Chronique des sentiments d'Alexander Kluge

Alexander Kluge est un cinéaste majeur du Nouveau cinéma allemand des années 70 et son nom a déjà été évoqué dans la rubrique cinéma de ce forum, mais c’est aussi un penseur très influencé par le philosophe Théodor W Adorno .

Je reprends la formule choisi das le livret de présentation de la pièce radiophonique pour décrire Alexandre Kluge medienpolitischer Initiator, ständiger kritiscer Beobahter und Beglleiter des bundesrepublikanischen Lebens.
=====Il a initié la politique médiatique, il observe et accompagne en permanence d’un œil critique la vie en république fédérale.

Je n’ai pas encore terminé d’écouter la pièce radiophonique tirée de l’essai « Chronik der Gefühle » mais je souhaiterais déjà vous présenter cette œuvre .

Mauvaise nouvelle, il vaut mieux être un germaniste un peu expérimenté pour écouter la pièce radiophonique, mais bon l’enthousiasme aidant un germaniste passionné peut y accéder.
Bonne nouvelle, pour ces personnes vous n’avez pas besoin de l’acheter car les principaux textes se trouvent sur le lien ci dessous :

http://www.br.de/radio/bayern2/sendungen/hoerspiel-und-medienkunst/schwerpunkte/alexande-kluge-chronik-der-gefuehle100.html

Bonne nouvelle pour les non-germanistes , l’essai a été publié en français La Chronique des Sentiments et magnifiquement traduit par Pierre Deshusses
Amazon.fr.
Donc pour les germanistes de tout poil, notamment les débutants enthousiastes et surtout intéressés par de tels sujets, pourquoi pas emprunter le bouquin en français dans votrbibliothèque préférée (je suppose que tout germanophile aime les bibliothèques où il peut se procurer un maximum de documents en langue allemande (documents audio compris) pour se faire une idée et ensuite cliquer sur le lien, non :exclamation: :wink:

Puis cet essai a fait l’objet d’un commentaire en français qui m’a marqué , dont je cite quelques passages ci-dessous mais que vous pourrez lire dans son intégralité en cliquant sur ce lien

TRANS-4 (2007)
À quoi bon la littérature ?

Tobias Vincent Powald - La Chronique des sentiments de Alexander Kluge : l’héritage des
Essais de Michel de Montaigne après Auschwitz et Stalingrad le passé comme un autre
présent(iment) ?

Que j’ai partiellement recopié sur ci-dessous

Je termine par la préface du Hörspiel faite par l’auteur lui-même sur le livret de la pièce audio et ma traduction à titre indicatif que vous aurez tout loisir d’améliorer si vous le souhaitez.
Mais mon propos n’est pas la traduction littéraire en langue allemande.

„Die Gefühle sind die wahren Einwohner der menschlichen Lebensläufe. Von ihnen kann man sagen,

==========Les sentiments seuls peuplent réellement le cours de la vie humaine. C’est par eux que l’on peut ressentir
was man von den Kelten (mehrheitlich unsere Vorfahren) gesagt hat: sie sind überall, man sieht sie
============= ce qu’aurait pu être les pensées d’un Celte (nos ancêtres pour la majorité d’entre-nous)
nur nicht.
===========Les sentiments sont partout, et pas seulement par la vision que l’on en a
Die Gefühle beleben (und bilden) die Institutionen, sie stecken in den Zwangsgesetzen, in den
glücklichen Zufällen, agitieren an den Horizonten, bewegen sich über diese hinaus bis in die Galaxien. Sie finden sich in allem, was uns angeht.
=========Les sentiments animent (et forment) les institutions, on les retrouve dans la contrainte des lois, les moments heureux. Ils se pointent à l’horizon et franchissent les limites de la galaxie. On les retrouve dans tout ce qui nous concerne.

Was Menschen brauchen in ihren Lebensläufen, ist Orientierung. So wie Schiffe navigieren. Die subjektive Orientierung: Worauf kann ich vertrauen? Wie kann ich mich schützen? Was muß ich fürchten? Was hält freiwilige Taten zusammen? - das ist die zugrundbeliegende Strömung, die sich durch Zeitablauf allein nicht ändert und die wahre Chronik bildet?
==========Les êtres humains ont besoin d’orienter le cours de leur vie à la façon dont naviguent les bateaux. Il s’agit d’une orientation subjective : En quoi puis-je me fier? Comment puis-je me protéger? De quoi faut-il que j’ai peur? En quoi les actes volontaires nous unissent ? Est-ce un courant sous-jacent (fondamental) qui tout en ne changeant pas à lui seul le cours du temps, en constitue sa véritable chronique?

Was haben wir von 1945 über die Spiegel-Krise 1962, den Aufbruch von 1968, den Beinahe-Dritten-Weltkrieg von 1981 bis 1984, über Techno, die Wiedervereinigung, Silvester 2000 nicht alles an Scheinveränderung und realen Metamorphosen erlebt (und das Gefühl, das länger empfindet, fügt Ereignisse von bis zu 6000 Jahren hinzu). Die Bibliothek von Alexandria brennt für mich noch heute. Das ist es, was ich erzählenswert finde.
============Qu’ avons nous vécu, et cela ne touche pas seulement l’ apparence de changement et les réelles métamorphoses, depuis 1945, de l’affaire du Spiegel de 1962
Affaire du Spiegel — Wikipédia, du l’impulsion de nouveau départ donné par 1968, du fait d’avoir friser la Troisième Guerre Mondiale de 1981 à 1984 (), de la techno(), de la Réunification de notre pays, du Nouvel An 2000 (et nous pouvons ajouter à ces époques, les sentiments et toutes ces conséquences se feront ressentir pendant 6000 ans!!! ). C’est pourquoi pour moi, la bibliothèque d’Alexandrie brûle encore. C’est là la seule explication valable que je puisse trouver.

