« Change le monde, il en a besoin » - cet appel de Bertolt Brecht n’a rien perdu de sa modernité, cinquante ans après le décès de son auteur. Le monde entier ressentirait un grand besoin d’être éclairé, assure Claus Peymann, l’intendant du " Berliner Ensemble ". Le théâtre berlinois, que Brecht fonda avec son épouse Helene Weigel en 1948 à Berlin-Est, lui rend actuellement hommage. Jusqu’au 3 septembre, un festival accueille des mises en scène étrangères venues de Tokyo, Budapest, Barcelone, Nice, Zagreb et Florence. Natif d’Augsbourg, Bertolt Brecht est décédé le 14 août 1956 à Berlin-Est à 58 ans.
« Brecht est le seul dramaturge allemand qui soit vraiment de notoriété mondiale », affirme M. Peymann. « Aujourd’hui, [il] peut aider les gens à poser les bonnes questions et parfois même à trouver les bonnes réponses. D’où vient l’injustice ? Comment améliorer le monde ? Pourquoi les guerres ne cessent-elles pas ? ». Sur les scènes germanophones, Brecht est le troisième auteur le plus joué après Shakespeare et les frères Grimm. Outre son « Opéra de quat’sous » anti-capitaliste, le public apprécie particulièrement « Mère Courage et ses enfants » consacrée à la guerre et à ceux qui en profitent.
En 1948, à son retour de l’exil américain, Brecht, qui étudiait le marxisme depuis 1926, choisit de s’établir en RDA. Dramaturge, poète, romancier, théoricien du théâtre, il est considéré comme l’inventeur du " théâtre épique ", qui utilise des méthodes de distanciation (par exemple un acteur qui sort de son rôle ou encore des chansons et des panneaux portant des textes) afin de placer le spectateur dans un rapport d’observation critique par rapport à l’action qui se déroule sur scène. Il s’agit de montrer que les comportements illustrés sur scène sont liés à la société et donc modifiables.
Source: www.amb-allemagne.fr
Titre original: « Change le monde, il en a besoin » - 50ème anniversaire du décès de Bertolt Brecht