Afin de continuer notre passionnante discussion sur l’une des plus grandes villes de Suisse (par ici), j’ouvre un sujet sur Bâle!
Quelques infos générales:
Bâle, troisième ville de Suisse, se trouve au carrefour entre la France (Saint-Louis, Mulhouse) et l’Allemagne (Weil am Rhein, Lörrach), dans une région appelée « Dreiländereck », « district des trois frontières ». Elle compte plus de 160 000 habitants. La langue parlée est le Baslerdeutsch, mais le français y est également largement parlé.
Bâle est connue pour son carnaval ainsi que sa foire de l’art contemporain « Art Basel » (qui doit se tenir en ce moment).
J’y ai passé toute la semaine et ai trouvé une ville attachante, où on peut aussi bien sortir et clubber que se reposer. Sa situation géographique est absolument passionnante: on accède à la frontière en tramway (ligne 6 Riehen ou 11 Saint-Louis), on peut marcher jusqu’à l’Allemagne comme par exemple vers Lörrach.
Bâle est chère, mais de l’autre côté du Rhin (j’ai oublié le nom du quartier) est beaucoup plus abordable, avec des coins alternatifs.
Voici en vrac des choses qu’on peut voir à Bâle:
Les bords magnifiques du Rhin
On peut d’ailleurs s’y baigner. Pour ceux qui souhaitent prendre leurs effets personnels, il existe le Basler Wickelfisch, sac en forme de poisson. Il cartonne, et a été inventé par un Allemand de l’Est (n’en déplaise aux UDC ).
Une belle place du marché:
Et des coiffeurs dans l’air du temps
Je préfère quand même Zurich, mais si l’occasion se représente, allez donc à Bâle!
Merci Dresden pour ton article qui m’est bien utile, puisque justement j’ai adoré Zurich et vais bientôt découvrir Bâle pour quelque jours.
Justement, je me posais la question pour la langue? Autant à Zurich pour moi c’était clair, mon allemand était bienvenu même en tant que Française. Est-ce que cela sera aussi le cas à Bâle?.
Je sais que pour certain d’entre-vous cette question pourra sembler curieuse de la part d’une Française mais en Allemagne ou dans les pays germanophones, l’allemand me vient bien plus naturellement que le français.
De ma très brève incursion à Bâle, j’en ai retenu que si l’on pouvait très bien parler allemand aux gens (bizarrement, il ne m’était même pas venu à l’esprit de parler français), le plus dur, c’était de comprendre les réponses.
Qu’est-ce qu’il faut retenir le plus de « l’allemand bâlois » le côté bâlois ou allemand ? Puis ce nom donné de District des trois frontières a fait naître cette question en moi.
Après tout, pourquoi devraient-ils s’embêter à parler dans un allemand standard à une Française alors qu’ils peuvent lui parler en français standard.
Bon, de toute façon autant se laisser guider par la spontanéité, car, à en lire la constitution du canton de Bâle-Ville
Donc même si j’ai des difficultés à comprendre le Basler Deutsch, j’espère que les personnes voudront me parler en allemand tout court. Puis le « made in France » n’est absolument pas écrit sur ma tête
Le Baseldeutsch est identique aux parlers alsaciens du Sundgau. Donc version déarrondie duhaut alémanique. On troive dans les bouquins des descriptions qui font du bâlois du bas alémanique car le parlermde la ville même, le Baseldeutsch urbain met des K au début des mots et non des KCH. Mais c’est juste la ville version chic, il suffit se sortir un peu dans n’importe quelle direction, nord, sud, est, ouest, et on retrouve des KCH jusqu’à la frontière bas/haut alémanique un peu au sud de Mühlheim côté allemand.
Le parler bâlois se carractérise par les mêmes changements vocaliques que les parlers du sud de l’alsace:
ö =>e
ü => i
eu => ei
a long => o long
a alongé historiquement court => a très long
Rajouter que les consonnes sourdes ne sont pas aspirées dans tout le domaine alémanique, souabe compris.
En fait, l’alsacien n’existe pas. Il existe un dégradé dialectal du sud au nord allant du Hochalemannisch de Buschwiller au Rheinpfälzisch de Wissemburg. Le mileu est le bas alémanique lui même clairement dégradé en deux tons d’une même couleur, la transition étant autour de Sélestat.
Merci pour ces précisions , Elie. C’est vrai que , comme tu le soulignes , l’alsacien en tant que tel n’existe pas et qu’il s’agit bien d’un dégradé nord sud.
Il n’en demeure pas moins que ( pour avoir eu l’occasion de discuter avec des dialectophones âgés cultivés, précisément dans le coin de Sélestat ) ils m’ont tous affirmé qu’il y avait intercompréhension , à quelques petites nuances près, entre le dialecte parlé à Wissembourg , le sundgovien , le Baseldeutsch et le badois.
Ben oui, ça reste de l’allemand Intercompréhension relativement facile dans tous le,quart sud ouest, souabe compris. Par contre, Wissemburg, c’est assez spécial, il parait, très palatin en comparaison. Ton ami de Sélestat est en position médiane, donc au centre du problème, c’est lui qui a le moins de chemin à faire poir comprendre les autres. Les deux extrèmes se comprennent avec un peu plus d’effort. Quand je pense à un Bâlois et un Karlsruher, je me dit qu’ils vont transpirer un peu…
Ici par exemple des infos régionales de la radio en dialecte bâlois, ville et campagne mélangés (les parlers de la ville avec les « r » prononcés à la "française et de campagne avec les « r » façon "italienne): srf.ch/sendungen/regionaljou … -baselland
Sache que les bâlois sont des germanophones, on leur parle donc en allemand (et espère qu’ils ne répondent pas en « dialecte » pur ) Mais vu la situation géographique, à la frontière française, il y en a, qui maitrisent (un peu) le français aussi.
Ah cher Nebenstelle; merci encore.
J’ai compris, tu ne touches pas seulement des commissions du syndicat d’initiative de Fribourg . Après avoir écouté quelque peu ce que tu m’as proposé, j’espère que les Bâlois seront comme les Zurichois à mon égard. Qu’ils auront pitié de moi et me parleront en allemand standard.
Pour les photos de la Belle Dame helvétique, c’est promis, avec le moins de clichés possibles
L’allemand à Bâle est moins dialectalement suississime qu’à Zurich dans la vraie vie. Les gens sont aussi beaucoup plus habitués à changer entre dialecte et haut-allemand et il n’y a que rarement le snobisme nationaliste complexé de Zurich. En plus, un Bâlois aura en général moins de mal à prononcer le haut-allemand qu’un Bernois et comme ils parlent aussi plus vite, c’est parfois presque de l’allemand. D’abord parce qu’ils ont en vrai dialecte bâlois les -ei- à la bonne place, comme ne haut-allemand alors que le reste du pays a des -ii- bien souvent. Ça aide à ne pas décrocher trop tôt. Le dialecte bâlois « mega-plus-extra-fort » ne s’entend plus guère que pendant carnaval. Dans la vraie vie, un sorte de dialecte médian issu des médias s’imposte dans la jeune génération et le haut-allemand est très présent dans les cafés et les restos pour cause de main d’oeuvre importée. Il suffit de s’habituer aux -o- à la place des -a- et quelques mots de vocabulaire local. Il me semble que les consonnes sourdes sont très douces à Bâle, on dit Drämli pour Trämli et on entend presque un D doux à l’oreille d’un français. C’est un peu comme la confusion d/t en français d’Alsace.