Je trouve ça d’un triste!
Courte video :
C’est comme partout. Vous achetez une bicoque pourrie dans un village merdique pour une bouchée de pain, et vous en avez pour 300-400 000 € de travaux pour rendre le logis habitable. A Alwine, l’offrant en aura pour au moins 2 M€ s’il veut rénover les 6 maisons.
Désolé , mais ce qui me fout littéralement sur le cul , c’est qu’on puisse vendre un hameau (village) aux enchères.
L’affaire est délicate car on ne sait jamais quand les néo-nazis vont arriver à frapper et se faire un petit quartier général complètement incontrôlable pour s’assurer une base arrière. On a déjà le problème Jamel, ils rêvent surement de plus… à suivre.
Quoi, de vendre une entreprise ou des maisons pour 1 DM (prix payé en son temps à la Treuhand par le propriétaire, entre temps décédé), ou aux enchères pour 140 000 € (mise à prix 125 000), ce qui est honnête, compte tenu des travaux à effectuer.
Ce qui m’interroge, c’est que c’est habité. Les gens sont donc tous locataires ?
Ils ont toujours été locataires, Sonka. Du temps de la RDA, c’était géré par l’administration communale du logement, puis à la chute du mur, la Treuhand s’est chargé de la liquidation du patrimoine industriel et immobilier. Les biens mis aux enchères à Alwine étaient dans ce cas. Le repreneur n’avait du reste pas beaucoup investi dans la réhabilitation des biens immobiliers acquis pour une bouchée de pain symbolique, juste le strict minimum. Evidemment, les héritiers ont renâclé devant les charges accumulées au fil des décennies, d’où la mise aux enchères. Une seule offre a été présentée, pour des raisons évidentes (le volume des travaux de réhabilitation très dissuasif), d’autant plus qu’une des conditions de la reprise était l’interdiction de construire (éviter la spéculation foncière pour construire un centre de loisirs, par exemple, ou un complexe hôtelier à bas prix).
Merci pour ton explication , Andergassen. Là , je comprends un peu mieux le pourquoi des choses. Si ça peut , ce que je souhaite , améliorer le confort et les conditions de vie des quelques habitants restants , alors tant mieux mais faut voir.
Une petite note d’ironie ; un des articles que j’ai lu sur ce sujet évoquait le terme de "Plumpsklo « . Si j’ai bien compris , le " plumpsklo » en question serait l’équivalent de la « cabane au fond du jardin » de Francis Cabrel , revu et corrigé par Laurent Géra , non ?
C’est ça.
Merci pour les explications, Andergassen. Tu n’as peut-être pas la réponse, mais ce qui me questionne, c’est pourquoi le premier propriétaire post-RDA a acheté ce bien pour n’en faire rien, et pourquoi les habitants n’ont pas acheté, eux ?
Je sais en effet pour la location sous le système communiste et tout ça, mais mes beaux-parents sont devenus propriétaires de leur logement à la chute de l’URSS, et pour autant que je sache c’est le cas de leurs proches aussi… Après je ne sais pas si c’est une généralité ou une exception.
Acheter, avec quel argent ? Tu crois qu’on roulait sur l’or, en RDA, et surtout dans les campagnes ? (Même si c’était des logements pour des ouvriers de l’industrie minière, qui étaient bien payés).
Mais, tu dis toi-même « pour une bouchée de pain symbolique » ? Mes beaux-parents aussi étaient ouvriers et ils ont racheté. Ils ne se souviennent même pas à quel prix tant c’était insignifiant.
J’avoue que je ne comprends pas trop la question non plus. Je suis comme Sonka. Je ne comprends pas ce qui empêche une banque de financer l’achat par les locataires actuels qui paieront la même chose en hypothèque qu’ils payaient en loyer… ou bien est-ce que c’est mathématiquement une illusion ?
J’y pensais car c’est ce qu’ils ont proposé à ma vieille voisine quand les appartements de l’immeuble ont tous été vendus : elle a transformé son loyer en hypothèque, et en pratique, c’est la banque qui est propriétaire de l’appartement. Est-ce que l’endroit est si peu attractif que la banque a peur de ne pas faire de profit en cas de revente ?
Imaginez-vous les cités minières en France (au Nord, c’étaient les corons…). Ils étaient propriété des maîtres de forge, ou des propriétaires des mines, qui y faisaient la pluie et le beau temps. Quelqu’un qui perdait son travail perdait aussi son logement. En l’occurrence, à Alwine, ce hameau (une petite cité) a été construit pour les ouvriers d’une usine de briquettes de lignite. Et par conséquent, il faisait partie du patrimoine mobilier de la société minière nationalisée. La Treuhand était chargée de liquider le patrimoine industriel et immobilier, souvent pour une somme dérisoire, à charge pour le repreneur d’investir. Souvent aussi, les anciens propriétaires ont cherché à récupérer leurs biens confisqués par le pouvoir communiste.
En ville, par contre, il y avait naturellement la possibilité, pour une coopérative de logements par exemple, de se renflouer en proposant la vente en option aux locataires. Mais dans les compagnes, et surtout dans le sud du Brandebourg, oublié de Dieu et des hommes… Il y a des patelins beaucoup plus attractifs !