Sortie France sur … 118 copies : cela fait longtemps qu’un film allemand n’avait une telle couverture !!
Bon, cela parle … non pas de la 2ème guerre mondiale et/ou de la Schoah (je vois qu’il y a des déçus…), mais de la RDA !!! (eeeeeencore…
J’irai le voir lundi prochain et je vous dirais ce que j’en pense.
C’est vrai qu’il a une grande couverture médiatique… Notamment parce que c’est un « film France Inter », ce qui luia ssure une pub continue sur cette radio !
« Ce qui fait que l’oppression demeure. »
Je vais vous donner mon avis sur ce film.
Ce film parle en effet de la RDA mais il n’a rien à voir avec La vie des autres. Il est beaucoup moins manichéen, beaucoup plus intime aussi.
Barbara est médecin. Elle arrive de Berlin-Est dans un petit hôpital situé près de la Baltique. Il s’agit pour elle d’une punition du système. En effet elle a fait une demande pour immigrer à l’Ouest afin de rejoindre son amant. On peut penser qu’elle s’est retrouvé durant plusieurs mois dans les prisons de la Stasi.
On la sent craintive, méfiante, ses am(e)is se sont éloignés d’elle a la suite de son arrestation et ce sentiment de crainte ne nous quittera plus.
Pourtant au départ, la vie en RDA semble « normale » mais peut à peut nous découvrons que la Stasi ne cesse de la surveiller, de fouiller son appartement, de fouiller même son corps, situation tellement humiliante mais qui est suggéré avec une grande pudeur. Son corps, sa vie, ses aspirations : tout cela ne lui appartient plus et comme elle le dit elle-même : Il est impossible d’être heureux dans ce pays."
Son amant qui vient la voir régulièrement en secret projette de la faire sortir de cette prison à ciel ouvert. Il lui promet qu’elle ne se trouvera plus jamais dans l’obligation de travailler car il est très riche. Elle accepte sa proposition de fuir à l’Ouest.
Toutefois une jeune fille vient bousculer ces projets. Elle s’est échappée du « camps d’extermination socialiste de Torgau » (selon l’expression même de Barbara) et elle vient trouver refuge dans cet hôpital, malade après plusieurs jours de fuite. Il apparaît qu’il est impossible de la garder.
Puis, peut à peut Barbara tombe amoureuse du médecin de l’hôpital dont le rôle dans cette histoire semble assez flou.
Les semaines passent, le moment de fuir à l’Ouest par la mer arrive enfin mais voila que la jeune fille, qui s’est de nouveau enfuit, vient sonner à la porte de Barbara.
Elles partent toutes deux vers la plage. Un homme-grenouille arrive mais il n’accepte de prendre qu’une seule personne et bien sûr Barbara cède sa place à cette jeune fille car celui qui subit l’oppression la plus grande à plus le droit à la liberté qu’un autre. Barbara sacrifie ainsi le futur d’une vie agréable et libre.
Le lendemain matin elle retourne à l’hôpital comme si rien ne s’était passé et le film se termine sur cette image alors que Barbara s’apprête à vivre de longues années d’oppression et d’humiliation dans les prisons est-Allemandes mais on sent à quel point sa décision est libre, follement mais pleinement libre.
En ce sens ce film inspire à la réflexion et, ne nous donnant pas de réponses toutes faites il nous laisse face à nous-même et à nos interrogations.
J’ajouterais que la scène du film qui m’a le plus ému se trouve dans les dernières secondes.
Barbara vient de quitter la plage. Elle se retrouve seule dans le jour naissant. Elle rentre en vélo à l’hôpital.
Le scénariste nous fait pleinement ressortir qu’il s’agit ici des dernières heures de liberté de Barbara et à quel point la décision qu’elle a prise de laisser cette jeune fille partir à l’Ouest a sa place a été mûrement réfléchie. Une décision qui lui appartenait entièrement, sur laquelle la Stasi ne pouvait avoir aucune prise. Une décision donc de faire face à ses oppresseurs non pas par fatalisme, non par résignation mais bien au contraire dans la liberté pleinement consciente de l’être humain qui choisit son destin.
Il m’appartenait alors de confronter cette décision avec celle de tant de personnes que je connais qui considère la liberté comme un fardeau.
