Mouaaaais… quand on demande à un Hugo Boss de faire les uniformes des SS, on doit bien être renseigné sur les activités de ces connards là (pour travailler la forme, le tissu, etc). Et l’entreprise en chauffage Topf und Söhne, qui était sans doute loin d’être la seule entreprise à construire ces trucs, qui disait être « toujours là pour vous », pour construire… des fours crématoires…
Et en réponse à Kissou qui dit trouver un charnier en noir et blanc plus horrible: je pense tout le contraire. Les gens de ma génération ont vu beaucoup de docus à l’école ou à la télé, où les mêmes images en noir et blanc (comme celles de Nuit et Brouillard par ex) sont montrées. A force, l’impact en perd en puissance. Mais un charnier en couleur, plus fidèle à la vérité (le charnier en vrai était bien en couleur), rend plus compte de la chose, qui s’est malheureusement bien produite. On « s’identifie » plus quoi. En tout cas quand j’ai vu le premier volet d’Apocalyspe, c’est ce que j’ai pensé, les gens de l’époque voyaient ça, comme ça.
on pourrait rajouter AEG et Maggi ce dernier se planquait en suisse
mais bon, le fric n 'a pas d’odeur
je pense que Henry Ford avait plus de facilité à arréter son soutien que les autres
Les affaires sont les affaires, gici. Et l’Allemagne a toujours constitué un formidable potentiel commercial qu’il aurait été dommage de ruiner. Cette vision pragmatique des choses a permis à l’Allemagne, du moins dans les zones occidentales, de redémarrer son économie assez rapidement, contrairement à la zone soviétique où l’on avait commencé par démonter toute l’infrastructure.
Bien-sûr le devoir de mémoire est important pour nos jeunes générations, notamment quand on en voit qui se disent ouvertement antisémites et nient la Shoah. Perso, je pense relativement bien connaître le sujet, donc voir un énième reportage/docu « exceptionnel », « jamais vu » sur ce régime et ce monstre, je passe…(sans parler des docus quasi-mensuels, voir hebdos sur le même thème de la chaîne Arte)…
Mais sur ce thème, j’ai repéré un nouvel ouvrage qui m’a l’air intéressant et sérieux de François ROUX: « Auriez-vous crié « Heil Hitler »? » (Max Milo éd.)
Synopsis:
« Si une crise profonde et durable ébranlait nos démocraties modernes, comme a été ébranlée la société allemande de 1929 à 1933, saurions-nous résister à la tentation fasciste ? Le 31 janvier 1933, trente deux millions d’Allemands qui n’ont pas voté nazi se réveillent pris au piège de la dictature. Face au nouveau pouvoir, comment se comportent-ils ? Comment réagissent-ils à la suppression des libertés, à l’embrigadement obligatoire, aux persécutions antisémites, à la marche vers la guerre ? Quels compromis sont nécessaires pour survivre ? Est-il possible ne pas collaborer au IIIe Reich ? Est-il possible de lui résister, et comment ?
En confrontant plus de deux cents témoignages aux travaux des plus grands historiens de la deuxième guerre mondiale, François Roux réalise la première étude exhaustive de l’histoire des Allemands sous le nazisme. Il nous permet également de battre en brèche nos idées reçues : oui, des milliers d’Allemands sont morts en résistant à la dictature, non la majorité d’entre eux n’ont pas voulu ce régime. En nous plaçant devant les choix qu’ils ont eu à assumer, ce livre nous permet d’accéder à une compréhension intime, presque physique, des rapports entre la dictature et ses sujets, et nous raconte une histoire qui pourrait être un jour la nôtre. »
J’ai trouvé le reportage très intéressant, bien que germaniste de longue date et baignée dans une ambiance familiale propice s’intéresser à la Seconde Guerre Mondiale j’ai encore appris de nombreuses choses sur cette époque. Des petits riens diront certains, mais pas si anodins dans le fond.
Je ne savais pas que H Boss, avait dessiné les uniformes des Nazis. Cependant sa notoriété de couturier n’a pas été entachée pour autant, et il n’est hélas pas le seul. Si humour avait sa place dans de tel propos, je dirais que J Galiano a dû s’inspirer de son histoire. Je pensais que Goebbels était inculte et j’apprends qu’il était docteur en linguistique (il a donc ordonné l’autodafé de livres qui ont participé à sa propre construction culturelle, et le reste le dépassement de l’horreur !!!), ce n’est pas dit dans le film, mais sa dernière épouse infanticide « totalement lobotomisée par les idéologies hitlériennes » s’était auparavant enthousiasmée Judaïsme et éduquée au sein d’une famille de confession juive. Je regardais le film avec internet en face pour compléter les commentaires, heureusement très bien desservies par la sobriété de la lecture d’un Mathieu kassovitz. Commentaires parfois un peu trop simplistes et sentiers battus à mon avis
Puis Monsieur Ford, le célébrissime constructeur automobile américain honoré d’une distinction Nazi!!!
