centenaire de la constitution de 1911

Une exposition sur la consitution de 1911 accordant une certaine autonomie à l’Alsace après 40 ans de centralisme prussien a actuellement lieu au Palais du Rhin à Strasbourg (16 mai au 30 juin), sous l’intitulé très goethien (goethesque ??) d’ « affinés electives ».

pour plus de détails :

le 31 mai aura lieu une cérémonie commémorative.

et déjà le débat fait rage entre Robert Grossmann qui trouve que c’est scandaleux de commémorer ce genre de chose (ah bon ? il faut faire un trait sur l’histoire passée sous prétexte que c’est « regarder dans le retroviseur ») et les militants autonomistes (si si il y en a quelques uns) qui y voient des « promesses d’avenir ».

punaise, tout est récupération politique !!!

la vision de l’histoire peut-être être « neutre » ?
l’exposition va dans ce sens en étant très factuelle.

A mon sens la vision de l’histoire ne peut pas être neutre. :wink:

la position de Grossmann (on enlève tout ce qui n’est pas « nos ancêtres les gaulois ») et celle de ces contradicateurs (nombreux et de diverses obédiences) ne sont pas neutres.

mais la position de l’organisation de la manifestation (bon faut que j’aille voir cela de plus près :wink:) me parait factuelle :
on parle de 1911 parce que cela fait partie de l’histoire de l’Alsace, peu importe où était la frontière à l’époque et cela ne présuppose aucune nostalgie d’aucune sorte.

non, en fait avec l’histoire, il n’y a jamais de neutralité parfaite possible, juste parce que les archievs il y a toujours un travail d’interprétation.

L’histoire est par essence une science humaine que l’on peut facilement manipuler soit par ignorance, soit par omission.

Et en Moselle on en parle de cet événement :question: .

jean luc :wink:

bonne question !!!
peut-être l’expo sera itinérante.
sans doute le conseil général de Moselle fera partie des festivités.
je pense que c’est l’aspect « festivité » plus que l’expo qui le gêne.

Il ne s’agit pas de célebrer cette constitution en étant nostalgique de l’époque de l’Alsace sous le Reich, comme veut le faire penser Grossmann (gaulliste jacobin, germanophobe reconnu)…mais plutôt de redécouvrir, analyser ce statut politique unique pour l’Alsace-Moselle, obtenu grâce à la volonté de nos élus alsaciens-mosellans…ce statut n’était bien-entendu pas parfait, ni totalement démocratique, mais il a permis une large autonomie politique et de nombreuses compétences acquises, que nous n’avons plus jamais connu depuis…
A cette époque, les élus locaux devaient se battre contre le Reich, qui se méfiait de cette terre acquise…et de nos jours, les élus favorables à l’union, doivent se battre bien-plus contre les égoïsmes locaux (élus Haut-Rhinois en tête), que contre Paris :unamused:

J’ai lu son brûlot "Main basse sur ma langue " quand il est paru et je dois reconnaitre que ce monsieur fait preuve d’un antigermanisme délirant et obsessionnel. :frowning:

HS : Donc je ne pense pas que le fait d’ignorer l’existence de ce personnage nuit gravement à ma culture générale. :mouaif:
Devrais-je toutefois lire son livre pour me faire une opinion personnelle ? :question: :mouaif:

je ne pense pas que francophile veuille dire germanophobe.
c’est un raccourci. autant d’exemples que de contre-exemples.

j’ai tout à fait envie d’aller voir de ce pas, ce que dit exactement ce livre « main basse sur ma langue ».
maintenant pour ce qui est des récupérations politiques du bilinguisme, euh, il faut être vraiment naïf pour ne pas croire qu’il n’y en a pas du tout (moins certainement que certains ont voulu le laisser croire aux débuts du bilinguisme, mais il y en a tout de même).

ce que je pense c’est que du coup Grossmann en fait beaucoup trop … en sens inverse. il a peut-être ses raisons (je pense à un ou deux trucs récents …)

Les attaques en règle contre le René-Schickele-Kreis (basé à Strasbourg) et les éditions Salde ( basées en Allemagne) , qui publient nombre d’auteurs alsaçophones ,sont autant d’exemples de mauvaise foi de la part de ce monsieur.

la mauvaise foi est un vice très également partagé en politique. :wink:

Certes! :mrgreen:

Antibochisme primaire

Et maintenant, tous en chœur, avec Robert Grossmann, « Nos ancêtres, les Gaulois… »

Sacré Robert!

Il n’a rien perdu de son style d’à-peu-près flamboyant. Il cause, long comme un jour sans Marseillaise, dans le Journal, les Dernières Nouvelles d’Alsace,ce mardi matin, 17 mai 2011, ça nous change du feuilleton DSK.

