Pour parfaire la présentation de Lucien : d’abord 2 photos d’Hermania :
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Ensuite, l’origine du pseudo.
Comme le dit Lucien sur un autre fil, il a été interpellé par l’évocation par djoss d’un village du Brandebourg oriental, Hildesheim (Mierczany), qui était vraisemblablement desservi par la gare d’Hermania (aujourd’hui Jerzmanice Lubuskie), sur la ligne Stettin-Breslau via Reppen (Freiburger Bahn).
D’où vient ce nom étrange, Hermania ?
Au début du XIXe siècle, on avait découvert dans le Brandebourg oriental des gisements de lignite, combustible qui allait concurrencer la houille, puisque se pressant plus facilement en briquettes. Dans cette région, on exploitait surtout la tourbe. Près du village de Reichenwalde, aujourd’hui Radzików, une compagnie minière exploitait la fosse dite « Hermania ».
La Freiburger Bahn, à l’origine une compagnie qui exploitait la ligne Breslau-Schweidnitz-Freiburg, en Silésie, avait connu une grande extension en exploitant à son apogée jusqu’à 600 kilomètres de lignes, notamment la ligne Breslau-Stettin via Reppen, conçue au départ pour concurrencer la ligne Breslau-Stettin via Posen, en monopolisant le trafic de fret. Ce qui fait que les gares de cette ligne étaient construites en pleine nature, loin des localités, là où l’acheminement des marchandises, céréales ou produits miniers, en l’occurrence, était le plus facile. Les voyageurs, on s’en foutait, le fret, c’était plus rentable (d’ailleurs aujourd’hui cette ligne est surtout dévolue au trafic de fret, du bien lourd, et les voies n’ont pas dû être changées depuis le temps de la Reichsbahn, c’est dire ! A tel point que les trains express n’y passent plus, la vitesse est devenue tellement lente, sous peine de tout péter…) C’est ainsi que près de Reppen, on avait construit une gare, Hermania, pour desservir la mine du même nom, à quelques kilomètres, mais à l’opposé de la localité qui nous intéresse, en l’occurrence Hildesheim.
Comme on le voit sur la photo, le chargement du bois a fait place aujourd’hui à celui du lignite. J’étais à Radzików au printemps, à la recherche de la mine qui figurait encore sur ma carte du Reich de 1940, mais je n’ai plus rien vu, la végétation a fait son oeuvre en cicatrisant le terrain. (Je ne suis pas seulement un ferrovipathe, mais tout ce qui touche à l’industrie minière, surtout disparue, dans des sites insolites, m’intéresse particulièrement. Sans compter tout ce qui touche aux ouvrages militaires, surtout souterrains. )
A noter que l’ancien village d’Hildesheim manque à ma collection. C’est le seul de la région où je n’ai jamais mis les pieds. Mais à chacun ses souvenirs et ses centres d’intérêt, et nous nous retrouvons tous les 3 sur le quai de cette petite gare perdue dans la campagne…