Ca se passe à Berlin, où des gens du troisième âge occupent une villa de Pankow dans laquelle ils avaient coutume de se rencontrer. Berlin est déjà connu pour ses occupations de maisons par de jeunes militants des mouvements « Occupy », mais pas par des personnes âgées.
La villa en question, jouit d’une excellente situation à proximité du Majakowskiring où logeait jadis l’élite de la RDA.
L’arrondissement, qui souhaitait la vendre ou la louer est à présent bien embarrasée.« Une occupation de maison par des seniors, c’est quelque chose de nouveau pour nous », fait remarquer le maire adjoint ( vert) de l’arrondissement.Et pourtant, ces derniers temps, on a souvent pu constater la présence de personnes du troisième âge au sein des mouvements de protestation et dans les manifs ( contre Stuttgart 21, à Francfort, dans des manifestations de protestation contre l’agrandissement de l’aéroport et aussi contre les banques). Il semble que ce soit un phénomène avec lequel les politiques devront désormais compter, est c’est très bien ainsi.Une banderolle attachée à la barrière témoigne du fait que les gens n’ont pas du tout l’intention de se laisser faire sans réagir.
« Nous, les vieux d’aujourd’hui, ne sommes plus comme ceux d’il y a trente ans ; nous avons de la jugeote », déclare Doris Syrbe , 72 ans, présidente du club du troisième âge et occupante de la maison.
A l’intérieur, tout le monde s’affaire; des visiteurs apportent des pétitions de soutien, quelques femmes donnent des interviews, d’autres préparent le café. Pommes de terre, champignons et autres dons s’accumulent dans la cuisine.Des voisins apportent des petits pains, des oeufs, du chocolat.
A côté des 6 occupants actifs, 40 personnes se relaient pour venir les soutenir et les aider.Concerts de sifflets, manifs , discussion avec les politiques…sans aucun résultat.Les seniors n’ont donc pas vu d’autre solution que l’occupation.
" Nous sommes arrivés juste avant l’heure prévue pour la fermeture des lieux, afin de les empêcher de changer les serrures ."
Quelques 300 retraités par semaine se retrouvent dans cette maison pour jouer à la canasta, chanter, danser ou apprendre des langues.Quatorze ans qu’ils se rencontrent ici; pas question de les relèguer ailleurs.
Au conseil de l’arrondissement, on cherche bien à trouver une solution, mais pour l’instant, rien de concret.La responsable au conseil justifie la fermeture de la maison par l’absence d’installations ; pas d’accès pour les handicapés, ni de sortie de secours.Et la mise aux normes coûterait trop cher à la municipalité qui manque d’argent.Quelle somme rapporterait la vente du terrain dans ce quartier chic; les édiles n’avancent aucun chiffre.
Quoiqu’il en soit, les anciens sont bien décidés à rester ensemble coûte que coûte.Ils ont reçu le soutien d’associations qui luttent contre l’éviction des gens de leurs quartiers et le coût trop élevé des loyers.Une action de plus grande envergure est en projet.Pour Alexander Kaltenborn, du mouvement « Kotti und Cie » de Kreuzbzerg, il est « surprenant et remarquable que la vielle génération se réveille et proteste. » Le couple Klotsche espère, pour sa part, que beaucoup de retraités, qui jusque là ne l’osaient pas, auront le courage de se battre pour défendre leur interêt.
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