Un article très intéressant de swissinfo , qui nous présente le travail des interprètes simultanés.
effectivement, article très intéressant, et le boulot lui-même doit être intéressant, mais il doit parfois demander une concentration extrême !!
pas évident de traduire en « simultané », même si les interprètes ont aussi le texte en face d’eux au moment où le discours se fait !
et en plus être « invisibles », tout en sachant, dans certains cas, ce qui se cache dans les « dessous du pouvoir »… pas facile du tout !
Chapeau bas Les interprètes !
Il faut toutefois préciser que ce n’est pas toujours le cas. Leur travail est d’autant plus remarquable.
C’était justement la grande hantise des « interprètes » en RDA.
Je mets sciemment « interprètes » entre guillemets, vu qu’il n’y avait pas de formation séparée entre traducteurs et interprètes comme à l’Ouest, voire comme en URSS.
Une intervention d’une personnalité étrangère ou d’un participant à une conférence internationale ou à un congrès du Parti était d’abord traduite sur le papier et soumise à l’aval des responsables du Bureau politique. L’interprète n’avait plus, en théorie, qu’à se laisser guider par le texte écrit.
Mais il arrivait que des événements fortuits sur la scène internationale bouleversent la donne, et là, l’intervenant, surtout de marque (Gorbatchev par exemple, après un bombardement américain en Libye), y allait de son commentaire spontané sans en avoir référé au préalable. Dans ce cas, l’interprète était mal, sauf s’il s’agissait d’une « pointure » que l’on pouvait compter sur les doigts d’une main en RDA.
J’ignorais même que les interprètes puissent avoir le texte ! Sache que ce n’est pas la règle, Kissou : normalement, les interprètes n’ont pas le texte. Et leur travail ne demande pas « parfois » une concentration extrême, mais tout le temps : c’est pour cela qu’ils sont à plusieurs par cabine : ils ne traduisent que quelques minutes (une quinzaine je crois) puis échangent, car sinon c’est trop dur. Mais pendant le temps où ils ne traduisent pas, ce n’est pas du repos, ils doivent suivre ce qui se dit (pour pouvoir reprendre le relais après !) et aider leur collègue.
j’avais bien compris que le texte c’était dans le cas où la traduction était prévisible (un discours à l’ONU, normalement ça se prépare… du moins… Je l’espère… )
par contre j’ignorai complètement que les interprètes interprétaient à tour de rôle ! là tu m’apprends quelque chose ! d’un côté ça se comprend (vu la concentration nécessaire) de l’autre… ça doit pas être évident de rester « dans le texte » sans le traduire, et de se remettre ensuite à traduire, pour ensuite laisser sa place etc etc… la concentration n’est pas la même, mais ça doit pas être évident de rester motivé…
Ben, en fait, dans toutes les conférences les orateurs ont écrit leur texte à l’avance, ce qui n’empêche pas que les interprètes ne l’ont pas (à ma connaissance).
d’après l’article cité par Michelmau, les interprètes ont les textes des conférences sous les yeux, mais sont quand même obligés de surveiller l’orateur, au cas où il zappe une partie de son discours…
mais c’est l’ONU, je comprends que dans d’autres circonstances, le texte n’existe peut-être pas…
et c’est certain que pour les interprètes présents entre deux chefs d’état, il ne leur est pas possible de savoir à l’avance ce qui va se dire…et ils sont donc obligés de vraiment traduire au plus près les dires de l’un, à l’autre, et d’avoir un cerveau qui fonctionne à 120 % !
d’ailleurs, les interprètes « entre deux chefs d’état », se relaient aussi ??? ou bien c’est le même qui passe 2 jours à tout traduire de l’un à l’autre ?
L’interprète d’un chef d’Etat est en symbiose avec lui, Kissou. C’est comme un garde du corps. Il connaît sa manière de penser, ses tics de langage. Il connaît la conjoncture et le pourquoi du comment. Il peut donc, à l’instar d’un sténographe, anticiper. C’est d’ailleurs le fruit d’une longue expérience.
Le plus gros problème à mon avis, c’est qu’il n’a pas beaucoup le temps de manger lors des repas et des banquets en l’honneur du visiteur. Surtout quand on se relâche un peu, et que les bons mots se mettent à fuser. C’est très difficile de traduire des jeux de mots, c’est comme si l’on voulait traduire le « Canard enchâiné ».
J’ai entendu dire qu’au bout d’une heure en simultané , l’interprète était vanné , lessivé , ce que je peux comprendre , vu la tension nerveuse requise pour ce genre d’exercice ; d’où la présence d’autres interprètes , qui , comme il a été dit plus haut , prennent le relais.
Entre deux chefs d’État, il ne s’agit pas d’interprétation simultanée, mais d’interprétation consécutive.
En conférence, l’interprète parle en même temps qu’il écoute l’orateur parler.
En liaison (les « chefs d’État » ou autres), l’interprète écoute l’orateur parler, puis parle après.
Ca demande aussi un excellent niveau de compétence, mais c’est quand même moins pompant en termes de concentration, donc pas particulièrement besoin de se relayer. Ca doit sûrement arriver de se relayer quand même si les journées sont trop longues, mais pas tous les quart d’heure. Comme le dit Andergassen, l’interprète fait quelque part partie du staff rapproché, donc on ne peut pas non plus l’interchanger n’importe comment.
Enfin, j’imagine que chaque chef d’État (à ce niveau-là…) a son interprète.