Je dois avouer que je n’ai pas compris pourquoi les douanes suisses ont voulu faire payer ce viticulteur allemand de Lörrach qui doit traverser un chemin de champ situé en Suisse entre ses deux parcelles situées , elles , bel et bien en Allemagne. ( Heureusement , la douane suisse a reconnu ses torts et notre viticulteur n’aura pas à payer les 500 € éxigés.)
Quelqu’un peut-il m’expliquer ? Le terme « grüne Grenze » employé dans le reportage , malgré quelques recherches , ne m’a pas du tout aidé.
Merci d’avance pour vos explications.
L’expert des frontières vertes va t’expliquer en détail, c’est le cas typique qui ne rate jamais quand la douane veut faire iech quelqu’un. On a les mêmes histoires chez nous en Alsace à la frontière suisse avec une frontière tarabiscotée.
Figurez-vous, en l’occurrence, que la frontière germano-suisse dessine une bande étroite de 300 m de large et longue de 2,5 km le long de la cooline du Maienbühl entre les communes de Lörrach et d’Inzlingen. Cette bande appartient au territoire de la commune de Riehen, dans le canton de Bâle-Ville.
Notre paysan se rend donc, par exemple, de Lörrach à Inzlingen en traversant le territoire suisse sur 300 m. Cette route, qui n’est pas ouverte au trafic douanier, un simple chemin rural, n’est pas autorisée au transport de marchandises soumises à des droits de douane. Une voiture, en l’occurrence.
Cette route porte le nom de Maienbühlsträsschen en Suisse (Riehen) et de Maienbühlweg en Allemagne (Inzlingen et Lörrach). Ce pourrait être une traversée sans histoire des 300 m sur le territoire helvétique, sans que l’on puisse supposer qu’allant d’Allemagne en Allemagne, on ait à réimporter un véhicule. Mais il y a un mais…
Le soupçon de cette réimportation naît du fait qu’une petite route, le Hohlweg, relie Riehen à notre Maienbühlsträsschen. Très pratique pour quelqu’un qui voudrait éviter le passage de la frontière et ses douaniers sur la grand route de Lörrach ou d’Inzlingen en passant par les chemins détournés.
Donc, la douane allemande cueille notre viticulteur qui, à ses yeux, ne vient pas d’Allemagne en transit vers l’Allemagne, mais est suspecté de venir de Suisse aux fins de fraude (réimportation de véhicule dissimuléesur une voie de communication sans bureau de douane). N’oublions pas que nous sommes ici à une frontière extra-communautaire, même si on reste dans l’espace Schengen.
Cas flagrant de brimade, la douane devant quand même connaître ses paroissiens. La honte, quoi.
Merci pour ton explication , Andergassen.
Une situation vraiment ubuesque.