Allemagne et Pologne pour un marché énergétique européen

A l’occasion de la première visite officielle de M. Jaroslaw Kaczynski depuis sa nomination au poste de Premier ministre polonais, Mme Merkel a souligné lundi à Berlin que la Pologne et les Etats baltes devaient avoir accès au marché énergétique européen.

« Aucun pays membre de l’UE ne doit se trouver en difficulté à cause d’un projet d’un autre Etat membre », a insisté la Chancelière, faisant allusion au projet de gazoduc germano-russe à travers la Baltique critiqué par la Pologne. Durant sa présidence du Conseil européen, au premier semestre 2007, l’Allemagne s’engagera en faveur d’un marché énergétique européen.

Après sa rencontre avec la Chancelière, M. Kaczynski s’est déclaré confiant de voir respecter les intérêts polonais. Mme Merkel a rappelé l’importance des relations de bon voisinage entre l’Allemagne et la Pologne pour le développement futur de l’Union européenne. Elle a estimé que les deux parties concernées poursuivaient le même objectif. Les entretiens avec le Premier ministre polonais auraient été « très ouverts, très honnêtes et très constructifs ». La Chancelière a de nouveau rejeté l’idée d’un dédommagement de plaignants allemands de la part de la Pologne. Les plaintes déposées par des particuliers à l’encontre de la Pologne ne recevraient aucun soutien de la part du gouvernement allemand.

La Chancelière réagissait ainsi à l’annonce faite par l’organisation « Preußische Treuhand » (fiduciaire prussienne), représentant des Allemands expulsés du territoire polonais après la dernière guerre. Cet organisme compte intenter un procès devant la Cour européenne des droits de l’homme afin de récupérer les biens des expulsés. Les Polonais ont sévèrement critiqué cette intention.

La Chancelière a néanmoins refusé la proposition de M. Kaczynski visant à codifier un renoncement mutuel au dédommagement dans le cadre d’un accord germano-polonais. « J’estime qu’un tel accord ne serait pas la bonne solution, car il rendrait les choses plus compliquées qu’elles ne le sont aujourd’hui », a expliqué Mme Merkel. M. Kaczynski s’est réjoui de la prise de position claire de la Chancelière au sujet des dédommagements. Il a cependant ajouté que ce dossier « n’est pas clos du point de vue polonais ».

En revanche, les différences d’opinion concernant le financement de l’Office germano-polonais pour la jeunesse ont pu être éliminées. « Tous les problèmes ont été résolus », a annoncé Mme Merkel. « Nous accordons une très grande importance aux échanges entre jeunes. Plus d’un million et demi de jeunes Allemands et Polonais se sont déjà rencontrés. Il faut absolument continuer sur cette voie », a plaidé la Chancelière.

Source: www.amb-allemagne.fr
Titre original: L’Allemagne et la Pologne en faveur d’un marché énergétique européen

Le problème des droits des expulsés allemands reste persistant même après 60 ans…je pense malheureusement qu’afin d’avoir un réel partenariat avec la Pologne et la R.Tchèque, l’Allemagne devra un jour renonçer par écrit à tout retour des biens ou compensations financières de ses expulsés…
Sinon, on ne peut bien-sûr que se féliciter de ses rapprochements germano-polonais des institutions comme des jeunes générations, souhaitons leur la même voie que les relations franco-allemandes :wink:

C’est sûr, il faut continuer sur cette voie là! Des rapports fraternels entre les différents Etats européens sont indispensables pour assurer l’avenir de l’Europe. L’Allemagne l’a très bien compris. L’OFAJ et cet Office germano-polonais pour la jeunesse en sont les meilleurs exemples! Je me demande bien ce que serait l’amitié franco-allemande (et l’Europe) sans ces échanges depuis plus de 40 ans!?
Savez-vous s’il existe des partenariats de ce type entre les autres pays européens (Espagne, Italie, Portugal, Royaume Uni…)??

Euh, scusez moi, j’ai pas compris : la question du gazoduc et celle des expulsés, ça n’a rien à voir n’est-ce pas ?
Et sinon, qu’est-ce qu’ils ont à reprocher au gazoduc, les Polonais ?

Sönkchen, Sönkchen,
tout à voir avec tout, entre la Pologne et l’Allemagne. Jusqu’à présent, les Polonais se payaient sur la bête, l’un des rares moyens de pression qu’il avaient sur l’Allemagne. Leur faculté de nuisance, d’un point de vue allemand, est réduite à néant, alors qu’aucune question liée aux grands déplacements de population de 45 ne sont définitivement fermées. Ce sont les Allemands qui reprennent la main, lentement mais surement, comment avec la Tchéquie, depuis que Berlin a contesté la valitité des accords Benes.
Les intérêts allemands sont d’une part économico-stratégiques, en récupérant leur far-east historique, et électoralistes (surtout pour la CDU et CSU). D’un point de vue strictement culturel, il faut bien avouer que l’Allemagne est le seul pays au monde à avoir été traitée de la sorte, à une époque ou le droit international était un oeuf non-fécondé, et il faut bien admettre que les vainqueurs ont fait ce que le droit international condamne justement maintenant lors de conflits internationaux. Il faut quand même se souvenir qu’il n’y avait pas beaucoup de Polonais à Stettin, tout au plus des Cachoubes et autres petits peuples slaves déclarés unilatéralement comme composante de la nation polonaise par les Polonais.
Je trouve que les Allemands vont trop loin sur ce coup-là, mais cet avis est purement pragmatique. Il faut admettre que la loi des vainqueurs est scellées. Mais il ne faudrait pas trop que les pays de l’est concernés ne s’en gargarisent trop, ça finirait par m’énerver aussi.

Oh là là, faut que jeplonge dans un bouquin d’histoire moi, j’ai des lacunes…
Mais sinon, je vois toujours pas le rapport avec le gazoduc ? (enfin, je vois bien que les Polonais ne veulent pas le lâcher, c’est évident, mais quel est le rapport avec les populations déportées, si ce n’est que ce sont des sujets qui fâchent ?)

La politique est l’art de faire croire que les maisons en ruine ont un rapport direct avec le transit du gaz, afin de faire basculer le rapport de force en sa faveur lors d’une négociation, quelle qu’elle soit.

Autrement dit, il n’y a de rapport entre les deux sujets que parce que pour des raisons stratégiques, les politiques veulent bien faire le rapport.

Ah, d’accord, je vois ! :laughing:
Merci Elie !