Petits commentaires concernant ma traduction à titre indicatif

  • je n’ai pas encore compris à quel événement des années 1981-1984 l’auteur faisait allusion, en s’inscrivant dans l’approche de « Troisième Guerre Mondiale »de Valentin Falin

  • Pour techno, je ne sais pas s’il s’agit d’une allusion au mouvement musical, puisque cette abréviation existe aussi pour les Allemands ou des nouvelles technologies.
    Je n’ai pas encore fini d’écouter les CD . J’espère que la fin de l’écoute me permettra de résoudre ces questions.
    Ces questions me semblent intéressantes à résoudre et sans doute certains d’entre vous les ont déjà résolu. Mais comme je vous l’ai précisé, il ne s’agit pas de vous livrer un exercice de traduction, mais juste de présenter sommairement la préface que l’auteur, Alexandre Kluge a écrite dans le livret du document audio.

Rétrospective - prospective Odyssée Cinéma - Alexander Kluge, du 24 avril au 03 juin 2013

Un peu difficile de faire état en peu de lignes des deux événements auxquels j’ai assisté concernant cet étonnant metteur en scène polymorphe.

Vous pouvez retrouver tout en détail en allemand sur son site

Je vous parlerais brièvement des deux événements :

Au Goethe Institut : Qu’est-ce ce qui est moderne dans le poétique ?
A la cinémathèque française : Leçon de cinéma "Kluge par Kluge "

Je me contenterais de citer mots pour mots de la présentation que le Goethe Institut a fait de l’événement

Comme cela a déjà été évoqué ici, le fil conducteur pour Alexander Kluge, c’est le Nouveau Cinéma Allemand est représenté par les signataires du Manifeste d’Oberhausen
http://www.arte.tv/fr/manifeste-d-oberhausen-a-40-ans/341240,CmC=341252.html

Pour plus d’information cliquer directement sur le lien du Goethe Institut
Veranstaltungen - Paris - Goethe-Institut Paris - Frankreich.

Ici je cite des passages de l’article du journal Le monde pour présenter l’événement
Du cinéma et de l’utopie, selon Alexander Kluge, que vous retrouverez ici :

Des passages évoqués lors de la soirée au Goethe qui m’ont marqué

Quelques titres, parmi d’autres, qui témoignent d’un cinéma de la pensée, du fragment, de l’association des lointains. Des intrigues tenues, de l’enquête sociale, du lyrisme, de la fulgurance. Godard n’est pas loin et Kluge le revendique : " l’étincelle, pour nous tous, ça a été la Nouvelle Vague, la politique des auteurs, l’invisible qui naît entre deux plans, l’idée que le cinéma était cet art total qui devenait l’opéra du vingtième siècle et permettait de comprendre."
[/quote]
Rencontre au Goethe Institut
M. Alexander Kluge commence à nous lire des extraits en allemand de son livre Dezember. Ici vous retrouverez un échantillon de lecture en allemand.

extraits en allemand traduit brillamment en français par une traductrice

et qui a été publié en français sous le nom de « Décembre » en Français. Pour présenter le livre, je n’ai rien trouver de mieux que de citer le court résumé qu’en a fait Amazone.de :

A laquelle je rajoute le début de présentation du magazine culturel de l’université de Liège. Il vous suffira de coller une partie de cette citation pour retrouver le lien.

Si vous voulez vous faire une idée de l’ambiance d’une lecture rencontre avec Alexandre Klug,
vous pouvez cliquer sur http://www.youtube.com/watch?v=medmyVcsMdo

Extraits de films présentés, entre autre :
2007 [Multi-images pour cinq projecteurs] Alexander Kluge

Ce dialogue philosophique irrésistible où Alexander Kluge interviewe Helge Schneider : Salto Mortale der Philosophie - über das NIX und das GARNICHTS.
Helge Schneider als Igor Crantz, Clown 1. Klasse (1/2)

La présentation de la cinémathèque,s’est plus ou moins déroulée ainsi :

===Pendant toute cette passionnante leçon de cinéma ont été diffusés des micro-films comme :

le grand film Anita G (Abschied von Gestern) de 66 minutes en noir et blanc
donc vous pourrez voir des extraits ici

Il s’agit d’une jeune femme juive de la RDA qui fuit la RDA. Lorsqu’elle arrive en RFA, la valise à la main, elle va de rencontre en rencontre et se rend compte que la RFA tant rêvée est un pays étranger.

Puis il y eut aussi cette surprise, die Patriotin, cette enseignant d’histoire qui veut convaincre les députés de modifier les manuels d’histoire allemand, car les élèves sont trop déprimés
http://www.premiere.fr/film/Die-Patriotin-631774

Pour finir, des micro-films avec :

  • Montrant les différentes sortes de baisers
  • Un éléphant que l’on électrocute
  • Une leçon de séduction avec un pseudo Casanova
  • des femmes soldats nord-coréennes défilant au pas de l’oie Der Stechschritt ou plus exactement preußischer Paradeschritt en allemand, suivi de Peter Berling, affublé d’un costume affublé d’un pseudo uniforme d’un médecin de l’armée russe . Il nous explique combien que le pas de l’oie est nuisible à la santé. Puis des danseuses de ballet, leur pied enfermée dans leur ballerine . Une comparaison la danse feinte par les pas les militaires pour desservir la force et le pouvoir, la danse pour montrer la grâce, mais un asservissement du corps.