Je ne savais pas très bien où placer ce sujet, mais, cette discussion sur le pape et son passé me semble être l’endroit approprié.
J’ai, il y a très longtemps, posté un sujet sur Herman van Veen à l’égard duquel je nourris une grande tendresse.
Herman est né à Utrecht, aux Pays-Bas. Il est, pour moi, un des rares artistes européens. Il a donné , et donne toujours des concerts dans son pays, mais aussi en Allemagne et a donné également, il y a un certain temps un concert en français, à l’Olympia.
Herman est poëte, chanteur, showman (comme on dit aujourd’hui) et un peu philosophe.
Ici, ce n’est pas une chanson qui nous occupe, mais un petit texte, qui reflète très bien la personalité d’Herman.
Le texte est intitulé: « Geschichte von Gott » que je traduirais peut-être par « histoire de Dieu ».
D’abord la vidéo dans
laquelle Herman dit son texte:
youtube.com/watch?v=aab16E7aBHA
Le texte en allemand:
kulturserver-bayern.de/home/ … 20gott.htm
Et enfin, une tentative de traduction (tout conseil et toute correction naturellement bienvenus):
Histoire de Dieu
Quand Dieu après avoir longtemps hésité rentra chez lui,
il faisait beau; un temps magnifique! Et la première chose que Dieu fit, fut;
d’ouvrir les fenêtres en grand, pour bien aérer sa maisonnette.
Et Dieu pensa; avant de manger, je vais me dégourdir les jambes en vitesse.
Et il descendit la colline en courrant vers ce village
dont il savait précisément qu’il se trouvait là.
Et la première chose qui surprit Dieu, fut que
là, en plein milieu du village, pendant son absence, il s’était passé quelque chose dont il n’avait pas eu connaissance.
En plein milieu de la place se dressait une masse avec une coupole et une flèche, qui s’élançait prétentieusement vers le ciel.
Et Dieu descendit la colline, à pas de géant, puis,
montant quatre à quatre un escalier monumental, se trouva dans un endroit lugubre,
froid et humide, mal éclairé, et sentant le renfermé.
Et dans cet endroit, on pouvait voir toutes sortes de tableaux étranges figurant
de nombreuses mères avec leur enfant portant diadème sur la tête et la statue presque sadique d’un homme
cloué à un assemblage de poutres.
Et l’endroit était éclairé par une quantité de substances grasses, blanc-jaunâtre, chamois, que lèchait la lumière.
Il vit aussi une quantité invraisemblale de petits bonshommes,
allant et venant dans des habits brun foncé et noirs
portants de gros livres sous leurs aisselles fatiguées qui même d’un peu loin, sentaient le moisi.
« Viens voir un peu! Qu’est-ce que c’est que ça? »
« Ce que c’est? Eh bien, c’est une église, mon ami.
C’est la maison de Dieu! »
« Aha…si c’est ça la maison de Dieu, mon garçon,
pourquoi n’y voit-on pas des fleurs éclore, pourquoi l’eau n’y jaillit-elle pas,
et pourquoi le soleil n’y brille-t-il pas, petit?! »
« …ça, je n’en sais rien. »
« Beaucoup de gens viennent-ils ici, mon garçon? »
« Ces derniers temps, de moins en moins. »
« et à quoi cela tient-il, à ton avis? Mais peut-être n’as-tu pas d’avis? »
« C’est la faute du diable. Le diable a gagné le coeur des hommes.
Les hommes, aujourd’hui se prennent eux-mêmes pour Dieu
et ils préferent rester assis au soleil, leur derrière confortablement installé. »
Et Dieu sortit de l’église en sifflant gaiment en direction de la place.
Il vit alors, sur un banc, un petit bonhomme assis au soleil.
Et Dieu se glissa à côté du petit homme, croisa les jambes l’une sur l’autre et dit :« …Collègue! »