Allemagne ; le "sexe indéterminé" légalisé

Lire l’article…

C’est une énorme avancée sur le plan de la reconnaissance de l’identité. Les facteurs biologiques ne sont pas les seuls déterminants de l’identité de genre. C’est une vraie rupture philosophique. Bravo pour un tel courage.

D’accord avec toi Elie…

mais la question que je me pose c’est que répondent les parents quand on leur dit « c’est une fille ou un garçon ?? »
tu mets quoi sur le faire-part de naissance ?? sur Facebook (oui bon… c’est pas obligé ! ) …
parce que ne pas choisir pour l’enfant c’est une chose… mais avant que l’enfant lui-même ne puisse choisir, il va
se passer 18 ans (pour que le choix soit légal) et au moins disons… 10 ans, avant que l’enfant ne se dise lui même
« fille » ou « garçon »…
et pendant ces 10 années là les parents font et disent quoi ?? c’est un indéterminé ??
OOOO le petit garçon que vous avez là
réponse parentale : c’est pas un garçon c’est un indéterminé (idem pour une fille ! )

et quid de « on lui laisse pousser les cheveux ou pas ?? », on lui met des robes ou pas ???

Que l’état progresse à ce niveau c’est très bien, mais je serai curieuse de savoir comment
vont se comporter les parents soumis à ce désarroi lors d’une naissance, qui pourront le déclarer
« indéterminé », mais qui auront des choix à faire sur l’habillement par exemple, choix qui auront forcément
tendance à se porter vers un sexe ou un autre…

A mon avis, les psy ont de beaux jours devant eux…

On est tous d’accord sur cette avancée considérable.
Entendu ce matin aux infos de France Inter , qu’en France, environ 200 naissances / an sont concernées par ces « ambigüités sexuelles constitutives ». Je n’ai pas trouvé de statistiques pour l’Allemagne.
Il est vrai que cette loi va amener , en aval , des tas de problèmes psychologiques et juridiques à résoudre, mais je pense que le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Oui, surtout que les problèmes psychologiques sont déjà largement sous-estimés dans la situation actuelle. Imposer une identité à un enfant, imposer des conventions sociales culturelle donc artificielle et donc interchangeables en théorie, c’est faire souffrir et mettre la tête dans le sable. Les Allemands sortent la tête du sable avec cette loi, c’est déjà gigantesque.

mais Elie, tu ne penses pas que les parents, le système scolaire, les groupes sportifs, imposent
déjà presque obligatoirement une certaine identité à un enfant ?
certes, DAS Mädchen… DAS Kind… les allemands ont déjà dans leur langue, un enfant « neutre »,
mais entre la façon dont les parents vont élever un enfant de sexe indéterminé, et la façon
dont la société va le sociabiliser, y’a une différence…

bien que pour, je suis réellement sceptique…

C’est justement le moment de faire taire les cons. Y’a du boulot, je sais. Mais les cons font beaucoup de dégâts. Et puis la grammaire n’a rien à voir dans l’histoire, il n’y a aucun lien entre le genre grammatical et le sexe des humains. A l’origine, ce sont des classes flexionnelles purement formelles. On aurait pu appeler ça cul, bourse et queue au lieu de masculin, féminin et neutre, cela reviendrait au même.

Pendant tout le moyen âge, d’ailleurs, le mot générique pour « femme » est daz wîb (das Weib) et le genre neutre est le simple reflet de la flexion formelle (pluriel en -er) alors que la dame noble était die vrouwe (die Frau) dont le genre est féminin uniquement parce que c’est une flexion consonantique en -n (anciennement -ôn). Rien de significatif à tout ça.

Kissou, les « étrangers » ont toujours du mal avec « DAS Mädchen », mais crois-moi, on ne le ressent pas comme neutre. C’est purement grammatical, je ne ressens pas « das Mädchen » comme neutre, tout comme « der Tisch » n’est pas plus masculin pour moi que « die Lampe »… en francais c’est la même chose, je suppose, ou une lampe est-elle pour toi plus féminine qu’un tapis par exemple ?

