Je dois avouer que je prends très rarement le train…et encore moins en Suisse , mais j’ai trouvé cet article dans swissinfo particulièrement édifiant et amusant.
Y a-t-il une spécificité suisse dans ce domaine ou peut-on généraliser aux autres pays
En tous cas, à ma connaissance, les chemins de fer suisses sont les seuls à rappeler que les voyageurs n’ont droit qu’à une place et ne doivent pas occuper un siège supplémentaire en y mettant des bagages ou des vêtements. Il faut dire que certains tronçons qui desservent une forte densité de population sont très chargés, comme Genève-Lausanne, Zurich-St-Gall ou Bâle-Zurich.
Je trouve ces observations pas fausses, juste un peu exagérées mais pas tant que ça. Disons que la dame fait partie des voyageurs suisses typiques version un peu sensible. Disons pour faire court que ce qui fait un peu vieille France en public est considéré comme la base de la base en Suisse. Ce n’est d’ailleurs pas un mal.
Je me permets de confirmer en particulier:
- on s’assoie éloigné des voyageurs déjà installés.
- on dit quelque chose pour faire semblant de demander l’autorisation de s’assoir, version passive agressive de ce qui serait une sorte de « débarrassez-moi ça » en France. En français, un simple « pardon », « c’est libre? », « vous permettez? » et en allemand « schnofräi? » ou plus clairement dit « Ist es noch frei? »
- tout bruit est à éviter, absolument tous les bruits
- on réagit le plus vite possible à tout regard de travers dans l’entourage. L’idéal s’est d’arriver à bien montrer qu’on est conscient de sa faute sans pour autant prononcer un mot.
Sauf quand tu fais ton service militaire…
Combien de fois j’ai subi les jeunes soldats, pour la plupart suisse allemands, parlant bien trop fort dans un train bondé, buvaient leur bière qui embaumait le train et qui, même des fois, éructaient de temps en temps. Tellement classe.
Personne ne disait rien. L’uniforme rend même le Suisse le plus suisse, qui aurait demandé de se taire, passif.
Le « ist es noch frei? » est également d’usage en Allemagne, donc je n’ai pas été perturbée en arrivant en Suisse. J’avais d’ailleurs pris l’habitude, tellement que je le demandais en France… en étant incapable de formuler une traduction correcte!
(Par contre je connais plus la version « isch noch frii? », mais peut-être que mes oreilles ont mal compris…)
Le passage sur le racisme me fait doucement sourire car j’ai assisté un jour à un contrôle franchement raciste par un contrôleur CFF dans le train pour Lausanne.
Malgré tout, prendre le train en Suisse est l’une des choses qui me manque le plus de ce pays. Le réseau étant tellement développé et pratique, il est impossible de ne pas le prendre. On y rencontre donc absolument tout le monde, et ce dans une atmosphère quasiment toujours respectueuse, tout en profitant des paysages souvent magnifiques (Thun - Spiez, Fribourg - Lausanne, Montreux - Vevey, Brig - Goppenstein - Kandersteg…).
Ah oui, les militaires, c’est beau en solitaire mais d’une beauferie indigne en groupe. Même en Suisse. Comme quoi ils sont plus humains qu’ils veulent nous le faire croire.
Ce qui surprend en Suisse, ce n’est pas le "ist es noch frei*, mais la purée « Schnofrääi ». Le dialecte défigure pas mal la phrase allemande. La version en friiiiii, c’est du Oberbernois ou du haut valaisan. Il me semble que tu trainais en Wallis.
Le train suisse, c’est cher mais c’est bien.