Contribution , très ironique , d’Huguette Dreikaus :
C’est comme le kouglof, avec son étymologie fantaisiste. Là aussi, on aurait à redire. Le Larousse le fait venir de « Kugel », alors que ça vient de « Gugel », capuche (en allemand : Gugelhupf)? « Hupf » se rattache au « Hepfn » bavarois, levure. Mais c’est comme ça qu’une langue vit, avec des emprunts déformés, comme une oreille non exercée l’entend.
Il en va de même pour le « karlove » ou « karloff » (Kachelowe en francique, Kachelofen en allemand standard), ce poêle de faïence typique de l’Alsace et de la Lorraine thioise.
tout comme le terme « Casher », dont les orthographes sont tellement multiples que je ne sais jamais comment l’écrire !
(Kascher / Casher / Koscher/ Caschère sont les orthographes déjà rencontrées… et qui m’interpellent à chaque fois… )
Mouais, je veux bien être tolérant car les linguistes français sont des buses hors des classiques grec-latin mais pour une fois, je vais taper sur les Alsaciens, pas sur les intellos, aussi nuls soient-ils par ailleurs. Car le mot, c’est bien Bredle dans la langue vivante d’un lieu défini plus restreint que le domaine alsacien. Quant aux haut-rhinois, ils ne sont pas les meilleurs linguistes du monde non plus: les /a/ de leur Bredala est un abus orthographique pour le è très ouvert des dialectes haut-alémaniques et orthographié souvent par les Suisses avec des /ä/ de partout, des /e/ dans la région bâloise. En fait, c’est juste un /e/ très ouvert qui donc se rapproche vaguement d’un /a/ français pour les amateurs qui se disent linguistes en France, Alsaciens compris.
Du coup, d’un point de vue de germaniste, il faut quand même avouer que le mot Bred avec le suffixe -le fait historiquement effectivement Bredele, sauf que les bas-rhinois font l’élision du -e- intercalaire ancien et les haut-rhinois le gardent mais avec une prononciation tellement ouverte qu’ils ont perdu l’envie de l’orthographier avec un /e/ en bons Français qu’ils sont devenus. Et oui, Bredele est une forme de germaniste. C’est normatif. Pas descriptif. J’ai abandonné il y a longtemps le projet d’expliquer la différence aux dialectophones (toutes langues confondues), c’est peine perdue.