Sonka
Février 15, 2011, 12:45
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Le pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboim a reçu dimanche le prix de la ville de Dresde. Il lui a été remis à l’opéra Semper par l’ancien président allemand, Richard von Weizsäcker, dans le cadre des commémorations du 66e anniversaire du bombardement de la ville. Il récompense son engagement en faveur du dialogue entre Israéliens et Palestiniens.
Daniel Barenboim est « un guide courageux, qui nous incite à l’action », en particulier les jeunes, a loué M. von Weizsäcker. En 1999, l’artiste israélo-argentin a, en effet, créé avec Edward Said, un intellectuel américain d’origine palestinienne, décédé en 2003, un orchestre unique au monde : l’Orchestre du Divan occidental-oriental, qui réunit des musiciens juifs, musulmans et chrétiens du Proche-Orient.
Daniel Barenboim s’est déclaré « extrêmement touché » par l’honneur qui lui était fait. Le prix de la ville de Dresde, créé en 2010 par l’association « Friends of Dresden Deutschland », est remis en souvenir du bombardement de Dresde par les Alliés, qui fit jusqu’à 25 000 victimes dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Il récompense des personnalités qui contribuent à empêcher les conflits entre les peuples. Son premier lauréat avait été, l’an passé, l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev.
Daniel Barenboim a exprimé sa gratitude en donnant un récital de piano. En quelques mots, il a appelé les peuples à suivre l’exemple des Égyptiens, et à se battre pour améliorer leurs conditions de vie sans attendre que les responsables politiques en prennent l’initiative.
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Barenboim est non seulement un excellent pianiste et chef d’orchestre; il est aussi un humaniste et un polyglotte (espagnol, anglais, français et hébreu.)
On ne peut que se réjouir pour lui de cette récompense hautement méritée.
Outre ses qualités musicales, je retiendrai deux choses : son Orchestre du Divan bien sûr, mais aussi le consensus autour des oeuvres de Wagner en Israël, qu’il a brisé en 2001.
A cette époque Edward W. Said avait signé un long papier dans le Monde Diplomatique pour appuyer l’initiative de Daniel Barenboïm :
Barenboïm brise le tabou Wagner
La tempête qu’a déchaînée en Israël le concert donné le 7 juillet 2001 par le remarquable pianiste et chef d’orchestre Daniel Barenboïm, au cours duquel il a joué un extrait orchestral d’un opéra de Richard Wagner, mérite toute notre attention. Cet ami proche, dois-je préciser d’emblée, fait depuis l’objet d’un déluge de critiques, d’insultes et de remontrances outrées. Cela parce que Richard Wagner (1813-1883) était à la fois un très grand compositeur et un antisémite notoire (à ce titre, profondément répugnant). Et parce que, bien après sa mort, il fut le musicien favori de Hitler, si bien qu’on l’a communément associé, non sans raison, au régime nazi et au terrible sort des millions de juifs et autres peuples « inférieurs » exterminés par ce régime.
[…]
L’article affirme par ailleurs que Daniel Barenboïm parle sept langues couramment.