Daniel Barenboim reçoit le prix musical Ernst von Siemens

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 15.05.06

Daniel Barenboim reçoit le prestigieux prix musical Ernst von Siemens

En hommage à son talent de « musicien universel », à l’« excellence de ses interprétations » de tout le répertoire de la tradition classique et romantique et à son engagement pour la musique contemporaine, le directeur musical de l’opéra Staatsoper de Berlin, le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim recevra ce soir à Vienne le prestigieux Prix Ernst von Siemens.

Le prix de la Fondation Siemens, convoité par les plus grands musiciens, est parfois qualifié de « Prix Nobel » de la musique. Il est doté de 150 000 euros, une somme dont Daniel Barenboim a déjà annoncé qu’il la consacrerait en partie à la rénovation du Staatsoper. Le musicien, qui travaille depuis 1992 au sein de l’opéra berlinois, entend faire un don de 100 000 euros pour la poursuite des travaux.

Le célèbre pianiste et chef d’orchestre, également très engagé pour la paix entre les peuples et pour la réconcialition entre Israéliens et Palestiniens, a aussi reçu il y a une semaine le Prix de la Paix de la Fondation Korn et Gerstenmann à Francfort-sur-le-Main. A cette occasion, il livrait cette semaine au quotidien « Frankfurter Allgemeine Zeitung » son inquiétude concernant la perte de vitesse que connaît la musique classique. « Nous devons immédiatement amorcer un changement radical dans l’éducation musicale », plaide-t-il. Elle devrait « commencer dès le jardin d’enfant. La musique doit être, comme la respiration, une expression naturelle de la vie, dès le départ. Comment voulez-vous trouver un nouveau public si les gens ne découvrent qu’à 25 ans le phénomène du concert symphonique ? [.] Ce qu’il faut exercer dès le jardin d’enfant, c’est moins l’éducation musicale que [.] l’éducation de l’être humain par la musique ». Le musicien regrette que les jeunes musiciens eux-mêmes soient dominés par l’obsession de la « political correctness » dans l’interprétation de la musique, au détriment d’une véritable « pensée musicale ».