Aaaaah l’UDC. Ce seront les mêmes qui verseront des larmes de bonheur en écoutant l’hymne suisse, célébrant leur pays, leur démocratie directe et leur plurilinguisme… alors que des mesures pareilles tuent cette variété des langues. La Suisse est unie quand ça les arrange (pour faire barrage contre les étrangers, par exemple), mais dès que vient le problème de la langue en soi, les Röstigraben ressort comme par magie!
Même sur les étrangers, il n’y a pas que le Röschtigraben. L’opposition ville/campagne et catholique/protestant est aussi assez nette. Les petits cantons passéistes racistes ont trop de poids dans les institutions suisses et Berne est incapable de stopper l’entreprise de sape de l’UDC/SVP : ils manipulent le système de référendums pour contredire le parlement. Ils chient sur leurs institutions en bonne et due forme et ça ne dérange personne. La Suisse a l’UDC/SVP qu’elle mérite.
A propos du bilinguisme de Fribourg, une petite anecdote.
Bon, il ne s’agit que de paroles échangées avec des Suisses fribourgeois ou non rencontrés dans la rue ou au restaurant à Fribourg, je ne vais certainement pas généraliser pour 10 personnes et une visite d’u jour et demi!!!. Les germanophones rencontrés à Fribourg étaient parfaitement francophones et francophiles.
Par contre les Suisses Romands pas toujours germanophones même s’ils ont appris l’allemand à l’école et assez uninamimes pour reprocher à leur compatriote alémanique de ne parler l’allemand mais leur dialecte.
C’est vrai, le dialecte est omniprésent lorsque les gens se parlent entre eux. Et cela me semble normal.
D’ailleurs les Allemands non plus ne dénigrent pas le dialecte de leur région.
Mais personnellement on m’a toujours adressée la parole en allemand standard.
Ce qui m’a fait sourire c’est le point de vue d’une dame fribourgeoise francophone, parlant l’allemand et qui n’est pas allée de main morte devant nous des étrangers, en qualifiant ses compatriotes germanophones de C----. Elle se rangeait du côté des Tessinois, qui selon elle, défendent l’usage des langues nationales et s’opposent à la décision des cantons alémaniques d’abandonner le français au profit de l’anglais.
Les Romands sont furieux devant l’arrogance des alémaniques. Ça fait des décennies que ça dure. Il ne faut pas se faire d’illusions : pour les germanophone, il n’y a qu’une Suisse, la leur, et en Schwiizerdüütsch. Le reste, c’est pour les vacances. J’exagère même pas. Plus on s’enfonce dans le centre du pays, moins on trouve d’exceptions à cette règle.
Superbe émission en effet, où Oskar Freysinger y dit des choses très pertinentes… il aurait dû rester que prof d’allemand, un rôle qui visiblement lui sied bien mieux…
J’ai juste trouvé ça très étrange de demander l’avis d’un économiste mais d’oublier totalement d’interviewer un spécialiste des langues, alors qu’il y a eu assez d’études sur l’apprentissage précoce d’une langue étrangère… à croire que le motif économique a plus de poids que des conclusions neurologiques?
Que les Romands trouvent cette décision débile, c’est assez logique somme toute. Mais est-ce qu’il y a des Suisses alémaniques qui sont contre cette décision ?
Bon, c’était les romands qui se foutaient royalement de la partie germanophone quand le français était encore une langue importante et l’allemand cette « maladie de gorge » qu’on n’apprenait surtout pas.
A l’époque, c’était plutôt les alémaniques qui faisaient les efforts envers la cohésion nationale - sans grand retour.
Sauf que de mon point de vue, Nebenstelle, que la Suisse soit en un seul morceau ou en mille, c’est pas mon affaire. Si vous voulez éclater votre pays, ce n’est pas moi qui vais le sauver. De deux choses l’une: soit la Suisse a une identité fédérale, soit elle n’en a pas mais alors il n’y a pas de Suisse du tout… donc il faudra que l’UDC/SVP arrête de nous emmerder avec. Les Romands sont furieux, les Alémaniques s’isolent, les Tessinois se barricadent entre leurs montagnes et leurs lacs… et les Romanches se meurent. Si les Suisses étaient si doués pour la négociation, le compromis et l’harmonie, ils n’en seraient pas là. L’égoïsme est aujourd’hui du côté des Alémaniques, car ce n’est pas en parlant dialecte avec l’arrogance de cent parisiens réunis dès qu’un Romand ouvre la bouche en haut-allemand que l’on est en position d’accuser qui que ce soit. Va (re)faire un tour à Zürich et parle haut-allemand sans accent bernois, tu verras. Moi aussi, je me souviens de Zürichois ouverts et curieux du monde tout en cultivant l’art de la différence, mais ça c’était il y a vingt ans. C’est fini. Terminé. Finito. Fertig.
Par esprit d’honnêteté, je dirais que Bienne/Biel me permet de retrouver un peu cette Suisse dont j’ai le souvenir et qui survit visiblement en face de l’île Saint-Pierre. Bienne est vraiment bilingue et ceux qui ne le sont pas ne font pas la leçon aux autres. Des deux côtés. Pourvu que ça dure.
C’est pire que la Belgique ce truc!!! Donc, un français qui essaye de parler allemand en zone alémanique à des personnes anti-romands se fera aussi mal-voir??? Ou ils salueront l’effort linguistique de leurs voisins???
Non, je parle allemand couramment et je n’ai jamais été mal vu en zone alémanique, bien au contraire…
A Fribourg, la Suisse romande mais avec un côté alémanique et romand bien affirmé, j’ai bien senti que les deux communautés ne s’appréciaient pas vraiment, mais moi, la petite Française en vacances, sans le profil toutou-touriste, cela s’est vraiment bien passé.
II y avait même des Suisses Allemands, qui ayant reconnu mon petit accent français, n’ont pas hésité à continuer la conversation en français…
Des gens rencontrés par hasard, on cherche un passage, on entame une conversation et cela dure bien 10 minutes.
J’aime parler avec les gens et pas seulement les serveurs ou les vendeurs.
D’ailleurs un jour, je ne sais plus pourquoi une personne m’a adressée la parole en anglais et je lui ai directement répondu en allemand… Alors elle m’a dit en anglais qu’elle ne comprenait pas cette langue car elle était Suisse italienne et je lui ai répondu en italien.
Alors on a papoté davantage et elle m’a dit qu’elle était mécontente de voir qu’il n’y avait pas toujours d’explication en italien mais toujours en anglais en Suisse alémanique. Et elle a rajouté que moi au moins j’aurais mérité d’être Suisse (je ne l’ai pas pris pour une insulte ), juste parce que je parle les trois langues principales et officielles du pays.
Oui, moi aussi, j’aime beaucoup parler avec la population en général et ne pas me limiter aux zones touristiques… D’ailleurs, beaucoup sont surpris de voir qu’en tant que française, je peux m’exprimer dans d’autres langues et que je suis aimable et polie
Pour corroborer tes propos, j’ai même vu des descriptifs (dans des hôtels, des brochures, des OT, tout ce qu’on veut…) en quatre langues, français, allemand, anglais et… Espagnol!!! On peut comprendre que les Tessinois et ceux du sud des Grisons (mais sortent beaucoup en-dehors de leur région et ne sont-ils pas obligés d’apprendre l’allemand???), se sentent étrangers et soumis…