Ce week-end, les Autrichiens étaient appelés aux urnes pour renouveler leur parlement dans le cadre d’une élection législative anticipée. Rappel du contexte: après avoir remporté les législatives de 2017, le jeune conservateur (ÖVP) Sebastian Kurz avait été nommé chancelier et avait formé une coalition avec l’extrême-droite (FPÖ). Mai 2019, Kurz met fin à la coalition suite à la publication d’une vidéo dans laquelle le vice-chancelier H.C. Strache se laisse corrompre par une oligarche russe (qui se révèlera être une actrice payée pour le piéger). Cette vidéo n’est en fait qu’un dérapage de plus sur la liste des dérapages des membres du gouvernement issus du FPÖ. L’opposition s’engouffre dans la brèche et vote une motion de défiance envers Kurs, faisant chuter le gouvernement. Et voilà donc les Autrichiens de nouveau dans l’isoloir.
Les résultats ne sont encore que partiels car pour cette élection, 1 million d’électeurs ont choisi de voter par correspondance; bulletins qui ne sont dépouillés qu’aujourd’hui même. La participation s’élève à un peu plus de 75%.
L’ÖVP de Kurz remporte largement l’élection avec 37,1% des voix (+5,7 par rapport à 2017). Très loin devant les autres partis, Kurz est assuré de redevenir chancelier. Reste l’épineuse question du choix de son partenaire de coalition. Le FPÖ n’a pas donné satsifaction, pas plus que le SPÖ avec lequel l’ÖVP a formé une coalition de 2007 à 2017.
Les sociaux-démocrates du SPÖ arrivent en seconde position avec 21,7% (-5,1). Même si le SPÖ distance cette fois clairement le FPÖ, il n’en reste pas moins une lourde perte, comme à chaque élection législative depuis 2006.
Le FPÖ, miné par les affaires (depuis le printemps, les révélations autour de Strache se succèdent), garde sa troisième place mais perd presque 10 points, à 16,1%. Il est talonné par les verts.
Les Verts, portés par un contexte favorable, obtiennent 14% des voix (+10,2). Pour mémoire: plombés par une dissidence qui leur avait pris plus de la moitié de leurs voix, les Verts n’avaient pas atteint les 4% nécessaires pour siéger au parlement en 2017. Ils font donc leur retour. Autre grand gagnant de cette élection, ils sont un possible partenaire de coalition pour Kurz.
Les libéraux du Neos continuent leur ascension petit à petit: 7,8% (+2,5).
La liste écolo dissidente de Peter Pilz « Jetzt », s’effondre à 2% (-2,4), et quitte donc le parlement.
La carte électorale, logiquement presque entièrement turquoise (couleur de l’ÖVP). Où l’on voit que les anciens bastions socialos font certes de la résistance, mais sont de plus en plus dilués…