Je résume en français : Die Katakombe, cabaret politico-littéraire, a existé de 1929 à 1935 à Berlin. A partir de l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, le cabaret fut surveillé par la Gestapo, et même s’il avait mis de côté la politique, il fut quand même fermé par la Gestapo en 1935.
Ce qui m’étonne, c’est que dans le reportage que je viens d’entendre à la radio, on entendait des extraits audio de sketches de l’époque, et certains étaient des parodies bien senties du pouvoir nazi ou de ses représentants (notamment Goebbels). Et la présentatrice a bien souligné à quel point il était étonnant qu’un cabaret ait pu continuer des actions aussi politiques après l’arrivée au pouvoir des nazis.
En contradiction donc avec l’article de Wikipédia. On trouve assez peu d’infos sur ce cabaret sur Internet, quelqu’un en sait plus ?
Des cabarets, à Berlin, dans les années 20, ça se comptait par dizaines… A partir de 1933, il en y avait beaucoup moins, pour des raisons évidentes (mise au pas du non-conformisme, émigration, mise à l’index des auteurs, etc.). N’oublions pas que la plupart des artistes et des auteurs étaient des Juifs et des communistes.
Bien entendu, les nazis avaient essayé la récupération, en laissant la laisse plus ou moins longue, mais il ne fallait quand même pas trop tirer dessus…
C’était la même chose en RDA, il y avait aussi des cabarets satiriques, on pouvait singer les dirigeants avec leurs tics, mais sans pour autant s’en prendre au dogme lui-même.
Oui, idem en URSS, comme tu dis c’est une question de donner du lest, comme tu dis, pour que le peuple se sente un peu moins opprimé. C’est pourquoi ce que j’ai entendu à la radio ne m’a initialement pas trop surprise, mais je me demande ce qui a pu causer sa disgrâce subite.
Avec le recul, ça paraît être subit. Mais en fait, les milieux intellectuels, la littérature, le cinéma, la peinture, le théâtre se réduisaient comme un peau de chagrin au fur et à mesure des émigrations, des arrestations, des interdictions de scène. Et pour une fermeture définitive, il suffisait d’un moment d’humeur d’un ponte qui se sentait visé, ou qui avait une dent contre quelqu’un en particulier et qui trouvaient que les choses avaient suffisamment traîné comme ça…
En effet, le film n’est pas trop dessus. Bien qu’il y ait pas mal de moments où l’on voit un petit nazillon qui au début, se fait foutre de lui, puis il en vient à tabasser un client avec ses copains, et sans compter le final où d’un public hétéroclite on passe à un public uniquement composé de SS…
Il y a aussi une chanson consacrée à ce personnage (« Tomorrow belongs to me »).
Il reste en arrière plan tout le long du film, mais on voit quand même que ça relate pas mal de l’ascension de la toute-puissance nazie. C’est sournois, en fait.