De l'utilité des musées d'histoire nationaux à l'heure de la mondialisation : colloque à Berlin

L’actualité du sujet n’a cessé de s’affirmer à mesure qu’avançaient les débats : à quoi sert le concept de musée (d’histoire) national à l’heure de la mondialisation ? A l’heure des mouvements migratoires planétaires et des identités hybrides ? Cette question complexe était le thème d’un colloque de plusieurs jours à Berlin. Les débats, dont le quotidien " Frankfurter Allgemeine Zeitung " se fait l’écho aujourd’hui, ont montré qu’il existait une très grande diversité de réponses et d’approches sur cette question aujourd’hui. En Allemagne, les participants ont salué le pari gagné du Musée allemand d’histoire (DHM) de Berlin. Ce dernier a réussi s’imposer contre les critiques comme un véritable musée d’histoire national, ouvert dans sa présentation de l’histoire et plébiscité par le public.

Mais présenter l’histoire avec nuance et recul n’est pas toujours simple, comme l’auraient laissé percevoir les contributions russe ou japonaise. Et, à l’inverse, la diversité peut aussi poser problème. C’est le cas pour les musées d’histoire nationaux dans les pays d’immigration traditionnels, comme l’Australie ou le Canada. Ces musées se demandent s’ils n’essaient pas de cristalliser des identités déjà rendues obsolètes par les bouleversements ethniques, sociaux et culturels de la mondialisation. Au fil des migrations, des personnes d’origines et de cultures différentes se mêlent, finissant par fondre leurs identités à l’intérieur des sociétés.

Toutefois, " alors que le rapport aux indigènes et la reconnaissance de leurs mérites historiques se trouve au centre des réflexions conceptuelles dans les sociétés traditionnelles d’immigration d’Amérique du nord et d’Océanie, [.] la question se pose de la manière exactement inverse pour les Etats nationaux d’Europe, qui étaient autrefois ethniquement très homogènes ", rapporte le " Frankfurter Allgemeine Zeitung ". Les musées historiques d’Europe occidentale sont notamment confrontés au problème des modes de représentation de leur rencontre avec le monde musulman. La France montre particulièrement d’ambition pour y répondre. Le futur Musée de l’histoire de l’immigration, à Paris, a été présenté à Berlin. Il doit viser à " déconstruire les clichés " et à renforcer la volonté de vivre ensemble selon les idéaux de la République.

Source: www.amb-allemagne.fr