Berlin : une exposition sur l'histoire du stade olympique

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 09.05.06

Des Jeux Olympiques de 1936 à la Coupe du monde de football de 2006 : une exposition retrace l’histoire du stade olympique de Berlin

A la veille du début de la Coupe du monde de football, le terrain olympique de Berlin emmène ses visiteurs sur les traces de son histoire. Une nouvelle exposition rappelle qu’il est, au-delà du sport, un lieu d’histoire aussi important que problématique. Sur demande du gouvernement fédéral, le Musée historique allemand a rassemblé de nombreux documents rappelant qu’avant d’accueillir la Coupe du monde de football 2006, le stade olympique a jadis été le théâtre de rituels orchestrés par le régime nazi et celui des Jeux Olympiques de 1936, transformés en mise en scène politique.

« Le terrain olympique [de Berlin] a besoin d’un lieu d’information historique », a souligné le ministre délégué à la Culture Bernd Neumann lors de l’inauguration de l’exposition, intitulée « Le terrain olympique, lieu d’histoire, 1909-1936-2006 ». La première partie, au rez-de-chaussée, est consacrée à l’histoire du complexe sportif et en particulier à la période nazie. Elle est complétée, au premier étage, par celle d’un mythe, « le mythe de Langemarck », qui fut habilement instrumentalisé par les Nazis sur les lieux du stade olympique. Langemarck est le lieu où les soldats allemands sont censés avoir remporté une victoire en novembre 1914, en pleine « course à la mer », en terrain belge. C’est ce qu’avait affirmé, du moins, la hiérarchie militaire de l’époque pour maquiller une défaite qui coûta la vie à quelque 2000 soldats allemands. Très vite, Langemarck symbolisa le sacrifice de la jeunesse au service de la patrie. Glorifié par les Nazis, le « mythe de Langemarck » s’effaça progressivement après la Seconde Guerre mondiale.

Le terrain olympique de Berlin est indiscutablement un cadre grandiose pour le déroulement de compétitions sportives, tous sports confondus. Il aura donc naturellement sa place lors de la prochaine Coupe du monde. Le gouvernement fédéral n’en considère pas moins comme tout aussi important d’éclairer aussi les facettes difficiles de son histoire.