J’ai vu ce film sameid soir à Mulhouse dans une salle presque comble !!! Il va sans doute faire un carton en France, vu l’appui de la presse et des médias en général (alors que le socre en Allemagne est moyen de l’ordre de 200 000 spectateurs).
Question : c’est vrai, cela m’a frappé que Barbara parle de « camps d’extermination socialiste »… Le parrlalèkle avec l’époque nazie est quand même un peu osé, ou y a t-il vraiment eu ce type de camps en DDR ?
A la séance du début d’après-midi il n’y avait pratiquement personne. J’aime bien être près de l’écran afin de « plonger » littéralement dans le film même si l’obligation de lire sans arrêt les sous-titres était parfois un peut pesante.
A la fin du film on sentait que les personnes présentes ne voulaient pas partir sans doute parce que personne ne s’attendait à ce que le film se termine de cette façon, avec cette interrogation à de la fin du film : que vas t-elle devenir ?
Elle ne fuit pas à l’Ouest, elle n’est pas encore arrêtée par la Stasi. En sommes elle vit une situation « entre deux » si pleinement humaine.
L’empathie pour cette femme nait peut à peut. J’ai cru que j’allais m’ennuyer mais non, cette histoire à la fois si banale et si pleinement humaine vous passionne parce que l’aspiration à la liberté, le refus de l’oppression sont des valeurs universelles et que nous pouvons facilement nous identifier à elle.
En un sens c’est cette banalité dans ce monde si « anormal » qui nous touche le plus parce qu’il s’agit ni plus ni moins que de l’aspiration au bonheur.
Merci pour ces critiques, ça donne envie, mais svp n’en dites pas trop pour ceux qui voudraient le voir
Ah oui, désolé mais c’était plus fort que moi.
En tous cas, merci…
Oui, ça donne envie de le voir…
Je vais le voir ce soir
Je reviens du cinéma et j’ai beaucoup aimé ce film. Fifititi l’a très bien résumé
J’ai vu le film en VO, sous-titré en français, c’est très compréhensible.
Je vous conseille donc d’aller voir Barbara
Merci pour le compliment Heiko. Ça fait toujours plaisir.
BARBARA GOOD
Elle est où l’austérité ? En 2012, il est encore possible qu’un film d’auteur allemand sur fond de rideau de fer, BARBARA, puisse cumuler 85 620 spectateurs sur 83 copies. Il y a comme une brise océanique qui souffle sur ce film qui nous renvoie aux grandes heures d’Océan Films, le distributeur, qui nous fit découvrir, en autres, LA VIE DES AUTRES (1 516 801 dont seulement 135 858 entrées en première semaine) et GOOD BYE LENIN ! (1 545 859 dont seulement 163 695 en première semaine). Et nous nous mettons à rêver. Une « ostalgie » s’empare de notre esprit : 400 000 entrées ? Et pourquoi pas… Nous souhaiterons à Pyramide de ne pas s’y noyer, comme Océan Films.
(source : CBO)
Quel joli film ! Peut-être pas aussi mémorable que La vie des autres, mais un petit bijou, un film très psychologique, très sensible. Je l’ai vu dans une salle comble dans mon cinéma de quartier à Berlin.
À lire vos commentaire, je me laisserais peut-être tenter alors. J’ai vu la bande-annonce qui m’a vraiment rebutée. Et pourtant, il ne faut pas grand-chose pour me donner envie d’aller voir un film d’habitude.
Absolument ! L’assurance de passer un bon moment au cinéma.
Sinon, question cinéma allemand, je recommande aussi Die Kriegerin (sort-il en France??), dans un genre totalement différent. C’est l’histoire de jeunes filles prises dans les filets de la communauté néo-nazie dans le Mecklenburg-Vorpommern. Un film poignant et tragique.
dit Albertine. Je partage à 100 % son point de vue. Et ce film comme elle j’ai vu les deux films, mais à Paris, sans faire de « cocorico » pour le cinéma vraiment international (pas seulement européen et particulièrment anglosaxon) en langue original, il n’y a pas mieux au monde.
Je ne suis pas certain que le public francophone comprenne cette histoire.
« Barbara » a été sectionné par l’Allemagne pour la représenter dans la course du 85 ème Oscar du film non anglophone…
On croise les doigts, car c’est vraiment un bon film !