Les douze chevaux installés dans un pavillon extra-large sur le marché international de l’art « Art Cologne » ne sont pas un « trompe-l’oeil »: ces quadrupèdes au service de l’art font partie d’une oeuvre de Jannis Kounellis, domicilié en Italie. Le chantre de « l’Arte Povera » avait choqué le milieu artistique en les présentant pour la première fois en 1969.
A l’époque, l’installation « 12 chevaux vivants » était pensée comme une critique de la commercialisation des arts. Aujourd’hui les équidés sont venus à Cologne en souvenir de cette époque qui fut aussi celle de la naissance du salon de l’art des bords du Rhin. La quarantième édition du marché de l’art de Cologne présente depuis hier mercredi 185 galeries venues de 28 pays avec leurs créations artistiques rangeant du moderne classique au contemporain. Jusqu’au 5 novembre prochain, 70.000 amateurs d’art sont attendus pour cet événement qui se tient pour la dernière fois en automne, puisqu’il sera organisé au printemps à dater de 2007.
Ce changement de date représente un soulagement presque palpable pour un salon artistique qui sent le poids des ans, certains exposants ayant préféré se concentrer sur les salons concurrents de Bâle, Londres ou Berlin. La nouvelle date a déjà attiré des réservations venues de galeries très intéressantes, on évoque l’idée d’une extension à Majorque, tandis que l’éternelle concurrente Düsseldorf prévoit, en prévision d’un marché plus dynamique, d’inaugurer un salon des jeunes artistes. Depuis des années Art Cologne, dont les 60 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel font l’un des plus importants salons d’art, est accompagnée sur l’autre rive du Rhin par une petite concurrente intitulée « art.fair », qui rassemble 70 galeries.
Les deux halls qu’occupe cette année Art Cologne proposent des objets valant plusieurs millions d’euros, dont des Picasso ou des Andy Warhol, mais aussi de véritables « bonnes affaires ». Bien que la 40e Art Cologne ait attiré moins d’exposants, la partie ‹ moderne classique › réserve quelques joyaux : une excellente nature morte de Picasso de taille moyenne, « cruche avec chandelle » de 1945, est proposée au prix de 2,3 millions d’euros. Des oeuvres de Max Ernst, Emil Nolde ou encore une grande aquarelle de Paul Klee brillent sur les murs des pavillons. La star des peintres allemands, Gerhard Richter, est présente avec des oeuvres valant plusieurs millions mais aussi avec des photos retouchées à la peinture en format poche proposées à 28.500 euros. Depuis plusieurs années les jeunes artistes redécouvrent la peinture, à travers de grandes toiles décoratives ainsi que des sujets classiques tels que le portrait à effet distancié ou le paysage, comme en témoigne l’énorme massif de montagne peint par touches larges et rapides du pinceau de Herbert Brandl.
Pour en savoir plus :
Internet: www.artcologne.de
Source: www.amb-allemagne.fr
Titre original: Douze chevaux et 185 galeries présents sur le marché de l’art « Art Cologne »