« Déployons les rétroviseurs, marche arrière toute! » s’exclame-t-il , tout en nuance, en titre de son pamphlet dans les DNA qui nous avertissent de la colère de l’ex UJP: « …cette célébration, notamment dans l’hémicycle du conseil régional, est inappropriée. » Et vlan pour Philippe Richert!

Dans le genre cocorico (et pas kireriki) le Robe’s est imbattable.

« En ce mois de mai, on va donc célébrer la Constitution…Pas la nôtre! Un constitution enfouie dans l’histoire dont, disons les choses franchement, tout le monde se fout…sauf quelques édiles, quelques universitaires et…des officines! Il s’agit de la constitution du Reich du Kaiser Wilhelm, un texte de 1911! ». Weh, il a oublié Hansi!
la-feuille-de-chou.fr/archives/23729

jean luc :wink:

Ah le Reich de Wilhelm! Déployons nos rétroviseurs, marche arrière toute!

Par Robert Grossmann le mardi, 10 mai 2011, 16:17

Ah le Reich de Wilhelm! Déployons nos rétroviseurs, marche arrière toute!

        Alors que jadis j’allais à la Maï Andacht - Maïdel Jagt, (1), aujourd’hui on me parle de célébrer de toute autres déités, moins envoutantes.

        Ce mois de mai 2011 sera celui des commémorations et des petites opérations de « révision ». Après Mitterrand et Bob Marley on va célébrer la Constitution… Pas la nôtre ! Une constitution enfouie dans les accessoires de l’histoire dont, disons les choses franchement, tout le monde se fout…sauf quelques édiles, quelques universitaires et … des officines ! Il s’agit de la constitution du Reich du Kaiser Wilhelm de 1911 !

Quelques éléments de contexte : En aout 1870 Strasbourg tombe sous un feu de bombes et d’obus lancés depuis la rive Kehloise du Rhin, tuant plus de 300 strasbourgeois et détruisant une grande partie de notre ville dont, entre autres, le choeur de la cathédrale, l’orphelinat, la bibliothèque et son précieux Hortus Déliciarum. C’est le général prussien Von Werder qui est à la manœuvre. Les strasbourgeois vont le surnommer von moerder, (le meurtrier), c’est dire avec quelle joie Strasbourg est devenue allemande.
robert-grossmann.com/blognotes/

jean luc :wink:

si je trouve la réaction de Robert Grossmann tout à fait déplacée et disproportionnée, je ne donnerais pas non plus dans l’angélisme primaire, quand on s’aventure dans les terrains de l’identité régionale, cela ressemble parfois au Ried (;-)) et dans sa volonté de ratisser large, le Schicklé Kreiss (ou ses satellites) à côté de choses tout à fait constructives se fait aussi parfois la tribune de choses historiquement et politiquement dérangeantes.
à l’un je ne saurais que trop conseiller le sens de la nuance pour éviter de sombrer dans la parano et aux autres d’avoir le courage de faire le ménage et de poser des jalons pour ne pas s’enfoncer dans les sables mouvants.
le problème c’est qu’en politique les caricatures sont souvent bien plus payantes que la recherche de la vérité.

ce qui me frappe c´est qu´en Moselle, je n´ais pas trouver de traces de commémorations , exposition , ou autre.

jean luc :wink:

D’après moi, Monsieur Grossmann est bien germanophobe, il vit dans la crainte que les Allemands « reprennent » l’Alsace. Comme pas mal d’alsaciens de sa génération, il est « marqué » par la 2eGM et les exactions des n*zis en Alsace. C’est un patriote « pur et dur », qui du coup rejete totalement la part germanique de l’Alsace, niant la place de l’allemand dans l’histoire de l’alsace et rejete le bilinguisme. Il nie l’appartenance des alsaciens à l’ensemble alémanique, préférant bien plus nous assimilier au monde « celtique », il est encore ancré dans le principe du « Rhin, vu comme frontière ».
Pendant son mandat de président de la Com Urbaine de Strasbourg, il s’est plusieurs fois illustré en freinant des quatres fers toute avancée du projet d’Eurodistrict avec l’Ortenau, les élus badois peuvent en parler :unamused:
Concernant les défenseurs de l’identité régionale, ils semblent avant tout pour une autonomie politique régionale, dans le principe du fédéralisme européen, mais ils ne semblent pas nostalgiques d’une l’« alsace allemande »…ils ne sont pas à confondre avec le mouvement « alsace d’abord » non plus…

j’ai rencontré quelques nostalgiques (dans des trucs « district Ortenau » justement), honnêtement je ne pensais même pas que cela existait encore !!! :wink: