50 ans du Traité de Rome : Berlin espère un nouvel élan pour la construction européenne

A la veille des célébrations, solennelle et populaire, des 50 ans de la signature des traités de Rome à Berlin, les députés allemands ont appelé hier de leurs voux une relance de la dynamique européenne. " L’Union des 27 a besoin de bases de travail renouvelées. C’est la substance de la Constitution. Avec l’élan créé par cet anniversaire, nous souhaitons créer les conditions pour que ce processus de renouvellement réussisse ", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier lors d’un débat au Bundestag. Les orateurs de tous les groupes parlementaires lui ont emboîté le pas, espérant un redémarrage du processus constitutionnel.

Ce qui cristallise cet espoir, c’est la " Déclaration de Berlin " que les 27 chefs d’Etats et de gouvernements européens, le président de la Commission européenne et le président du Parlement européen doivent adopter dimanche. Un texte annoncé comme court, élégant et compréhensible, dont la présidence allemande de l’UE n’a dévoilé que les grands axes. La déclaration doit exposer les réussites de 50 ans de construction européenne, affirmer les valeurs communes de l’Union européenne (UE) et projetter cette dernière dans l’avenir. Dans le détail, on sait seulement qu’elle ne devrait contenir ni le terme de " Constitution ", ni une référence aux racines chrétiennes de l’Europe. L’un des messages-clés sera le suivant, a annoncé M. Steinmeier : " nous construirons l’Europe ensemble ". En effet, " ce n’est qu’en parlant d’une seule voix que les Européens seront entendus dans le bruyant concert sonore du monde globalisé. Ce n’est qu’en agissant ensemble que nous pourrons défendre nos intérêts efficacement ", a déclaré hier le ministre.

Dans le contexte de crise que traverse l’UE, la déclaration de Berlin vise un double objectif. Elle doit, d’une part, insuffler de l’enthousiasme à des citoyens européens devenus sceptiques ou fatigués. De l’autre, elle doit préparer le terrain au déblocage du dossier constitutionnel. L’Allemagne, à mi-parcours de sa présidence du conseil européen, est maintenant forte du succès du conseil européen de mars sur le dossier énergétique et climatique. Elle entend s’appuyer sur cette " preuve que l’Europe est capable d’agir " pour faire avancer l’autre " grand " dossier de sa présidence.

La déclaration de Berlin doit être " l’étincelle initiale qui relancera le moteur européen ", a résumé hier le député chrétien-démocrate Michael Stübgen. L’Europe ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Au Bundestag, la relance du traité constitutionnel, approuvé par les députés allemands en 2005, est une attente largement partagée. " Le retour sur le passé donne du courage pour regarder vers l’avenir ", a déclaré le vice-président du groupe chrétien-démocrate Andreas Schockenhoff. " Nous devons ouvrir un nouveau chapitre ", a exhorté, pour sa part, la présidente du groupe des Verts Renate Künast. L’ancienne ministre de l’Agriculture a également réclamé une " Europe écologique et sociale ", à l’instar de M. Steinmeier. Continuer de développer la dimension sociale qui caractérise l’Europe, " et ce dans les conditions de la mondialisation, est l’une des grandes tâches d’avenir que nous devons entreprendre dans les Etats membres, mais aussi au niveau européen ", a souligné ce dernier.

Mais c’est surtout plus de proximité et d’ouverture qu’ont ardemment souhaité les députés de la majorité, comme de l’opposition. " Nos sommes tous Bruxelles ", a déclaré le député social-démocrate Michael Roth. Il a rappelé que les décisions, bonnes ou mauvaises, de Bruxelles n’étaient pas prises par des martiens, mais par les gouvernements européens eux-mêmes. " Quand rien ne va plus au niveau national, on accuse l’Europe ", a renchéri Mme Künast. Le week-end à venir devrait d’autant mieux apporter la preuve que l’Europe sait être proche de ses citoyens. Samedi, pendant que les 27 chefs d’Etats et de gouvernements écouteront l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Sir Simon Rattle, les citoyens de toute l’Union démarreront une grande fête populaire dans les musées et les clubs de la capitale allemande.

Source: www.amb-allemagne.fr

A l’occasion des 50 ans du traité de Rome, le magazine Challenges consacre un grrrros dossier aux relations franco-allemandes : ce n’est peut-être pas un magazine que vous connaissez, mais je vais vous mettre l’eau à la bouche :

Au programme :

Airbus, pourquoi il faut continuer
Je t’aime moi non plus, par Dany Cohn-Bendit (l’histoire franco-allemande en photos commentées)
Quand les Allemands se posent en modèle/Ici, la France donne l’exemple
Echanges de célébrités
(portraits de stars)
Berlin, la ville qui fait aimer l’Allemagne
Puisqu’il va falloir se donner la main
(chronique sur le possible futur couple Merkel-???)
En affaires, le couple accumule les ratés
A Shangaï, difficile leçon d’entente franco-allemande

« Kaiser Karl », un cas (portrait de Lagerfeld)
L’Europe en héritage (discours de Mitterrand du 8 mai 1995)

Et en filigrane, disséminés entre les articles, des portraits croisés qui ont l’air fort sympatiques :
Portraits de chômeurs
Portraits de cadres
Portraits de médecins
Portraits de femmes
Portraits de lycéennes
Portraits d’immigrés

Voilà, si ça vous dit par contre, faut pas traîner parce que Challenges est un hebdomadaire qui sort le jeudi, donc là je vous parle du numéro 72, du 22 au 28 mars. :wink: