Ils sont six réfugiés syriens en Allemagne qui comme tous les autres réfugiés ont été confrontés à ce monstre qu’est l’« Amtsdeutsch » !
Des tonnes de paperasses à remplir, un déficit de traducteurs vers l’arabe , le parsi et le pachto ( Afghanistan ). Les fonctionnaires parlant couramment l’anglais , sont aussi une denrée rare.
Beaucoup de réfugiés signent des papiers dont ils ne comprennent pas le sens.
Nos six réfugiés ont donc conçu une application smartphone qui permet de s’y retrouver dans le dédale des textes et références administratives.
Selon l’article de la DW , cette application permettra aussi à des Allemands et à des touristes étrangers de s’y retrouver dans cette jungle administrative.
L’app devrait sortir en 2017…Les concepteurs qui ne roulent pas sur l’or , ont fait appel au crowdfoundig pour récupérer des fonds leur permettant de mener leur oeuvre à bien.
Cela devait , à l’origine , s’appeler Bureaucracy , le mot anglais pour bureaucratie , mais une prononciation fautive d’un des membres de l’équipe fait que « bureaucracy » est devenu « bureaucrazy ». Comme quoi le hasard fait parfois bien les choses !
Source :
ah tiens…
c’est un truc qu’il va falloir aussi conseiller à tous ceux qui veulent aller étudier en Allemagne,
sans parler l’allemand…
je me permets d’ailleurs de souligner cette phrase Michelmau :
pour le reste… L’idée est super bonne ! et cela démontre que certains réfugiés, font tout pour s’intégrer !
Les réfugiés parlant couramment l’anglais sont aussi une denrée rare. J’oserais même dire que c’est un mythe.
Ce n’est pas moi qui le dis , c’est l’article de la DW.
Pour ma part , je suis très amusé par le nombre de gens qui prétendent" parler anglais couramment"…Souvent je me marre à les entendre…mais la modestie n’étant pas vraiment une valeur contemporaine , qu’ils " continuent à parler anglais couramment !"
Tous ces gens qui prétendent parler l’anglais couramment me font pleurer plutôt que rire, alors qu’en fait ils se débrouillent en globish. D’ailleurs les employeurs ou autres établissements sont de moins en moins dupes. Les diplômes de langue ainsi que la date d’obtention sont de plus en plus exigés. Ainsi pour ceux qui par exemple veulent suivre des cours en langue anglaise dans les universités allemandes, il leur faudra justifier d’excellents résultats au TOEFL ou autres tests de connaissances de la langue anglais
Les centres d’accueil emploient aussi des traducteurs et des interprètes, souvent bénévolement
Il est vrai que pour ce qui concerne le tigrina, une des langue véhiculaire de l’Érythrée ou encore l’amharique, je ne suis pas si sûr que les interprètes-traducteurs fassent légion pour cette langue.
L’application dont tu parles , existe déjà pour les guides de conversation. Ces jeunes gens ont eu une excellente idée d’étendre cela au vocabulaire administratif. Mais le principe de base reste le même et reste très simple à concevoir…
Je ne serais pas entièrement d’accord avec toi Mislep. As-tu déjà été sur le terrain ou partagé l’expérience de quelqu’un ? Certes je ne m’appuierais pas sur ma propre expérience qui n’est qu’anecdotique. Je ne me risquerais pas à généraliser celles de mes amies qui donnent toutes les deux des cours d’allemand bénévolement aux réfugiés à Essen et Munich et dont une ayant participé à la conception d’ un livre pratique d’apprentissage de la langue allemande pour les réfugiés.
Nous avons longuement discuter ensemble. Selon leurs propos un bon nombre de réfugiés - les hommes en particulier parlent plus ou moins bien l’anglais Tout simplement parce que, ce ne sont généralement pas les gens les plus pauvres qui arrivent à fuir. De plus leur périple doit être planifié bien à l’avance, ne serait-ce que pour recueillir les sommes d’argent nécessaire au voyage. Pour finir, l’anglais est pour eux une question de survie. Donc s’ils ne connaissent pas cette langue, ils en apprennent très rapidement les rudiments. Il est vrai que les rudiments ne suffisent pas à appréhender la langue administrative.
De plus il faut savoir que pour ce qui est des documents administratifs, il existe aussi l’allemand simplifié (leichte Sprache), même si l’usage n’est pas encore si répandu.C’est très utile pour les migrants - réfugiés ou non qui ont déjà des rudiments d’allemand
Les deux. Je dirais qu’il y a une différence selon les nationalités. Les Afghans ne parlent pas l’anglais ou juste un tout petit peu, sans doute appris sur les routes. Beaucoup ne savent d’ailleurs ni lire ni écrire*, comment pourraient-ils savoir l’anglais? Certaines zones du pays sont en guerre depuis 2001; les jeunes d’une vingtaine d’années n’ont pas eu l’occasion d’y suivre un cursus scolaire complet (voire pour certains ne sont jamais allées à l’école).
En ce qui concerne les réfugiés du Proche-Orient, on en trouve certes qui parlent un petit peu d’anglais mais rarement avec un niveau solide. Ils sont poussés par les autres à être leurs porte-parole mais la communication reste difficile… ce qui en dit long sur le niveau d’anglais des autres. Une seule fois j’en ai croisé un, Syrien, qui se débrouillait correctement (il disait être opticien dans son pays).
*A Vienne, les cours d’alphabétisation pour adultes sont totalement débordés face à la demande.
Ok Mislep. Effectivement cela dépend des pays d’origine et du niveau d’instruction du réfugié, de son moyen d’arrivée dans le pays et aussi du pays d’accueil, voir même du lieu d’accueil… Par contre ce qui est sûr c’est que tous ont dû payer des sommes colossales pour fuir leur pays en guerre.