Conrad Schnitzler, a minima

[i]Décès . Pionnier de la musique expérimentale et du krautrock, l’Allemand est mort à 74 ans.

Disparu jeudi dernier d’un cancer de l’estomac à l’âge de 74 ans, le musicien allemand Conrad Schnitzler aura été toute sa vie un fondamentaliste de la musique expérimentale électronique, genre qu’il aura pris soin d’éloigner de toute tentation mélodique, méprisant jusqu’au plus élémentaire confort d’écoute.

Il est cependant apparu sur les écrans radars - ou plutôt, tout au bord - du cercle relativement large des fans de musique kösmische («cosmique» ou krautrock) à deux reprises, Schnitzler n’ayant rien demandé dans chacun des cas. La première remonte à septembre 1969. Comptant parmi les fondateurs du Zodiak Free Arts Lab de Berlin, noyau de la scène expérimentale allemande, il se retrouve en studio avec Edgar Froese et Klaus Schulze pour enregistrer Electronic Meditation, le premier enregistrement de Tangerine Dream. Schnitzler y joue du violoncelle et crée un environnement sonore hostile (crissements, dérapage, glissando) qui paraît agresser les parties d’orgue ou de guitare jouées par Froese, maître d’œuvre sur ce projet. Parties qui, en réaction, partent dans des embardées sauvages, déchiquetées et chaotiques, transformant Electronic Meditation en une sorte de guérilla sonore.[/i]

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