A l'école , on parle allemand

Ca se passe à Blumberg , en Forêt Noire entre Fribourg et le lac de Constance , plus précisément à l’école primaire Eichberg . ; Deux élèves de la « dritte Klasse " ( équivalent CE2 ) se disputent en turc , à la récré .
La maitresse , appliquant le réglement intérieur , lui donne une punition écrite :rédiger une demie-page sur le thème : » nous parlons allemand à l’école " La gamine s’éxécute sans problème. L’affaire aurait pu en rester là , mais voilà , les parents ne sont pas d’accord avec la sanction , ils crient à la discrimination et prennent un avocat . Les représentants turcs , au niveau du land de BW prennent position en faveur des parents de la gamine , Côté école , enquête sur l’instit…Même la sinistre AfD s’ en mêle ; du pain bénit pour elle. :imp:
Bon , perso , je trouve que tout cette affaire aurait pu en rester là , si l’instit s’était contentée de faire une petite remarque orale à la gamine , du genre :"tu peux me dire ce que dit le réglement de l’école " et tout ça , assorti , pourquoi pas , d’un petit sourire.
Perso , je ne vois pas en quoi le fait de parler une autre langue que la langue officielle pendant la récréation serait répréhensible .
Bon , je sais , " Gesetz ist Gestz " , mais je suis toujours mal , très mal à l’aise là où on empêche quelqu’un de s’exprimer une langue et cela , où que ce soit.Mais ce n’est que mon avis . :wink:

A mon humble avis, un règlement intérieur qui interdirait une langue en particulier hors de l’instruction elle-même ne doit pas être très légal… On peut réglementer la langue d’instruction mais pas la langue des gens en soi. Par contre, dans cette histoire, je suis contre les deux parties. La bêtise des monolinguistes que la recherche sur le bilinguisme condamne depuis au moins 40 ans d’un côté et les profiteurs communautarismes qui ne cherchent que trop volontiers ce genre d’incidents pour fair avancer une cause nettement moins reluisante et plus politique de l’autre. Beide sind Biomüll.

Je trouve cela choquant que l’on interdise à des enfants de s’exprimer dans leur langue à la récréation. Cela me rappelle ce que l’école prussienne avait fait aux enfants alsaciens, lorrains et polonais. Bien sûr ici il ne s’agit pas d’une répression aussi violente, mais de telles lois ne devraient pas exister. Cependant je peux comprendre la réaction de l’institutrice en dehors du contexte dit réglementaire. "Les deux fillettes se disputent dans une langue non connue des enseignants, on ne sait pas si les propos échangés étaient de banales de disputes enfantines ou si c’est allé plus loin. Il en va donc de la protection de ces enfants. Je pense que la réaction aurait été différente s’il ne s’agissait pas de dispute.
De plus t il est vrai que les enfants nés en Allemagne de parents turcs ne maitrisent pas toujours bien l’allemand et pas forcément bien le turc d’ailleurs. L’idéal serait que parents et enseignants travaillent ensemble pour favoriser le bilinguisme de leurs enfants, de telles initiatives existent … Mais là on est loin du compte :cry: ,

En Autriche, c’est un débat récurrent: doit-on réglementer le choix de la langue à l’école pendant les récréations? Débat qui s’est échauffé il y a quelques années déjà lorsque le ministère de l’éducation nationale a publié des statistiques démographiques qui indiquaient qu’à Vienne, plus de la moitié des élèves ne parlaient pas l’allemand chez eux. Certains voyaient déjà le troisième siège de Vienne par les Turcs se jouer cette fois dans les écoles… On a même proposé de n’autoriser que l’allemand et les langues au programme. En gros, l’anglais c’est bien, mais le turc… beuh!

Définition du larousse :
récréation : «  »« Repos, délassement que l’on s’accorde après un travail ; activité destinée à se détendre, se distraire «  » »

si ça se trouve, cette pauvre gamine en récréation, retrouve sans se forcer, sa langue maternelle… elle pratique assidument l’allemand le reste du temps ( à l’école entre autre, et peut-être même quand elle sert de traducteur pour ses parents, si ceux-ci ne parlent pas l’allemand assez bien)… en récréation… cerveau au repos, il repart en turc… ça me semble logique…

un peu de pédagogie de la part de l’instit n’aurait pas fait de mal, un petit rappel à l’ordre aussi… Certes… ce serait resté dans le cadre de l’école, dans le cadre des « on-dit », et les avocats (et autres zouaves d’AFD) n’auraient rien eu à se mettre sous la dent…

d’un autre côté, faire intervenir de la part des parents, un avocat pour une punition du genre "je copie 20 fois « je parle allemand à l’école »… franchement… ils n’avaient rien de mieux à faire ? :open_mouth:

