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Dans la capitale réunifiée, l’attrait pour l’ex-Berlin-Est s’est émoussé, relançant les grands travaux autour du Kudamm.
La fascination des hordes de «Ossis» déversées de l’ex Berlin-Est et agglutinées aux vitrines du KaDeWe, l’inaccessible temple de la consommation occidentale de la ville, avait été éphémère. En novembre 1989, la chute du mur de Berlin avait offert son heure de gloire au célèbre grand magasin, symbole de Berlin-Ouest. Mais la nouvelle république de Berlin avait aussi sonné le glas de l’ancienne domination de la partie occidentale de la ville. Une nouvelle aube s’était levée sur Berlin-Est et ses chantiers pharaoniques, allant du nouveau quartier des ministères à la Potsdamerplatz en passant par le luxe clinquant, retrouvé, de la Friedrichstrasse et ses Galeries Lafayette. L’excitation d’une renaissance avait plongé Berlin-Ouest dans un sommeil au charme suranné de la vieille Allemagne«à la Derrick».
Vingt ans plus tard, la poussière est retombée. Berlin-Ouest et son Kurfürstendamm - le Kudamm pour les Berlinois - la grande avenue dont l’ambition fut toujours de rivaliser avec les Champs-Élysées, signent un retour en fanfare. Les grands projets et leurs grues ont déserté l’Est pour revenir de l’autre côté de l’ancien rideau de fer et sortir la partie occidentale de sa torpeur. «Tous les Berlinois le disent: il se passe quelque chose, les grands chantiers reflètent la dynamique de la ville, s’enthousiasme Christian Tanzler, porte-parole de VisitBerlin, l’agence de tourisme officielle de la capitale. Aujourd’hui, nous assistons à une renaissance de l’ouest de la ville.»
La construction d’une tour de 118 mètres, aux abords de la gare du Zoo, a relancé l’ouest. Baptisée «Zoofenster», la fenêtre sur le zoo, elle abritera le très luxueux hôtel Waldorf Astoria, le seul de la chaîne Hilton en dehors de New York, qui ouvrira ses portes au printemps. Selon la rumeur bruissant à Berlin, le chef étoilé français Pierre Gagnaire devrait prendre les commandes de son restaurant. Et un «café romain» doit y recréer l’atmosphère du Berlin des années 1920. Les 232 chambres et suites du Waldorf sont censées attirer un nouveau public haut de gamme dans le quartier. Les investisseurs parient que les abords de la gare, envahis par les magasins bon marché, les stands de kebabs et dont le «Musée érotique Beate Uhse» est pour le moment la principale attraction, seront rapidement «dépollués».[/i]
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A l’Ouest rien de nouveau ?