Ces familles "éclatées" par la guerre

Peut-être le nom de Veit Harlan dit-il quelque chose aux plus âgés du forum. Veit Harlan était un metteur en scène de cinéma très doué de sa génération qui restera surtout dans la mémoire collective comme l’auteur d’un des films de propagande antisémite les plus immondes, « Jud Süß = le juif Süß », programmé jadis dans tous les cinémas des pays occupés par l’Allemagne hitlérienne.
Dans le petit reportage qui suit, il est interessant de voir comment son fils ainé Thomas Harlan , lui même metteur en scène de cinéma voit son passé et celui de son père. Lavé de l’inculpation de « crime contre l’humanité », après la fin de la guerre (jugement que son propre fils n’a jamais pu comprendre), Veit Harlan, sans aucun regret, a continué de tourner. Son fils s’est éloigné de lui. Ce n’est que son lit de mort que Veit a voulu s’expliquer avec son fils Thomas.
Très interessante et révélatrice la remarque de Thomas; « Er hat
zu mir gesprochen, nicht mit mir…ein großer Unterschied!!! »
« Il s’est adressé à moi, il n’a pas parlé avec moi…une sacrée différence!!! »
Emouvant aussi le témoignage de Jessica Jacobi, petite fille de Harlan, dont la mère avait épousé un juif.« Une famille éclatée entre criminels et victimes! »
Jessica raconte également la façon dont elle a appris la mort de son grand-père. Son éducatrice est venu la chercher à l’école et lui a dit: « Ton grand-père est mort, il a vécu en méchant, il est mort en méchant! » et Jessica d’ajouter: « Sa mort ne m’a rien fait. »

La video de présentation du reportage de Thomas Moeller:

:wink:

Je ne connaissais pas, michelmau, très intéressant !

Mais je savais pas qu’un film, aussi abject soit-il, pouvait être potentiellement considéré comme un crime contre l’humanité ? Y’a-t-il des cas similaires où les accusations ont été retenues ?

S’il y a eu des cas similaires, je ne saurais le dire.
Harlan était accusé de « Beihilfe zur Verfolgung ».

J’ai trouvé ça dans Wiki:
Die Zeit nach Kriegsende
Veit Harlan unmittelbar nach seinem Freispruch am 23. April 1949

Nach Kriegsende wurde Harlan in einem auf eigenen Antrag vorgezogenen Entnazifizierungsverfahren als „Entlasteter“ eingestuft. Im März 1949 kam es auf Antrag der VVN zu einem Schwurgerichtsverfahren in Hamburg; dabei wurde Harlan nach dem Kontrollratsgesetz Nr. 10 der „Beihilfe zur Verfolgung“ angeklagt. Harlan wurde freigesprochen, weil ihm eine persönlich zurechenbare Schuld nicht nachzuweisen und eine strafrechtlich relevante Kausalität zwischen Film und Völkermord nicht beweisbar sei. Harlan-Anhänger trugen den Freigesprochenen auf ihren Schultern aus dem Gerichtssaal. Die Staatsanwaltschaft ging in Revision. Der Oberste Gerichtshof für die Britische Zone in Köln hob das Urteil auf, denn der Film Jud Süß sei „ein nicht unwesentliches Werkzeug“ gewesen. [1] In einem weiteren Prozess vor dem Landgericht Hamburg berief sich Harlan darauf, dass die Nationalsozialisten seine Kunst missbraucht, ihn zur Regie von Jud Süß gezwungen hätten und dass eine Weigerung ihn in eine bedrohliche Lage gebracht hätte. Das Gericht folgte dieser Argumentation und sprach Harlan am 29. April 1950 frei.

Der während der Nazi-Zeit in Deutschland tätige Drehbuchautor und Regisseur Géza von Cziffra behauptete in seiner 1975 erschienenen Autobiografie Kauf dir einen bunten Luftballon, dass ursprünglich der Produktionschef der Terra-Film Peter Paul Brauer für die Regie von Jud Süß vorgesehen gewesen sei. Doch habe Harlan u. a. durch Interventionen im Propagandaministerium erfolgreich dafür gekämpft, den Film inszenieren zu können. Joseph Goebbels berichtete in seinen Tagebuchaufzeichnungen mehrfach von Harlan

Mais j’ai bien entendu dans le reportage parler de charges pour "crimes contre l’humanité! :unamused:

Ca semble logique, puisque justement ton extrait dit qu’il n’a pas été condamné parce qu’il était impossible de prouver le lien entre son oeuvre et un quelconque fait criminel.

Mais aujourd’hui il y a le crime de « Volksverhetzung », et un film peut aussi être « volksverhetzend ».

A rapprocher de « l’incitation à la haine raciale », puni aussi en France ? Ou y a-t-il une autre expression pour la religion ?

Oui, c’est ce que je pensais, c’est exactement de l’incitation à la haine raciale, mais du crime contre l’humanité.