Ces fous d’Allemands : un mode d’emploi bon enfant de l’Allemagne
Steven Somers parvient toujours à établir des liens entre l’Allemagne et ce qui se présente à lui. Son livre, « Ces fous d’Allemands » (« Those Crazy Germans! »), est l’expression de sa passion teutonne.
Facile à lire et bourré d’informations, « Ces fous d’Allemands » propose des explications à bien des bizarreries de la culture allemande, depuis la Fête de la bière et le naturisme jusqu’au culte de la voiture, en passant par les programmes télé pour les couche-tard et le hip-hop local. Il s’agit d’un guide culturel plein de légèreté, qui s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux fins connaisseurs du pays.
« Bienvenue en Allemagne, le pays de Beethoven et de Bach, de la bière et des saucisses grillées, de BMW et de Benze » : ainsi commence le livre de Somers. « Telles sont certainement les images typiques qui vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à ce pays. Mais l’Allemagne, c’est tellement plus ! Et les Allemands, traditionnellement plus réputés pour leur sens de l’ordre (« Ordnung ») que pour leur tempérament capricieux, forment un peuple (« Volk ») étonnamment fou. »
Germanophile autoproclamé se rendant régulièrement en Allemagne, Somers a raconté à la rédaction de Young Germany (YG) ce qui l’avait poussé à s’intéresser à la culture allemande.
YG : Dites-nous, Steven, quelle est l’origine de votre amour pour l’Allemagne ?
Mon intérêt pour l’Allemagne est venu tout naturellement. J’ai toujours eu, lorsque j’étais jeune, un goût pour l’histoire - et pour l’histoire européenne en particulier. C’est donc probablement comme cela que tout a commencé. Enfant, je voulais en outre devenir ophtalmologue, et, au milieu des années quatre-vingt, l’Allemagne était considérée comme leader dans les secteurs pharmaceutique et scientifique. Mon père (qui pourtant n’est pas allemand et n’a pas de racines en Allemagne) m’a dit que si je voulais devenir médecin, je devrais apprendre l’allemand.
Mais le sort a voulu que je ne puisse supporter la vue du sang… ma carrière a donc pris une autre tournure. Cela dit, j’ai toujours voué un certain respect à l’allemand, et cela m’est resté. Sans compter que les images de ce pays m’ont toujours séduit, je me disais que ce devait être un endroit très intéressant.
Toutefois, je n’ai véritablement « mordu » à l’Allemagne que lorsque j’ai commencé à étudier la langue et à mieux connaître la culture allemande.
YG : Quand avez-vous visité l’Allemagne pour la première fois ?
Je l’ai visitée pour la première fois à l’occasion d’un voyage, pendant les vacances de Pâques, au cours de ma dernière année de lycée. C’était au printemps 1989.
YG : Qu’est-ce qui vous a le plus frappé, au cours de ce voyage ?
Je me souviens que le pays était généralement très propre, et à quel point il était varié. J’ai également été fasciné par l’importance de l’histoire. Une visite au Musée national de Munich, alors que je disposais de quelques heures libres, m’a beaucoup marqué.
YG : À quelle fréquence moyenne vous rendez-vous en Allemagne aujourd’hui ? Avez-vous des lieux favoris ?
J’essaie d’y retourner tous les deux ans et reste en contact avec plusieurs de mes amis là-bas. Ces derniers temps, j’ai pu m’y rendre plus souvent, dans le cadre de mon travail, et il est possible que j’y effectue plusieurs missions ponctuelles cette année.
Mes endroits préférés ? La région du lac de Constance (notamment Meersburg et Constance elle-même), Fribourg, Munich et Cologne.
YG : Parlez-vous l’allemand ?
J’ai étudié l’allemand à l’université de Lehigh, et cela comprenait un séjour à Bonn en été. Puis j’ai vécu à Karlsruhe, où j’ai appris à parler couramment. Aujourd’hui, j’estime toujours m’exprimer facilement, mais j’aurais peut-être besoin de quelques semaines de pratique pour retrouver une certaine fluidité…
Le plus difficile pour moi, dans la langue allemande, est sa précision : cette langue dispose d’un riche vocabulaire actif revêtant des significations particulières. Et, bien sûr, les pronoms !
YG : Avez-vous un mot allemand préféré ? (Personnellement, le mien est « Schmetterling »)
J’ai appris le mot « Schmetterling » (papillon) à mes jeunes enfants, donc je peux comprendre qu’il soit votre préféré, mais le mien serait plutôt « ausgezeichnet » (excellent).
YG : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire un livre sur la culture allemande ?
Bonne question, mais il n’est pas évident d’y répondre. Pour faire bref, j’ai écrit ce livre parce que je voulais partager avec d’autres mon amour et mon enthousiasme pour ce pays et ses habitants. J’ai vécu tellement de choses géniales là-bas -tout en constatant que, souvent, l’Allemagne et les Allemands n’étaient pas appréciés à leur juste valeur. C’est donc ma façon d’apporter un éclairage nouveau sur ce pays.
YG : Vous avez publié votre livre à compte d’auteur. Pourquoi ?
Je ne suis pas un écrivain professionnel, et j’ai eu une carrière très remplie, donc je n’ai jamais disposé de beaucoup de temps pour suivre un parcours éditorial classique. J’ai pensé qu’il était plus judicieux de produire et diffuser moi-même mon livre, uniquement pour donner du plaisir aux gens. En ce qui me concerne, cela m’a permis d’aborder les thèmes que je souhaitais et d’adopter ma propre démarche marketing.
YG : À présent, vous vivez à Philadelphie. Quels liens avec la culture allemande y avez-vous décelés ?
La culture allemande est profondément ancrée à Philadelphie et alentour. Cela n’apparaît plus guère aujourd’hui, mais le riche passé de Philadelphie dans le brassage de la bière et sa puissance manufacturière remontent aux immigrés allemands.
YG : Envisagez-vous de publier d’autres livres ?
Pas dans l’immédiat. Mais à terme, je ne l’exclus pas.
YG : Eh bien, bonne chance alors ! Et merci pour cette interview, Steven.