Contre l'acharnement thérapeutique

La cour fédérale constitutionnelle de Karlsruhe, l’instance juridictionelle la plus importante de la république vient de rendre un jugement concernant l’euthanasie passive.
Selon ce jugement, débrancher les instruments respiratoires et alimentaires qui maintiennent un patient condamné en vie artificielle ,ne serait plus passible d’une peine, si celui qui n’est plus en état de prendre une quelconque décision, avait auparavant fait connaitre sa volonté de ne pas pratiquer à son égard un quelconque acharnement thérapeutique.
Un avocat de Munich, qui avait conseillé à la fille d’une malade de 77 ans dans le coma depuis 5 ans de débrancher la sonde gastrique qui nourrissait artificiellement sa mère, avait été condamné par le tribunal de grande instance de Fulda, à une peine de 9 mois de prison avec sursis plus une lourde amende.
En révision, la cour de Karlsruhe a cassé le jugement précédent , précisant que l’interruption de traitement ne constitue nullement un « meurtre à la demande » mais une forme d’euthanasie passive tolérée. Un jugement clair pour les médecins et les personnels soignants qui accompagnent des malades incurables dans le coma.
L’église protestante, le ministère fédéral de la justice et les porte parole des différents partis ont salué ce jugement qui rend justice aux volontés d’un patient.
Ce n’est , bien sûr, pas l’unanimité au sein du corps médical qui craint que ce jugement ne soit la porte ouverte à des excès.

Source:
http://www.welt.de/die-welt/politik/article8186428/Urteil-zur-Sterbehilfe-staerkt-Willen-des-Patienten.html

PS; ce mot d’euthanasie me dérange en raison de sa connotation historique avec l’idéologie NS, alors que le mot " Sterbehilfe" employé dans l’article du journal me semble plus objectif et dépassionné.

si on pouvait pour une fois, copier sur les allemands, ça serait une grande avancée !
Le monde médical (du moins en France) n’est pas contre l’euthanasie, il a seulement peur effectivement des débordements, mais si une loi est claire et encadrée, cela ne devrait pas poser de problèmes.
dans le cas que tu cites Michelmau, franchement… 5 ans dans le coma, à 77 ans, nourri par une sonde gastrique, c’est pas une vie… autant être 6 pieds sous terre…

et puis, il ne faut pas se leurrer, il est urgent de réglementer l’euthanasie, une certaine partie de la population est demandeuse… et la question reste toujours gênante (du moins en France) par l’absence de législation… Si l’Allemagne bouge c’est très bien !

(nb personnellement je n’associe pas le mot euthanasie en Français à l’expression employée NS… c’est un mot d’origine grecque signifiant "bonne mort " (Eu = bon / Thanatos = mort)… et l’idéologie NS n’ayant jamais donné « une bonne mort », je n’associe jamais ce mot et ces idées :wink: le terme ne me dérange donc pas… )

Je pense aussi que la France devrait enfin aborder cette question plus qu’importante. Je trouve presque irrespectueux de garder quelqu’un en vie alors qu’elle est finie (les comas profonds, les handicapés lourds comme le cas Humbert). Maintenir de nombreuses personnes (malade+entourage) dans la souffrance, quel est l’intérêt ?!

Concernant « euthanasie », je n’associe pas ce mot non plus au NS mais je ne « l’apprécie » pas tellement. Pour moi il ramène plus à tous les animaux qui se font tuer parce qu’ils n’ont pas de maîtres. Il y a quand même une différence entre ces cas.

Débat au combien délicat, tabou, risqué pour nos politiques…mais nécessaire…il faudrait réglementer ou clarifier le sujet pour éviter de telles condamnations aléatoires. On peut aussi se poser la question des « limites », de l’aide à la fin de vie, à l’euthanasie passive, ou aller jusqu’au suicide assisté?

Je vois des cas différents de problématiques liées à une fin de vie anticipée ou « demandée », selon que le patient est conscient ou non:
-Celui de personnes comateuses, inanimées, inconscientes, réduites à l’état végétatif, pour lesquelles on ne sait pas vraiment s’ils sont conscients, ne pouvant pas peut demander leur avis s’ils veulent continuer à vivre…sans parler des cas de patients se réveillant au bout de plusieurs années de leur coma…que faire?
-Les personnes conscientes mais réduites à l’état végétatif, en totale dépendance des machines, sans évolution possible, demandant d’« en finir » en débranchant les appareils, on est dans l’euthanasie passive.
-Les malades en phase terminale, incurables, demandant d’abréger leurs souffrances, ou ceux demandant d’eux-mêmes à mourir avant de souffrir. On est dans la demande de "suicide assisté".
Certains 3e cas sont proches du 2e cas, je le consent…

En Suisse, justement, le suicide assisté est autorisé et encadré dans les hôpitaux, cliniques. Du coup, comme les pays voisins sont plus restrictifs, il existe une forme de « tourisme » d’Allemands, de Français notamment qui y viennent en Suisse pour mourir, aidés par des associations locales.
Certaines voix politiques suisses se sont même élevées pour demander de « taxer » ces étrangers venant mourir en Suisse…

Article suicide assisté

article taxe sur la mort?

Je pense que le « droit de mourir dans la dignité » se rattache aussi à cette problématique de l’euthanasie. La volonté exprimée du malade devrait, à mon sens, être la règle.Mais je sais que le problème est très complexe.

J’avais été personnellement trés impressionné par la mort volontaire d’Hugo Claus, ce très grand écrivain flamand . Se sachant touché par la maladie d’Alzheimer, il avait lui même programmé le jour et l’heure de sa mort.
Il s’était rendu dans une clinique, en Suisse, avec sa femme et une amie du couple.Ils avaient bavardé, plaisanté, bu une coupe de champagne, puis l’écrivain s’était paisiblement endormi suite à l’injection létale.