Ce soir sur France 2 : le miracle allemand à quel prix ?

Ce sur sur France 2 Envoyé spécial à 20h30 sur l’Allemagne a revoir pendant sept jours sur PLUZZ.FR

Avec un taux de croissance de 3 %, un commerce extérieur florissant et un taux de chômage record à moins de 7 %, l’Allemagne est devenue un exemple de réussite économique. La région de Stuttgart, l’une des plus riches d’Allemagne, incarne cette réussite. Ici, les entreprises de taille moyenne sont leaders mondiaux dans l’industrie de pointe. Mais pour les travailleurs, ce succès a un prix. Depuis la crise de 2009, ils ont accepté le chômage partiel, la flexibilité. Le nombre de travailleurs précaires a explosé, le régime chômage s’est profondément durci, plongeant les moins qualifiés dans la pauvreté. Si l’Allemagne est la puissance la plus riche d’Europe, elle est aussi le pays où les inégalités entre riches et pauvres sont les plus fortes. Plongée au coeur de cette bulle économique allemande.

Mon avis : un peu court pour se faire une véritable opinion sur ce miracle allemand et ses dérives.

Et ne prendre que Stuttgart pour un documentaire sur l’Allemagne, c’est un peu insuffisant. La dernière partie était très intéressante, malheureusement trop courte, bien que le phénomène des Hartz IV sont plus complexes et malheureusement de plus en plus nombreux…

J’ai été assez déçu.
D’abord je pensais que toute l’émission serait consacrée à ce terme et il y a eu qu’un seul reportage d’environs 15 minutes à la fin de l’émission.

De plus les clichés étaient bien présent : l’Allemagne arrive à s’imposer face à la Chine dans la mondialisation grace à la qualité de ses produits qui étonnent les Chinois. Elle dispose d’un bon réseau pour former les apprentis (ce qui est vrai), elle arrive à conserver son avance technologique parce qu’elle sait innover (ce qui est également vrai).

A la question d’un journaliste : pour quelles raisons les Français échouent là où les allemands réussissent, réponse : parce que les Français n’arrètent pas de raler (un peut court comme explication à mon avis). :mouaif:

Nous avons droit ensuite à la visite d’une PME dans le Bade Wurtemberg qui est « une grande famille » (mais une famille qui ne veut pas partager les richesses car l’Allemagne est l’un des pays d’Europe où les écarts entres riches et pauvres sont les plus importants).

Les journalistes peuvent interroger une ouvrière (sous le regard vigilant du boss). Dès qu’il s’éloigne un peut on perçoit une parcelle de vérité : elle dit rapidement aux journaliste qu’elles est crevée par les cadences infernales imposées par l’usine (productivité que le boss vérifie tous les matins en arrivant) et d’ailleurs ce jour là il n’était pas content.

Le syndicat IG Metall a réalisé une enquête dans cette entreprise a laquelle 75 salariés ont répondus. Très peu d’ouvrières acceptent de s’exprimer car les ouvriers allemands « ont le sens du travail », que cela ne fait pas « parti de leurs habitudes » et aussi parce que s’ils s’expriment librement ils en subiront les conséquences en terme de répression sociale.

Extrait d’une lettre :

[i]"Je voudrais quitter l’entreprise, les rapports avec les supérieurs mais aussi le niveau de performance demandé sont insupportables. Il arrive que mes collègues et moi-même soyont dans l’entreprise dix heures par jour et cela plusieurs fois par semaine.

Ne pas mettre les salariés sous pression en permanence. En finir avec cette folie du contrôle et de la surveillance.

Ne pas être traité comme un esclave.

L’entreprise familiale Sata n’existe plus depuis longtemps parce que l’on ne traite pas les membres d’une famille ainsi."[/i]

A l’issue de ces révélations l’entreprise a décider d’octoyer une prime exceptionnelle de 4 000 €.

Ce qui domine c’est la résignation, la peur du chômage.

La société sous surveillance, tant de fois dénoncée est devenue une réalité.

Ce sont les femmes qui sont les principales victimes de ce système. Les journalistes interrogent l’une d’entre elle. Elle a été licenciée il y a quelques mois puis reprise comme intérimaire a temps plein comme l’autorise désormais la loi. Désormais « A travail égale salaire inégale » puisque le salaire de cette cette femme seule avec deux enfants est passé de 2 235 € par mois à seulement 1 354 €. Résultat : son flls ainé vit désormais chez son ex-mari car elle ne peut plus subvenir à ses besoins car il ne lui reste désormais plus que 300 € par mois pour vivre.

Il y a désormais 7 millions de salariés précaires en Allemagne.
Les journalistes interrogent un homme de 56 ans qui se considère lui-même comme un dégradé social et il explique sa vie.
Il dit qu’il ne voudra jamais travailler pour un euro de l’heure mais pourras t’il refuser? Pour lui c’est indigne mais pour d’autres ?

La République fédérale peut dormir sur ses deux oreilles. Ses lois sacrées ne feront l’objets d’aucunes contestations. Elle n’a plus besoin d’enfermer ses opposants poiltiques dans des quartiers de haute sécurité. La répression politique a été efficace. La population des exclus ne se révoltera pas. Elle a intériorisé sa condition sociale.