[i] Enfants de la guerre, les « Brown Babies » sont les petits nés après 1945, des amours de jeunes Allemandes et de GI noirs. Aucun pays ne les désire : l’armée américaine envoie les pères sur d’autres champ de bataille tandis que l’administration allemande fait tout pour les faire adopter aux États-Unis. Résultat : 7 000 de ces enfants métis y seront placés dans des familles. Quatre d’entre eux témoignent du racisme dans les États du Sud, de la colère de ne pas connaître ses origines.
La documentariste suit aussi les retrouvailles de Peggy avec sa sœur d’outre-atlantique. Un film émouvant sur une page mal connue de l’histoire. [/i]
Brown Babies « Les Mercredis de l’Histoire » ARTE Mercredi 14 septembre 20h40.
Déjà à l’époque c’était très grave les rapports amoureux entre Allemands et Français, alors ajouté un Noir à cela de toute façon, ça a toujours été ainsi quand deux pays se faisaient la guerre, quelque soit la couleur de peau.
J’en ai entendu parler quand j’étais jeune, dans le Palatinat. des filles de la région avaient eu des enfants avec des GI noirs. Je ne sais si ces jeunes étaient bien acceptés par la population…la guerre n’était pas loin., mais je sais que beaucoup d’entre eux parlaient le dialecte du coin, motif d’étonnement non négligeable parmi les autochtones.
La ségrégation existait dans l’armée américaine (elle a été abolie par Truman en…1948) , alors même pas besoin de se faire la guerre pour juger quelqu’un à la couleur de sa peau.
Donc j’ai visionné le reportage hier, et en gros 7.000 « brown babies » adoptés par des familles américaines (on ne voulait pas d’eux en Allemagne, c’est vraiment l’impression que ça donnait, et à cause de la couleur de leur peau), parfois contre le gré de leurs mères. De toute façon, elles étaient mères célibataires, beaucoup s’étaient déjà vues retirer leurs enfants pour qu’ils soient confiés à l’aide sociale. Je n’ai pas compris dans le reportage pourquoi certaines mères avaient le droit de garder leur enfant avec elle, alors que le reportage énonce aussi que les mères célibataires se voient retirés leur enfant.
Ils se retrouvaient donc aux Etats-Unis, où leur situation n’était pas facile non plus (ségrégation abolie à la fin des années 60 aux Etats-Unis). Gros silence souvent sur leurs conditions d’adoption.
C’est vrai que ces photos et films d’enfants noirs mélangés à des enfants allemands, juste après la guerre, dans le documentaire, ça m’a marqué. Je ne connaissais pas l’existence de ces brown babies. L 'Allemagne sortait d’une période où le racisme était érigé en vérité d’Etat. Et la société allemande n’était pas encore multi-culturelle. On imagine le scandale que ça devait être d’avoir couché avec un soldat américain, d’être enceinte sans être mariée,mais en plus avec un noir. Aux Etats-Unis le mariage inter-racial n’était pas permis.
Autre versant de cette histoire, les mères célibataires: quand je pense à la manière dont ma mère en 1963 a été traitée parce qu’elle s’est retrouvée mère célibataire, je me dis que là aussi la société a évolué très vite.
On vit quand même une époque formidable.
Et vive Arte! Et les mercredis de l’Histoire.
Sans vouloir faire trop de HS, il est encore souvent mal vu pour une femme d’avoir un enfant sans papa. Si les divorces ont maintenant été acceptés, le célibat et pire, une femme qui devient mère sans avoir un père, c’est encore quelque chose de tabou pour beaucoup (et bien sûr, c’est la même chose pour les père célibataire).
pas d’accord :
dans certains milieus le père célibataire fait figure de héros des temps modernes.
de plus les pères ne se retrouvent pas papas solos de la même manière que les mamans dans les années 60 (parce que larguées par le géniteur avant même la naissance).
pour en revenir au sujet, est-ce que le tabou dans l’histoire ce n’est pas
homme noir + femme blanche
alors que très souvent dans l’histoire, c’était le contraire : le propriétaire blanc qui « engrossait » (je n’aime pas le terme mais il reflète la situation) l’esclave blanche ou le colon blanc qui séduisait la Pocahontas locale…
Et pour continuer dans la même veine , les couples mixtes et les enfants colorés ou métissés sont loin de ravir encore aujourd’hui… Alors vivons nous dans une époque formidable ? Il y a encore beaucoup de progrès à faire … Qui ne se fera pas !
en te lisant… je me demande où tu vis … Personne dans mon entourage proche ou lointain n’a de problème avec les enfants métis ! (personnellement j’aurai même tendance à penser qu’ils sont plus beaux que les autres ! )
Mais pour en revenir au sujet initial, si l’on se remet dans l’époque 2ème guerre mondiale… il est certain que déjà, voir « un noir » (le terme n’est pas raciste) cela devait déjà frapper les esprits… alors qu’un noir se mette avec une blanche, ça devait être difficilement supportable… et qu’une blanche accouche d’un enfant métis… ça devait être le gâteau sur la cerise…
Encore plus après guerre, quand on pense que ce sont les différences (ethnologiques, religieuses) qui ont fait le leitmotiv de cette guerre, on peut penser que la différence de couleurs n’était pas la bienvenue dans les familles…
ce que je trouve en fait, très dommage, c’est que des enfants aient (encore ! ) vécu des années de silence, de non-dits, d’abandon, pour une histoire de couleur… de part un certain côté, ils ont aussi été les victimes de la 2ème guerre mondiale…
Mais en Allemagne … chère Kissou … en Allemagne … Et mes réferences sont un certain nombre de discussion avec des membres du groupe ISD … entre autre .
Ma mère en 61 (pas en 63, comme je l’ai écrit, mais ça ne change pas la donne) s’est fait traiter de putain par son frère qui lui a donné des coups de pieds dans le ventre (espérant qu’elle avorte). Alors, oui on a fait des progrès depuis. Qu’on ne me dise pas que la mère célibataire est taboue aujourd’hui.
D’ailleurs mon frère a été confié à une association tenue par des bonnes soeurs, et la souffrance affective a été telle qu’à 10 ans, il s’auto-balançait tout seul dans son lit (privé de câlins trop longtemps).
Ma mère a récupéré mon frère quand il avait 3 ans.
On ne peut pas comparer la situation qu’elle a vécue au « tabou » d’aujourd’hui. Et franchement, je ne vois pas autour de moi que la mère célib est traitée comme un tabou.
Ensuite, si, la société dans laquelle nous vivons est multiculturelle.
Je me souviens que nous étions les seuls petits « étrangers » à l’école (nom de famille parfaitement français, mais mère allemande). Aujourd’hui, toutes les cours de récréation sont beaucoup plus métissées qu’elles ne l’étaient dans les années 60 ou 72. Ce n’ets pas comparable avec les lendemains de la guerre.
Eh bien vous avez de la chance. Je connais bien assez de femmes, célibataires depuis de nombreuses années qui ont choisi d’avoir un enfant seule, que ce soit par adoption, insémination artificielle ou autre et qui sont juste traitées comme des femmes égoïstes, irresponsables et que sais-je encore juste parce qu’elles ont voulu elles aussi devenir mère faute d’avoir un père. Oui la société a changé par rapport à la mixité (et encore, pour connaître des enfants adoptés Noirs, beaucoup sont moqués à l’école et en parler avec les parents restent tabou), mais d’autres choses n’ont pas changé. Chacun a son avis et son vécu, mais vous ne pouvez pas dire que ce que je dis c’est du vent alors que je le vis presque quotidiennement vu que cela touche des personnes de mon entourage proche! ce n’est parce que votre vie est ainsi qu’elle l’est pour toutes les autres personnes.
Qu´il y ait des enfants colorés autour de soi ne signifie pas que la vie est facile pourles enfants et les parents d´enfant coloré … Je vais prendre un exemple qui n´a pas de sens : A l´epoque et dans le pays de John Howard Griffin , bien que séparé , il y avait aussi des blancs et des noirs … on pourrait dire qu´il y a du biculturalisme meme si les personnes ne se mélange pas … et cela restait l´enfer pour les noirs ( Bon je sais … l´exemple est très mauvais ) .
Quand tu discutes effetivement avec des personnes dans les années 60 qui avait eu un conjoint noir ou des enfants noirs … les femmes pouvaient effectivement se faire traiter de pr … ué … meme en france , mais meme aujourd´hui … des mères pourraient te dire qu´elles ressentent un jugement de valeur avec les autres meres du fait qu´elles aient un enfant de couleur qui est la preuve qu´elles ont couché avec un homme noir … et ce peut etre pesant … très pesant .
Alors non , il n´y sans doute pas de violence physique ( on ne le saura jamais ) . De violence moral … Je pense que oui !
Intéressante James ton idée selon laquelle le fait que le multiculturalisme soit devenu plus courant ne rend pas les choses plus faciles. J’ai toujours pensé que si…en me mettant das la peau de l’enfant qui était la SEULE à l’école à être « biculturelle ». J’avais analysé que j’avais trouvé ça très dur parce que j’étais la seule dans ce cas.
Je vais faire un parallèle avec le divorce: le fait qu’il soit socialement admis et plus courant (on n’est plus mis au ban de la société si on divorce) ne le rend sans aucun doute pas plus facile, les gens continuent parfois de s’écharper et de souffrir moralement.
Et Koelnerin, je ne pense pas que cela soit du vent ce que tu racontes sur les mères célibataires, mais le fait qu’elles soient plus nombreuses à prendre la décision montre justement que ce n’est plus un tabou. Elles sont traitées d’irresponsables, pas de putes, il y a un progrès Et à l’époque où c’est arrivé à ma mère, ce n’était le plus souvent pas un choix, mais bien l’effet d’une contraception inexistante.
Il existe un décalage entre une société plus ouverte sur le monde et les mentalités qui restent quand même, en règle générale, très conservatrices et pour cela il n’est nul besoin d’être métis. Même des différences à prioris très légères sont mal acceptées.
Je suis bien d’accord qu’elles ne sont pas traitées de la même façon… seulement le rejet de la part de la société de la mère et de l’enfant reste le même. Et la pression psychologique dont sont victimes ces femmes est toute aussi violente, non seulement sur leur choix (ou leur non-choix parfois) mais aussi sur le futur enfant, car de tout temps, un enfant qui a été élevé sans papa, c’était un enfant voué aux hôpitaux psychiatriques (oui, équilibre impossible à trouver), qu’il soit né d’un père Noir pendant la seconde guerre mondiale ou par un géniteur inconnu au 21e siècle. La c*nnerie humaine a encore beaucoup de chemin à faire avant de trouver normal des choses qui le sont déjà…
Hélas la normalité est une notion toute relative pour beaucoup de gens.
Est considéré comme normal ce qu’il font eux, ce qu’ils pensent eux.
Ce que nous considérons comme normal se heurte souvent à l’incompréhension et à l’intolérance du plus grand nombre.