« Les élections dans le Schleswig-Holstein accouchent d’un casse-tête politique »
07.05.2012
Dimanche, le Schleswig-Holstein a perdu sa majorité chrétienne-libérale. Mais pour quelle alternance ? Les élections régionales qui ont eu lieu le 6 mai dans ce Land très septentrional, situé entre la Baltique et la mer du Nord, ont placé au coude-à-coude les deux grands partis. L’Union chrétienne-démocrate (CDU) arrive légèrement en tête avec 30,8 % des voix, devant le Parti social-démocrate (SPD), qui en obtient 30,4 %. Aucun des deux n’est en mesure de former une coalition avec un seul partenaire. Des négociations débutent.
Paysage politique éclaté
Le paysage politique du Schleswig-Holstein est plus éclaté que jamais au lendemain du scrutin. Derrière la CDU et le SPD, les Verts arrivent en troisième position avec 13,2 %, leur meilleur score dans un Land du Nord de l’Allemagne. Ils sont suivis par le nouveau venu de la scène politique allemande, le Parti pirate, qui recueille 8,2 % des suffrages. Après Berlin et la Sarre, celui-ci fait ainsi son entrée dans un troisième parlement régional.
De son côté, le Parti libéral-démocrate (FDP) enregistre de lourdes pertes. Cependant, emmené par Wolfgang Kubicki, il réalise un meilleur score (8,2 %) que lors des récentes élections régionales. Enfin, le parti de la gauche de la gauche, Die Linke, échoue au seuil du parlement régional : avec 2,2 % des voix, il ne franchit pas la barre des 5 %.
Particularité
Le Landtag du Schleswig-Holstein possède, en outre, une particularité : la Fédération des électeurs du Schleswig-du-Sud (SSW) y siège de droit. Ce petit parti représente la minorité danoise du Land. Il a obtenu dimanche 4,6 % des voix. Et il pourrait jouer un rôle dans la formation d’une coalition.
Négociations
En effet, faute de majorité suffisante, le SPD et les Verts entendent engager des négociations avec le SSW en vue de former une coalition à trois. Une telle alliance, la plus probable à ce jour, gouvernerait avec une voix de majorité au Landtag. D’après les enquêtes d’opinion, les électeurs préfèreraient voir leur Land gouverné par le social-démocrate Torsten Albig que par le candidat de la CDU, Jost de Jager.
À défaut de réussir, cependant, le SPD et les Verts pourraient cependant aussi se tourner vers une alliance à trois avec le FDP. Et une coalition similaire sous la houlette de la CDU (« coalition jamaïcaine », CDU-FDP-Verts) est également possible. À moins que ne s’impose finalement la solution la plus stable, celle d’une grande coalition, alliant la CDU au SPD.
Une chose est sûre : avec la percée des Verts, puis de Die Linke et désormais des Pirates, l’échiquier politique allemand est aujourd’hui plus divers que jamais. Et il devient de plus en plus difficile, pour les grands partis populaires, de former des coalitions de gouvernement.
C’est donc avec attention que tous les regards se tournent désormais vers l’Ouest du pays : dimanche 13 mai, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé du pays, doit à son tour renouveler son parlement." AL
Source: Cidal
Donc, la tendance nationale se confirme: recul-stagnation de la CDU, progression du SPD, recul du FDP, maintien-progression des Verts, le parti des Pirates continue son implantation politique…
Les tractations pour former une coalition gouvernementale vont commencer