Par contre quelle pauvreté navrante que le débat qui a suivi; heureusement que Mathieu Kassovitz l’a un peu pimenté. Il faudrait expliquer une bonne foi pour toute à Marie Drucker, la différence entre le métier d’animateur et de journaliste.
J’aimerais terminer en soutenant le propos de Tenzin
Je pense que beaucoup de gens et beaucoup de gouvernements sans crier « Heil Hitler » s’inscriraient dans la passivité face à la haine raciale et /ou la dictature, il suffit de regarder notre monde actuel pour en être convaincu. Donc il est bon que de dire et de redire les choses mais tout comme Andergassen, je déplore que l’on ne parle que du Nazisme et beaucoup moins d’autres régimes aussi terrifiants (Stalinisme, pour le passé et Corée du Nord assorti de la Bombe Atomique pour le présent, etc…)
Je remercie Fifititi de m’avoir remis en mémoire cette merveilleuse chanson de notre Jean-Jacques national
Le régime Nazi est une monstruosité et comme la majorité d’entre-vous je suis lasse de tous ces films sur le Nazisme. Non par parce qu’ils contribuent à ce que des telles atrocités ne se reproduisent plus dans l’ignorance, comme vous tous, mais parce que et j’insiste sur ce point, parce que l’on associe encore et toujours le nazisme au peuple allemand. Et pourtant le gouvernement français de Vichy a fait bien plus que les autorités d’occupation leur demandaient, les premiers occupants des camps de concentration ont été les opposants au régime d’Hitler et une religion n’est pas une nationalité. Personne ne dirait que Jean-Jacques Goldman est un chanteur juif!!!
C’est un chanteur français et sa religion n’appartient qu’à lui, tout comme Albert Einstein est allemand.
les Nazis s’en sont donc pris à des citoyens allemands en tout premier lieu.
Les Nazis ont conduit le mythe du Aryen au paroxysme de son absurdité. Une petite anecdote racontée par Fritz Lang
Fritz Lang se serait vu proposé par Goebbels un poste de direction du service cinématographique du 3ème reich. Offre qu’il a diplomatiquement refusé en prétextant une parenté juive. Et il paraîtrait que Goebbels lui aurait répondu quelque chose ressemblant à « M Lang , ne vous inquiétiez pas car c’est nous qui décidons qui est Aryen ou non ».
Référence : Exposition Metropolis pinacothèque de Paris.
Ce qui me lasse c’est aussi cette simplification à l’extrême que l’on nous présente sans arrêt du Nazisme que nous connaissons tous par coeur :
les gentils (les opposants au Régime Nazi), les méchants ( dont leurs endoctrinés ) et les indifférents (ou les lâches). C’est pourquoi je me permet de citer ce livre sur l’anthropologie Nazi :
Livre que je n’ai pas lu mais qui selon les présentations faites par l’auteur a le mérite de donner un autre regard sur les camps qui ne se résume pas au simple manichéisme…alors si l’un(e) de vous est tenté(e) ?
J’ai parlé hier de cette émission avec mon frère : il l’a regardée avec son fils, a bien aimé et appris des choses, et il a surtout apprécié qu’on n’y montre pas les photos des camps (exact ?) ce qui lui a permis de le voir avec son fils (bien que son fils ait 12 ans, donc d’après moi, déjà l’âge de voir des choses si c’est présenté avec tact…)
Non Sonka, il n’y avait pas de photos des camps de concentration parce que ce reportage s’intéresse surtout à l’ascencion d’Hitler et non Hitler au pouvoir pendant la guerre.
Tu dis que l’absence d’image de camp de concentration a permis à ton frère de voir ce film avec son fils (
. Ta phrase m’a frappée car je ne voulais pas le mentionner hier, dans l’article que j’ai écrit, mais je fais partie de ces petits français qui ont vu « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard) à 11 ans. Tout simplement parce que mon professeur d’allemand tenait à ce que ses élèves en fin d’année de 5ème (donc de 13 ans environ) voient ce film et moi j’avais plus d’un an d’avance.
