Nous sommes en 1945 à Paris. La radio française inaugure ses nouvelles émissions en direction de l’Allemagne. Une Allemagne où les nazis sont enfin les vaincus. Une Allemagne anéantie, une Allemagne haïe plus que jamais par les Français, et pourtant, plusieurs voix vont se conjuguer à la radio pour en finir avec la guerre des ondes et participer à la construction de l’amitié franco-allemande. Alfred Grosser est l’un d’eux.
Avec les archives inédites de l’ancienne rédaction allemande de RFI.
Je me souviens très bien d’Alfred Grosser.Je dois dire que, quand j’étais étudiant en allemand, il y a longtemps de ça et quand j’ai commencé à enseigner l’allemand, il était la référence télévisuelle éternelle et incontournable sur tous les sujets concernant l(es) Allemagne(s) et ça avait le don d’agacer au plus haut point le jeune homme que j’étais alors… Bon, avec le temps , j’ai changé d’avis. Grosser a été très important pour faire comprendre l’Allemagne au Français; ne serait-ce que pour cette raison:
Je suis, bien entendu un admirateur d’Alfred Grosser que j’ai eu l’immense chance de rencontrer à une conférence qu’il a donné au Goethe Institut de Lyon il y a quelques années.
Il a, en effet, grandement contribué à la réconciliation franco-allemande et sa vie a traversé le « terrible XX ème siècle ».
A la fin des années 80 de l’autre siècle, M. Grosser donnait une conférence sur l’actualité à l’IEP de Paris, tous les mardis en fin de journée si mes souvenirs sont bons. C’était ouvert à tous les étudiants de Science po, dont je ne faisais pas partie…Mais comme j’étais jeune et beau, je m’immisçais régulièrement dans l’amphi, guidé par un ami de la rue Saint Guillaume. Et là…quel bonheur…Quelle culture énorme que ce monsieur (déjà agé alors) vous dispensez sans aucune prétention, en toute simplicité !
Je pense qu’Alfred Grosser est l’une des images de l’« honnête homme » que j’ai gardées comme guide intérieur.