Vous avez pu entendre samedi matin 18 avril sur France Info -et nulle part ailleurs- mon reportage sur ce conflit social à la Clochemerle qui oppose une conductrice de bus à son employeur, la compagnie RBO de Ratisbonne en Bavière. Une histoire un peu dingue : Christina 46 ans est mise à pied pour être descendue lors d’une halte à un arrêt de bus, afin de déplacer de quelques mètres une grenouille qui risquait de se faire écrabouiller. Une passagère, furieuse d’avoir perdu quelques secondes supplémentaires sur un trajet déjà encombré, a rouspété auprès de la compagnie qui a sanctionné le chauffeur. Là où l’histoire devient plus originale, c’est que cette conductrice de bus installée au fin fond de la Bavière est française.
J’avoue que j’aurais réagi de la même manière que la passagère ronchonne. 20 minutes de retard pour une ville à l’échelle de Ratisbonne (comparable à notre chef-lieu de province BZ), c’est énorme, surtout quand il pleut, et qu’on ne sait pas si le bus est en retard, a eu un accrochage, a été purement et simplement supprimé. Et sous la pluie, les arrêts sont souvent bondés, sans compter le vent qui chasse la pluie vers l’intérieur… et les gens qui fument cigarette sur cigarette en attendant un bus improbable… Tout cela ne contribue pas à améliorer l’humeur du public. Et alors, si, en plus, la conductrice fait preuve d’un tel comportement, en mettant une grenouille au sec alors que les passagers se les gèlent, là, j’explose! Et on a vite fait de généraliser, genre « pas étonnant qu’il y ait du retard, si elle s’arrête à chaque grenouille ou ver de terre… ». Et si déjà enmployeurs et passagers avaient la conductrice dans le nez…
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage!
ben moi j’aurai réagi à l’inverse Andergassen !! ce qui ne sont pas contents des transports en commun… ils prennent leurs voitures … et ils verront le temps qu’ils perdent dans les embouteillages (surtout face à un bus, qui a parfois des avantages de « couloirs réservés »), ils verront aussi leur consommation d’essence et le tarif exhorbitant par rapport à un ticket de bus, et la fatigue que l’on accumule quand on passe 2 h à rouler à 10 km/h sur une rocade (= périphérique)…
Alors cette conductrice a eu le malheur d’être écolo à 120 % au moment où l’on nous enquiquine avec le développement durable par ci, le recyclage des déchets par là, la protection de la faune et de la flore à tous les coins de rue… Elle a simplement appliqué toutes les consignes (parfois débiles) que l’on donne à tout va sur toutes les télés européennes…
Elle est sans doute tombée sur une cliente enquiquinante, qui ne prend pas sa voiture car elle est trop « bobo » pour cela, et qui enquiquine le conducteur quand il est bloqué dans les embouteillages (comme si le conducteur y était pour quelque chose !!! )…
Des clients comme ça… J’en ai vu pendant 10 ans… en Car de ligne et en bus de ville… dans chaque bus… y’en a un… et dans chaque bus… y’a le conducteur qui se fout d’eux… Autant qu’il peut
J’espère que cette conductrice va garder son boulot… et perde sa cliente… de toute façon… ça ne sera pas une grosse perte !
Pour ma part, j’ai abandonné la voiture pour aller au travail, depuis que nous avons des transports performants à horaires cadencés, et des tarifs d’abonnement très bas, car financés par nos impôts (ce qui veut dire qu’il y a un tarif résidents, et un tarif touristes). Pour ce prix, j’attends un bon service pour être à l’heure au travail et fournir moi-même un bon service.
C’est aussi une question de mentalité des chauffeurs. Au Tyrol, j’ai toujours admiré la virtuosité des chauffeurs sur des parcours souvent difficiles, et les touristes inexpérimentés sur les routes de montagne avaient tout intérêt à leur laisser la place. En ville, la situation a bien changé depuis une vingtaine d’années, les lignes sont devenues plus nombreuses, plus régulières, avec des bus fonctionnant au gaz. C’est le résultat d’une plus large autonomie, tant politique que financière, accordée à la région et à la province, qui devient de ce fait le véritable gestionnaire des transports.
Tout dépend toujours des conditions dans lesquelles on prend le bus, si tout se joue à la seconde près ou non. Une minute ou deux de retard ne tirent pas à conséquence si l’on part du point A pour se rendre directement au point B. Par contre, un feu vert manqué, quelques secondes de perdues à un arrêt peuvent se traduire en fin de compte par une correspondance manquée, et c’est là un argument crucial qui sera invoqué par l’employeur qui a un chauffeur dans le collimateur, et qui n’attend qu’une occasion pour s’en débarasser, surtout s’il y a déjà eu des histoires.
D’accord avec le début de ta phrase, mais ça ne peut pas servir d’argument crucial pour justifier une sanction. Ca s’appelle les aléas de la circulation et tous les conducteurs y sont soumis. c’est juste un prétexte pour se débarrasser de qn qui le gêne…
@ Elie : la grenouille n’est nullement responsable des 20 minutes de retard, tout au plus de qqs secondes… Les responsables principaux du retard, ce sont les bouchons, la pluie, les feux… A quand la mise à pied des bouchons, de la pluie et des feux ?
(sans compter que chez moi les bus passent souvent à n’importe quelle heure même en heure creuse et en plein soleil ! )
Et sinon… Cette histoire me rappelle bien mon mari
C’est tout à fait son genre, il sauve toujours les escargots qui se baladent au milieu des routes. Et de la sorte, on (enfin il) a aussi sauvé une tortue pendant notre voyage de noces en Grèce. Elle traversait une route de montagne dans un virage et les Grecs roulent comme des malades, elle avait aucune chance de survie si elle tombait sur un Grec (elle a eu la chance de tomber sur moi qui roulait moins vite ).
Maintenant que les faits sont établis, je peux avoir un avis : la vieille doche est une conne, mais toujours moins que la direction qui tue les mouches avec un bazooka.
)…
