« Nach der Wahl ist vor der Wahl », dit-on. Et en Autriche, ça se vérifiera de nouveau en 2018. Après les présidentielles interminables en 2016 et les législatives à l’automne 2017, une bonne partie de l’Autriche s’apprête à retourner aux urnes en 2018. En effet, au premier semestre de cette nouvelle année, 4 des 9 régions d’Autriche renouvellent leur parlement. Et le hasard du calendrier et de la vie politique fait que le FPÖ d’extrême-droite a toutes les chances de sortir vainqueur de chacun des scrutins, sans forcément remporter de région cependant. En plus de profiter d’une dynamique lancée depuis deux ans (46,2% au second tour de la présidentielle; 26% aux législatives et une entrée en fanfare au gouvernement), il profite de situations locales favorables.
Le 28 janvier, c’est la Basse-Autriche qui ouvre le bal. Dans la plus vaste région du pays, traditionnel bastion conservateur, le parti de droite doit défendre sa majorité absolue. L’absence du parti populiste « Team Stronach » (10% en 2013) devrait profité au FPÖ qui, partant de très bas (8%), devrait au moins doubler son score.
Le 25 février, c’est le Tyrol qui enchaine. Là encore, l’absence de la liste « Vorwärts Tirol » (10% en 2013) rebat les cartes. Et là encore, à la faveur d’un score bas en 2013 (9%) le FPÖ ne peut que progresser. Le dernier sondage régional lui donne même 24%.
Le 4 mars, la Carinthie se rend aux urnes. Il s’agit sans doute de l’élection la plus attendue de l’année. Minée par des affaires, l’extrême-droite avait perdu 28 points entre 2009 et 2013, permettant au SPÖ de conquérir la région. Or aux présidentielles comme aux législatives, le FPÖ est de nouveau arrivé en tête au niveau régional. Le FPÖ réussira-t-il à reconquérir la Carinthie ?
Enfin, le 22 avril, c’est le land de Salzburg qui vote. Là aussi, en 2013, les partis de gouvernement SPÖ et ÖVP avaient été sévèrement punis après avoir trempé dans des affaires pas très nettes. Le FPÖ et surtout les Verts avaient largement profité de ces déboires pour atteindre des sommets (20,2% pour les Verts). Or, étant donné l’état moribond des Verts, exclus du parlement après un score de moins de 4% aux législatives, on voit mal comment ils pourraient répéter un tel score au niveau local. Les jeux sont ouverts.