Le plus inquiétant c’est que c’est ce genre de situation qui finit comme fuel pour attiser le feu de la guerre des cultures que certains milieux turcs très « erdogiens » veulent absolument importer en Allemagne. C’est une forme de communautarisme nationaliste largement soutenu par les milieux islamistes qui pourrit la paix sociale qui est pourtant si précieuse. Erdogan et ses amis islamistes ne vont pas se gêner pour créer de toute pièce une animosité anti-allemande chez les jeunes turcs nés en Allemagne de parents nés aussi en Allemagne. C’est l’une des pires catastrophes qui peut arriver à la société allemande. Heureusement, pour l’instant, les Truco-allemands sont très attachés à leur vie en Allemagne et savent parfaitement qu’ils n’ont rien à gagner pour leur confort et leur liberté de croire à la propagande impérialiste de la Turquie d’aujourd’hui. Mais je trouve que tout le monde est un peu trop silencieux à mon goût… il ne faudrait pas que la situation bascule.

Cela m’attriste toujours de voir le dirigeant d’un pays nourrir une animosité envers un pays où il sait que ses citoyens expatriés sont bien représentés. D’autant plus que ces expatriés aident en grande partie ceux restés au pays avec cet argent gagné dans ce pays
Que les gouvernements qui critiquent l’Allemagne commencent à faire en sorte que leurs concitoyens n’aient plus à chercher du travail là-bas par necessité !!!

Pour revenir à notre histoire

A mon avis il faut réexaminer la situation de départ: deux petites filles qui se disputent dans une langue que les maîtres ne comprennent pas??? La dispute a–t-ele était volente??? Comment faut-il réagir en tant qu’enseigant??? Comment savoir ce qu’elles se sont dit??? Des menaces même proférées entre enfants peuvent avoir de graves conséquences
Cela a été très maladroitement énoncé mais le problème de bae était qu’il s’agissait d’une dispute que le personnel présent ne pouvaiit comprendre dans cette école… La choe aurait été différente si un éducateur parlant le turc avait été présent, mais on ne peut avoir un éducateur pour chaque langue représentée constamment présent.
Le problème est donc par exemple comment faire si dans une même école en Allemagne vous avez des gamins par exemple d’origine turque , afgane, serbe et bosniaque et qu’ils se disputent… …
Il faut bien imposer une langue commune et cela semble logique qu’il s’agise de la langue du pays où 'on vit…Le tout reste dans la manière de le faire… Pas facile à trouver, satisfaisante pour les uns et non pour les autres donc on reste le cul entre deux chaises et dans les cas on risque de se retrouver le cul parterre.

Je serais bien intéressée de savoir si l’un d’entre-vous a eu à gérer ce genre de problèmes en tant que prof .
Moi, jamais. Que cela soit l’anglais pour les militaires français ou le français pour les lycéens polonais, c’est une population peu nombreuse, douce volontaire et homogène… Certes ce truc m’a choquée au début, mais en y réfléchissant davantage plus je pense que c’est une galère de gérer un tel contexte et en plus comme le souligne Elie, le danger est l’instrumentalisation de l’AFD et du communautarisme (qui à mon avis est encore pllus inquiétant, car l’un est encadré législativement, l’autre est incontrôlable )

Moi aussi ça me rappelle mes grands-parents, nés dans les Flandres en 1933, interdits de parler flamand à l’école sous peine de sanction non seulement scolaire mais aussi physique.
Avec en prime un magnifique surnom « Boches du Nord » pour tous ces petits flamands alors que leurs pères avaient été au minimum en camp de travail sinon tués par les soldats allemands (mon arrière-grand-père tué en rentrant vers sa ferme par deux soldats en fuite, en 1944).
Bref c’est un supplice pour ces enfants de bannir leur langue maternelle et en plus de les stigmatiser négativement.
Je regrette de ne pas connaître la langue de mes ancêtres, j’ai pu apprendre le néerlandais en primaire mais ça ne remplacera jamais la transmission familiale d’une langue aujourd’hui quasi éteinte grâce à la politique d’écrasement des langues régionales dans le passé…