Allemands et Suisses alémaniques dans l'entreprise

Je viens de lire un petit article amusant sur ce sujet.
Depuis l’ouverture de Schengen, pas mal d’Allemands travaillent en Suisse alémanique.Il arrive que parfois des zones d’incompréhension apparaisent entre les deux nationalités au sein de l’entreprise.
L’article en question nous parle d’une entreprise bernoise, la « Berner Krafwerke AG » (BKW AG.). Les alémaniques semblent souvent reprocher aux Allemands leur « arrogance » à cause de leur façon de ne pas passer par quatre chemins et d’y aller toujours direct pour dire ce qu’ils ont à dire.
Des cours d’intégration à la Suisse ont donc été proposés aux collaborateurs allemands qui les ont d’ailleurs acceptés.
D’après les organisateurs du stage, tout le malentendu résiderait dans le style, le choix des mots,la formulation,la prononciation, l’intonation des Allemands.
Quelques exemples; une injonction telle que :.-« Ich bekomme ein Brötchen = donnez-moi un petit pain ! », très courante en Allemand dans une boulangerie n’est pas ressentie de la même façon en Suisse.

  • Le Hochdeutsch des Allemands semble souvent très « ampoulé, prétentieux » (hochgestochen) pour les Alémaniques.
    -Un Allemand raconte que lorsqu’il laisse passer dans sa conversation des éléments de son dialecte rhénan, le contact est plus facilement établi (sur un pied d’égalité, de dialecte à dialecte.)
    -La réforme allemande de l’orthographe aurait rendu l’Allemand encore plus antipathique.
    -Des formulations telles que ;"Würden Sie, bitte…(Pourriez-vous , svp…), ou "darf ich Sie bitten…(puis-je vous demander…) sont complétement « out » en allemand, mais par contre , toujours très courantes en Suisse.
  • Le verbe « müssen » est à éviter.
    "« Das Wort ‹ müssen › ist hier in der Schweiz kein gutes Wort, auch wenn es nicht böse gemeint ist. » ( Le mot "devoir, être obligé de ", n’est pas un mot "bien"en Suisse, même s’il n’est pas utilisé dans une mauvaise intention.
  • Quelques petites différences de vocabulaire peuvent être déroutantes (p-e l’emploi de « Traktandenliste » à la place de « Tagesordnung = ordre du jour », " Pendenzen=affaires en souffrance" et le verbe « sistieren= interrompre, suspendre », qui sont tous des helvétismes.)
  • La référence au « Kantonligeist » l’esprit de canton est particulièrement appréciée.
    Bon , c’est un petit catalogue rédigé en vrac à partir d’un article qui m’a paru amusant, avec peut-être quelques éléments de vérité.
    L’article (en alld):
    Schweizer und Deutsche: Tonfall und Wortwahl - SWI swissinfo.ch

C’est pas si faux… mais je crois surtout que les Suisses allemands adorent les lèche-culs. Les Romands sont aussi largement victimes de ce phénomène. Il faut TOUJOURS s’assurer que son locuteur suisse allemand se sente particulier, presque envié. Bref, il faut flatter l’ego de l’Helvète tudesque. C’est fatigant, et pour tout vous dire, j’ai maintenant recours à la phrase: « Je ne suis pas arrongant, je suis compétent » - « Nicht arrongant, sondern kompetent ». Après six ans dans le même lycée, je peux me le permettre. Je n’y peux rien, moi, si certains manquent de vocabulaires dans leur propre langue (et pas que les profs de sport). Quand je suis de bonne humeur, je parle en ajoutant du vocabulaire hambourgeois, tout en précisant « es ist Dialekt für … ». Sans préciser le dialecte, évidemment. D’ailleurs, je cultive mon Hamburgerdeutsch tous les étés avec la joie à l’avance de la rentré… :smiling_imp:
Mais je suis de moins en moins de bonne humeur avec un Bourbine à l’ego surdimensionné. A Bâle, ça va encore. Mais je sais maintenant que jamais je n’irai vivre à Zürich. Quant à Schwyz ou Obwalden, j’irai peut-être un jour mais je ne descendrai pas du train, la vue de la fenêtre me suffira largement.