das schweigende Klassenzimmer

Une ville d’ Allemagne de l’Est, 1956 des lycéens qui font une minute de silence en cours pour soutenir l’action des Hongrois contre l’emprise soviétique…
La bande annonce du film en allemand

Un article de Cineeuropa en français sur le film

J’ai beaucoup aimé ce film par la justesse du jeu de tous les acteurs et aussi par ce thème inédit, inspiré d’une histoire vraie.

Le film est tiré du livre autobiographique de Dietrich Garstka…

Cet écrivain et enseignant est mort en avril dernier

Bon , la bande-annonce donne envie de voir le film.
Petit remarque personnelle ; en 1956 , j’avais dix ans ; un âge très jeune pour s’intéresser à la politique , non ?
Par contre , je me souviens très bien d’un numéro de « Paris Match » sur l’intervention des chars soviètiques pour réprimer l’insurrection hongroise de Budapest.
Des photos , pleine page , montraient les chars russes et ce qui a frappé beaucoup de gens dans mon milieu , c’est l’assassinat du reporter - photographe Jean-Pierre Pedrazzini alors qu’il faisait son travail de journaliste (il avait 33 ans).
C’est à partir de ces tristes évenements que beaucoup de gens autour de moi ( milieu enseignant de gauche ) plutôt favorables à l’Union Soviètique ,qui, avec les Américains et les Anglais ( je simplifie) nous avaient libéré du nazisme ( on était pas loin de la fin de la guerre) , ont commencé à émettre quelques doutes concernant le grand frère soviètique.
Sur Jean-Pierre Pedrazzini:

« Remettre en cause l’occupation russe un tout petit plus que dix ans après la fin de la seconde Guerre Mondiale » beaucoup de personnes se sont posées cette question, comme dans le film ces jeunes gens qui voulaient questionner leurs parents et ne recevaient aucune réponse… De plus il est normal de remettre un question un régime si de morts d’hommes il s’ensuit dont des journalistes étrangers et des célébrités(Jean-Pierre Pedrazzini,le jeune journaliste français venu juste suivre l’événement dans l’exemple de Michelmau) ou pourquoi pas que des adolescents s’étonnent de la mort d’un footballer hongrois icône ayant soutenu le soulèvement, Puskás et que cette nouvelle se soit avérée fausse comme dans le film)Les Soviétiques eux venaient à peine de remettre en question le stalinisme et son culte de la personnalité par le biais du nouvel leader Khrouchtchev.

Rien de parfait de toute façon, voillà ce que j’en pense…

Pour en revenir au film, il y a un passage parmi ceux que j’ai trouvé très réussi, où ce groupe de jeunes gens vont dans un café… Ils discutent de l’occupation soviétique, en face d’eux justement des jeunes soldats soviétiques. L’un d’es lycéens envoie une noisette dans le cou d’un des soldats . Il s’ensuit une course entre les lycéens et les soldats soviétiques et bien sûr l’un des lycéens est rattrappé.
Le soldat soviétique demande au lycéen "quel âge as-tu " en russe et le jeune homme lui répond en russe , j’ai 18 ans.
Le jeune soldat dit « moi j’ai 21 ans, et nous non plus on n’a pas envie d’être là. On aurait tous vous abattre comme des chiens sales nazis »…
J’émets encore une fois mon opinion
C’est un dialogue de film, mais le fait est ni l’un ni l’autre n’a raison ou n’a tort. Je pense qye les premières victimes de l’occupation soviétique ne sont pas pour moi les Allemands de l’Est, non, puis qu’au départ ces Allemands étaient ancrés dans l’Allemagne Nazi, ce qui n’est pas le cas d’autres pays d’Europe centrale qui pourtant ont été mis sous obédience soviétique… Ce qui pour moi, ne remet pas en question bien sûr des souffrances des populations en désaccord avec le régime, ni la bonne volonté des personnes de penser que le régime communiste aurait pu réussir sans l’oppression …

Petite anecdote récente à ce propos. Hier, pour raisons de pèlerinage littéraire, je m’étais rendu à Dikanka (« Les veillées du hameau » de Gogol, lues dans ma jeunesse) à une trentaine de kilomètres de Poltava. Dans le village, une voiture s’arrête à ma hauteur pour un renseignement. Je réponds que malheureusement, je suis étranger et le chauffeur me demande « d’où ? » Pour simplifier, je lui dis que je suis allemand (comme dans le métro à Bakou, où je répondais aux vigiles que j’étais allemand (toujours pour simplifier)à la question « American ? » « Alman ? Gutt, gutt! »). La réponse du type : un pouce en l’air. Pour repartir de Dikanka, je m’étais retrouvé sur la grand’ route de Poltava à un arrêt de bus. Quand passerait le suivant, ca… Mais nous étions en Ukraine. Une minute plus tard, une voiture s’arrête : « Poltava ? Da ! » Lui sans ceinture, comme tout le monde, moi je la boucle et par là me trahis. « Sprechen Sie Deutsch? » S’ensuit une discussion conviviale mi-russe mi-allemand à 100 à l’heure sur la route totalement défoncée, avec dépassements téméraires alternant avec des passages au pas au droit de baignoires profondes. Poltava est connue pour sa victoire de Pierre le Grand contre les Suédois en 1709, date à laquelle la Russie va commencer à jouer un rôle majeur sur l’échiquier européen. Au passage, mon chauffeur me montre le champ de bataille avec ses monuments. D’ailleurs, à Poltavam la colonne de la victoire ne manque pas, ainsi que les deux dates majeures de part et d’autre du portail d’entrée de la gare du Midi : 1709 et 1943, date de la libération de l’étau nazi. Et arrivés sains et saufs sur la place centrale, nous nous séparons cordialement, la seule allusion à la guerre ayant été ma réflexion sur l’état de la chaussée, comme après un bombardement : « Comme le Donbass ! » avait répondu mon chauffeur, qui avait travaillé comme routier dans la plupart des pays européens.

Je suis allé voir ce film. Très intéressant. C’est juste assez bien fait pour ne pas tomber dans le film intello mais pas assez bien fait pour tomber dans le cinéma industriel bien léché. Donc un film intelligent et agréable en plus d’être une très bonne façon de comprendre les mécanismes de contrôle en RDA. On pourrait le classer dans les thriller psychologiques si le genre n’était pas victime des énormité américaines regroupées dans cette catégorie. Donc plutôt suspens dans le sens narratif avec une confrontation très particulière par rhétorique interposée… rhétorique qui devient de l’action quand on arrive au bout de ce qu’il était possible de faire dans cette RDA des débuts.