Pour ceux qui ne sauraient pas ce dont il s’agit dans Nuit et Brouillard, je dirais sobrement qu’il décrit dans ses moindres détails l’horreur des camps de concentration nazie, et de l’exploitation totale qu’ils ont fait de l’être humain.
Le résultat cela a été des cauchemars à n’en plus finir et le refus de dormir dans la couverture de l’armée de mon papa ancien militaire, parce qu’elle était faite en tissus brut. Et pourtant avant de voir ce film cette couverture je l’aimais bien car j’y étais habituée et elle était bien chaude et très grande.
Mais ce film m’a aussi fait prendre conscience de la folie humaine au nom d’une idéologie, m’a permis de mimiser les moqueries de certains camarades (très très peu) à cause de ma couleur de peau et m’a donnée la volonté de construire une amitié durable avec ma toute nouvelle correspondance allemande. D’ailleurs mes parents pas plus que les autres parents n’ont protesté de l’initiative du professeur, Monsieur Jean-Daniel Rauch, du Collège d’enseignement secondaire (CES) anciennement nommé Roumanille d’Avignon auquel je dois en grande partie mon amour pour cette langue que dure depuis près de 40 ans.
J’ai eu l’occasion de voir également ce film qui passait à une heure de grande écoute à la TV quand je devais avoir 11 ans et moi aussi j’ai fait des cauchemars pendant des semaines. Mais ce film ne m’a pas fait aimé la langue allemand et les Allemands, très très loin de là. Je suis même persuadé qu’une des raisons de mon blocage encore actuel au sujet de la langue allemande provient en parti du visionnage de ce film.
Quand j’avais 15 ans notre professeur d’histoire nous a fait visionné ce film en classe mais nous avions la possibilité de ne pas le voir et j’ai d’ailleurs été le seul de ma classe à refuser.
Donc je suis d’accord avec Sonka : inutile de traumatiser les enfants en voulant absolument qu-ils voient ce film. La liste de Schinder par contre permet de leur montrer que le monde de l’époque était moins manichéen qu’on essaye de leur faire croire. En ce sens il est bien plus positif que « Nacht und Nebel » tout en ne cachant rien de la réalité.
Je ne savais pas que ce film était passé aux heures de grande écoute!!!
J’imagine l’horreur que doit représenter pour un enfant la vision d’un tel film sans explication adaptée au préalable!!!
Heureusement ce ne fut pas du tout mon cas, nous avions fait tout un travail de préparation au préalable avec notre professeur d’allemand. Et j’avais commencé l’étude de l’allemand un an auparavant. D’ailleurs l’horreur des camps de concentration, sans l’avoir vu par ce film, j’en avais entendu parler depuis longtemps. C’est une partie de la vie de ma grand-mère maternelle qui fut déportée. Elle ne nous a jamais raconté ce qui s’était passé là-bas, mais nous savions qu’elle avait beaucoup souffert. Elle fut la première à encourager mes parents à ce que nous apprenions l’allemand et ayons des amis allemands.
Il est clair que montrer Nuit et Brouillard à un enfant impose une réelle préparation, allant au delà des compétences parentales!!!
D’ailleurs, il existe bien d’autres moyens de faire prendre conscience nos jeunes des horreurs du Nazisme. Il y a quelques années ma municipalité a proposé à tous les élèves germanistes des classes de 1ère de la ville la visite du musée du souvenir de l’Holocauste d’Auschwitz. A imaginer qu’il y ait des élèves ayant trois ans d’avance, il ne pouvait donc s’agir que d’un public adolescent!!!
Mon fils y a participé et cela fut l’occasion de débats très constructifs. Cette Initiative est bien plus appropriée à mon avis.
Quant aux films traitant du sujet, je me permettrais de rajouter au film mentionné par Fifititi « la Vita è bella » de Begigni même si ce n’est en aucun cas un film historique et ne reste qu’une fiction. Si je devais aborder pour la première fois le problème des camps de la Mort avec des enfants , je pense que c’est ce film que je choisirais.
A l’époque il ne devait certainement pas y avoir de psychiatre pour consulter la programmation. C’était vraiment très dure.
Qu’ils lisent « Si c’est un homme » de Primo Lévi peut être déja une bonne approche.
Pour Nuit et Brouillard je conseille la plus grande prudence.
N’oublions pas que ce film était d’abord destiné a être montré aux criminels de guerre à Nuremberg avant que sa vision soit en quelque sorte démocratisée.