:clap:

J’ai d’ailleurs appris , il y a longtemps de cela , qu’on pouvait remplacer « das Mädchen » par un pronom personnel neutre ; « es » (accord par la grammaire) ou bien par un pronom personnel féminin ; « sie » (accord par la logique).
Je serais d’ailleurs curieux de savoir ce que dirait spontanément un « Muttersprachler » ;
Das Mädchen hat heute keine Schule ; sie spielt in ihrem Zimmer, ou bien;
Das Mädchen hat heute keine Schule ; es spielt in seinem Zimmer.
:question:
Excusez-moi de prolonger cet excursus. :frowning:

Michelmau: Même si cela m’arrive aussi de prononcer une phrase de la première sorte, une telle construction me dérange au fond, et à chaque fois que je l’entends je suis bien consciente du fait qu’elle est (grammaticalement) fausse.

Néanmoins on entends la première version nettement plus souvent que la deuxième et je pense que 90% des Allemands ne s’en dérangeraient pas.

mon exemple de DAS KIND / DAS Mädchen se voulait presque humoristique…

mais si on ramène cette loi à la France… Que dirait-on d’un enfant mis dans la case
sexe « indéterminé » …
IL joue au tennis
ou
ELLE joue au tennis ??

aucun autre article ne nous permet de désigner un enfant…
donc si on appelle un enfant « IL » alors qu’il est de sexe indéterminé, on le met automatiquement
dans la catégorie « garçon »…
idem pour une fille…
donc nous influençons avec notre perception de choses, le sexe de l’enfant…
faudrait-il donc passer l’enfance du bambin à l’appeler « l’enfant »… pour ne pas
influencer son choix ultérieur de sexe ??

ça ça me gêne… tout comme le choix du prénom me dérange aussi… un prénom
est généralement sexué (si on sort des Camille, Frédéric/que, Dominique)…
Alors comment les parents vont-ils choisir le prénom d’un enfant de sexe indéterminé ??
faudrait-il appeler l’enfant « Jean » pour le transformer en « Jeanne » si l’enfant choisit le sexe féminin ?
et vice-versa ???

la loi a-t-elle prévu ce souci là ???

Je pense qu’on peut se donner rendez-vous dans quelques années pour voir les résultats. Que ce soit une avancée pour palier une différence entre nourrissons à la naissance. Mais il faudra beaucoup beaucoup de temps pour palier tous les problèmes que ça va engendrer pour la construction personnelle de l’enfant, celle de la famille, celle de l’entourage en général, la perception de la société, etc. C’et déjà dur d’expliquer aux plus petits enfants que certaines personnes ne parlent pas la même langue qu’eux (pour parler d’un exemple que je connais), alors leur expliquer qu’un enfant n’est ni une fille ni un garçon…

Mais les problèmes de ces jeunes personnes maintenant sont bien pires sauf que la famille, l’entourage en général et la société n’entend rien puisque tout ce beau monde les fait taire. Loin des oreilles, loin du cœur…

Je crois que les premières années d’indétermination seront moins difficiles qu’une vie entière dans le mauvais corps…
Et puis si les parents décident de laisser le choix à leur enfant, ils l’accompagneront et le soutiendront mieux que s’ils choisissent de lui attribuer un genre puis de continuer comme si rien ne s’était passé.

:merci: , miriam !

Je nuance un peu ce que dit Miriam. En littérature, le genre est strictement respecté. A l’écrit, je n’oserai jamais une telle liberté. A l’oral, ça doit dépendre à qui je parle mais il est peu probable d’entendre sein et es pour das Mädchen dans la vie courante. A moins d’être entouré de prof d’allemand, ce qui est un peu mon cas…

Ca y est , depuis vendredi , la loi sur le « sexe in déterminé » est en vigueur.

sexe indéterminé légalisé : un problème tout simplement humain

=====Ces paroles tombent sous le bon sens.
Le problème je pense est moins l’attitude des parents que le regard de la société. J’entends par société, l’ensemble des gens qui constituent notre environnement choisi ou non. Promulguer des lois c’est un bon pas en avant, mais hélas pour changer le regard de la société , il faut bien plus que des lois, il faut aussi dans les cas les plus optimistes des décennies.

D’accord à 100 % sur ce point ! :wink: