Ce pays où les syndicats recrutent de nouveau

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Avec 2,4 millions d’adhérents, les syndicalistes allemands de la métallurgie connaissent un nouvel âge d’or. La clé de leur succès ? Moins de bureaucratie, plus de proximité avec la base et une stratégie efficace.

De nos jours, avec le syndicat de la métallurgie IG Metall, la révolution se prépare à grand renfort de saucisses. Lorsqu’il arrive chez le fabricant d’éoliennes Repower, à Bremer­haven, le syndicaliste Manuel Schmidt en a soixante-dix dans son coffre. Une fois sur les lieux, il grimpe rejoindre le secrétaire du comité d’entreprise (CE), avec lequel il a concocté une petite surprise pour la direction de l’entreprise. Rien de grandiose. Pas de vacarme. Pas de grève. Juste un repas chaud pour les salariés.

Le personnel de Repower n’est pas encore assez organisé pour faire grève et réclamer des augmentations de salaire. De surcroît, les 150 salariés ont d’autres soucis : depuis quelque temps, ils n’ont plus de repas chaud à midi. Le collègue qui s’en chargeait bénévolement a changé de poste et n’a plus le temps de s’en occuper. Jusqu’à présent, la direction s’est refusée à chercher une solution de remplacement. Et voilà comment IG Metall se bat aujourd’hui pour obtenir une cantine. La chose peut paraître banale, mais elle explique en partie le retour en grâce du syndicat, auquel bon nombre d’experts ne croyaient plus.

La courbe des adhérents d’IG Metall est à la hausse. En août dernier, le syndicat comptait 4 000 membres de plus qu’un an auparavant et il devrait en accueillir 15 000 nouveaux d’ici à la fin de l’année. IG Metall rassemblera alors quelque 2,4 millions d’adhérents. “C’est la première véritable remontée des adhésions depuis plus de vingt-deux ans. Nous avons enfin réussi à inverser la tendance”, se réjouit Berthold Huber, le président d’IG Metall. En 2011, le syndicat devrait enregistrer la plus forte augmentation de cotisations de toute son histoire.

Cela fait des années que presque toutes les grandes organisations – partis, Eglises, syndicats – souffrent d’une forte désaffection, comme si elles étaient vouées à disparaître. Les gens, disait-on, ne veulent plus se lier à aucune structure. Mais ce n’était peut-être qu’une demi-vérité. [/i]

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Engagez-vous, rengagez-vous qu’ils disaient !!! :laughing: :smiley: