mort par balles, le 9 décembre 1961, de cet étudiant âgé de 20 ans, qui voulait aider des ressortissants de RDA à franchir le mur. Détenteur d’un passeport autrichien, Dieter Wohlfahrt avait lui-même vécu en RDA jusqu’en 1956 et aidait des étudiants à passer la frontière. Le 9 décembre 1961, avec le soutien de quelques amis, il découpa une clôture du dispositif frontalier qui bordait la route pour permettre à une femme de West-Staaken de fuir la RDA. Mais cette dernière l’avait trahi. Il était attendu par des gardes-frontières, qui ouvrirent immédiatement le feu. Dieter Wohlfahrt, touché en plein cœur, agonisa dans le No Man’s Land sans secours (Source: Chronique du mur).[/i]

berlin.de/mauer/mauerweg/wan … dex.fr.php