Quand mon abonnement Netflix s’avère être utile…
La chaîne ARD a lancé l’année dernière une série sur l’hôpital allemand le plus connu au monde: Charité, à Berlin (à part la clinique de la Forêt Noire, bien sûr). Deux saisons de six épisodes sont sortis, la deuxième saison a été diffusée cet hiver. Un carton plein pour cette série qui mélange l’Histoire, de vrais personnages et la fiction.
La première saison prend place en 1888. Ida Lenze est admise à la Charité pour une crise d’appendicite qui aura failli lui coûter la vie. Elle tombe sur une ancienne connaissance, Dr. Behring, dont les recherches sur la diphtérie feront de lui plus tard un grand nom de la médecine allemande. Parallèlement, Robert Koch, également à la Charité, devient la coqueluche des médias pour ses travaux sur la tuberculose, ainsi que sa liaison avec une femme bien plus jeune que lui. Guérie, Lenze doit naviguer entre ses sentiments pour Behring et son amour de la médecine, ainsi que sa volonté de devenir médecin, chose impossible dans l’empire allemand - à moins de décrocher une bourse pour Zurich, où les femmes sont admises…
La deuxième saison nous transporte en pleine Seconde guerre mondiale. On y croise les destins de personnages historiques tels que le Prof. Sauerbruch, de Crinis (particulièrement fervent à Hitler et son idéologie eugéniste), la secrétaire Maria Fritsch proche de la résistance anti-nazie et Adolphe Jung, chirurgien alsacien muté de force à Berlin et hostile au régime nazi. Ces destins croisent ceux de personnages fictifs qui les mettront face à leurs idéologies: Anni Waldhausen, protégée de de Crinis et qui ouvrira les yeux sur les horreurs nazies, son frère Otto Marquardt, visionnaire et lucide, ainsi que Artur Waldhausen, mari d’Anne, complice d’un des crimes nazis les plus horribles.
Les deux séries sont d’une qualité certes imparfaite mais dont le suspense et les thématiques font d’elles un divertissement de qualité. Les épisodes se regardent très facilement, on devient vite accro. Surtout la deuxième saison thématise des sujets encore assez tabous à la télévision allemande (l’eugénisme nazi, l’homosexualité sous le paragraphe 175) qui auraient mérités d’être plus approfondis.
Il est assez rare que la télévision allemande produise de bonnes séries - Charité fait partie de ces exceptions.
Plus d’infos par ici:
daserste.de/unterhaltung/se … index.html