Brägele , Brägel , Rösti

Du 18 juin au 3 juillet , en Haute Forët-Noire , c’est les « Brägelwochen = semaines des Brägel » ; plusieurs restaurants mettent l’accent sur ce plat.
Ma première réaction : bof , patates frites avec des lardons et des oignons , souvent accompagnées de fromage blanc…, pas de quoi en « faire un plat ».
Mais voilà , j’avais tout faux ; en effet , les « Brägele » sus-mentionnées , n’ont en commun avec les Brägel ( singulier: der Brägel ) que d’être faits avec des patates.
Petite explication après recherches:
Les Brägele:
Voir explication ci-dessus.
Les Rösti
Spécialité de la Suisse allemande sont des galettes confectionnées à partir de patates crues râpées. Dans mon coin d’Alsace welche , elles existent sous le nom de « totsches ».
Les Brägel
Même principe que les Rösti , sauf qu’ils sont confectionné à base de pommes de terre cuite à l’eau.
Une petite recettes de Brägel

Mahlzeit ! :smiley: :wouaw:
Article en allemand :
http://bz-ticket.de/braegel-braegele-roesti-was-ist-der-unterschied--123167614.html

La manière de faire le Röschti est un sujet inépuisable de haine réciproque entre les vallées et cantons suisses. Je ne parierais pas que tous les Suisses sont d’accord avec l’expert de l’interview. On trouvera assez facilement des partisans du Röööööööööööschschschti (et oui, c’est ça la prononciation suisse) avec un mélange de pommes de terres crues et cuites et même des partisans de la recette avec uniquement des pommes de terre précuites à chaire ferme. Sur la précuisson aussi, il y a débat, ainsi que sur la meilleure sorte de pommes de terre à utiliser. Bref, il ne faut pas avoir trop de certitude sur cette cuisine authentiquement modeste : les gens utilisaient ce qu’ils avaient et c’est tout. En plus, c’était très bien comme ça.

Ca, c’est bien dit. Ca me rappelle le borsch : n’importe quelle définition que tu en trouveras te dira que c’est une soupe qui se caractérise par la présence de betterave, pourtant ma belle-mère n’en met jamais. Par contre, impensable de faire du borsch sans chou.

En fait, c’est linguistiquement parlant un grand classique : on prend un mot étranger correspondant à une certaine réalité dans un certain contexte. Cette réalité se trouve cristallisée dans ce nouveau lexique emprunté alors que dans la langue d’origine, le mot vit sa vit et évolue avec les variations sémantiques et les changements des choses désignées. Quelques décennies plus tard, on se retrouve avec un sens différent dans la langue d’origine et dans la langue qui a emprunté, soit que le sens ait beaucoup changé dans la langue qui emprunte, soit que ce changement se fasse dans la langue source, les deux sont possibles.

Exemples :

  • Müesli est le terme alémanique pour ce que d’autres Allemands appellent Brei. Une bouillie de n’importe quoi fait (à l’origine) l’affaire pour ces deux mots. Or, la markétisation à un moment d’une certaine forme de mélange de céréales pour le petit déjeuner a donné une définition restreinte de Müsli en allemand moderne.
  • Kimono signifiait en fait simplement « vêtement » 着物 (= la chose à porter) et on sait ce que les occidentaux ont fait de ce mot au point de se réduire à un type d’emmanchures dans des créations plus ou moins éloignées des vêtements japonais. Tout le vocabulaire du vêtement japonais est resté au Japon et personne n’en sait rien en occident.

Bonjour,

Merci pour la présentation de ce plat que je ne connaissais pas mais qui me semble pas mal du tout ! et merci aussi pour les explications !