Die Vagina-Monologe / les monologues du vagin

Il s’agit d’une pièce de théâtre de 1996 due à l’Etatsunienne Eve Ensler. La pièce avait fait scandale , à sa sortie , aux USA…Un vagin qui parle !!! Elle est devenue depuis un des textes de référence du mouvement féministe . Humour et vérité. ( Pas de vérité sans humour , ni d’humour sans vérité !)
Depuis , elle a été traduite en 150 langues. Rien qu’en France , elle a été interprétée par des pointures telles que Catherine Arditi , Marie-Paule Belle , Isabelle Aubret , Marie-Chrisitine Barrault , Eva Darlan et un tas d’autres dames qui ne m’en voudront pas de ne pas les avoir nommées.
Je cherchais s’il y avait eu une version allemande jouée…Je suis tombé sur 2 bandes annonces seulement.
Par contre , l’an dernier , ZDF / Kultur a retransmis une info intéressante.
A l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes , 9 femmes députées de 9 pays différents , ont interprété quelques extraits des monologues au sein du très docte Parlement européen de Bruxelles . Excellent. Quelques déclarations en anglais , mais , heureusement , sous-titrées en allemand ; parmi elles , précisément , une courte interview d’Eve Ensler.

j’adore que cela soit un Mec qui en parle!!!
Mais avant de me prononcer davantage sur l’article…

S’il y a un mot horriblement moche que pourtant j’adore c’est bien celui là!!! :wink: :wink: Je pense aux autres pays d’Amérique du Nord comme le Canada et le Mexique, mais aussi à Cuba, l’Équateur, etc… :wink:

Tout à fait d’accord avec toi sur ce point et c’est bien pour cette raison que j’utilise ce mot; ça m’a toujours choqué que les habitants des USA accaparent pour eux seuls le nom du continent entier.
En allemand , on a le terme plus précis US- Amerikaner.
A propos du texte lui-même et de l’interprétation ; intéressant d’entendre ce que déclare Franziska Brantner à la fin du clip. Il reste encore des tabous ; certains députés hommes avaient demandé que les monologues ne soient pas joués dans l’enceinte du parlement.

Un peu d’humour au sein du Parlement européen, cela ne fait pas de mal, et justement lorsqu’il s’agit de parler de sujets aussi graves que la maltraitance des femmes.
Le grand sérieux et les mesures très sévères certes mais avec en plus, une note d’humour peut avoir plus de portée que le sérieux uniquement, pour la prise de conscience…
Surtout quand on pense que les féministes sont souvent encore qualifiées d’hystériques (un mot qui aussi a pour origine le vagin).

Ce reportage est sobre et bien commenté, d’un allemand très limpide. J’aurais juste aimé que cela soit un reportage fait par un homme, et que des hommes politiques (et pour certains Eurodéputés hélas, effectivement :mrgreen: ) s’impliquent tout comme les hommes politiques ou non qui se sont impliqués dans l’initiative de La Jupe . En outre, les18-25 ans , je parle de ceux souvent stigmatisés par les médias pas des réactionnaires, ont aussi pris leur part active dans cet élan solidaire.

Et le mot allemand « Muschi » m’a inspirée des petites réflexions rigolotes sans prétention qui ne m’était pas venu à l’idée avant. Par rapport à la langue japonaise et au perçu que peut avoir un Japonais ou une Japonaise en entendant ce mot en Allemagne… La réflexe japonaise n’est pas le mollusque marin mais désigne l’insecte
Et ce mot se retrouve dans beaucoup d’expressions…
mushi o osaeru :seinen Ärger unterdrücken (réprimer sa colère - mot à mot saisir un insecte)
mushi ga hashiro youna yatsu (ein ekelhaft Kerl) -un type aussi répugant que si des insectes s’étaient posés sur lui)
mushi ga sukanai : unsympathisch (tellement peu sympathique que les insectes ne l’aiment pas)

Comme quoi juste, si l’on veut s’amuser avec les mots sans prétention, les sons composant les mots peuvent se rencontrer entre les langues, et on peut imaginer des jeux de mots qui peuvent naître de ses rencontres, en allant au-delà des classiques faux amis. Juste un amusement

Pour revenir pleinement au sujet, l’auteur de ce fil, Michelmau précise que Le Dialogue du Vagin a été lu en France parmi tant d’autres célébrités, par Catherine Arditi , Marie-Paule Belle , Isabelle Aubret , Marie-Chrisitine Barrault , Eva Darlan .

Et j’avoue que sans consulter Wikipedia (c’est pratique pour se faire une idée, n’est-ce pas), il n’y a que trois noms qui me sont venus en têt :

  • Marie Paule Belle (la chanteuse préférée de l’écrivain Françoise Mallet-Joris et le titre inoubliable pour les femmes de ma génération (peut-être aussi redécouvert par des plus jeunes et pas seulement des femmes ???), Je ne suis Pas Parisienne)
  • Isabelle Aubret (chanteuse populaires des années 60-70)
  • Marie Christine Barrault (une comédienne)
    Après consultation wikipédienne, deux autres comédiennes
    Eva Darlan et Catherine Arditi
    Connues certes mais dont le nom m’avait moins frappé, même si il ne s’agit en aucun de nier leur talent.
    Qu’il s’agisse d’actrices ou de chanteuses, la lecture parlée ou chantée et l’interprétation des mots est une part importante de leur métier. Tout comme les personnes du monde politique d’ailleurs.

Et pour cela, je salue que cette initiative vienne du côté politique et d’un organisme supranational aussi symbolique que l’Union Européenne représente pour la plupart des Européens.
Cette fois-ci ce sont les femmes députés européennes qui prennent la relève…Et si l’on doit saluer le côté français, cette démarche rend aussi hommage à leur ainées comme Françoise Giroux, Simone Weil, Gisèle Halimi, etc…
Puis parmi les figures emblématiques du féminisme allemand contemporain, je déplorerais toujours que le scandale de fraude fiscale dont fait l’objet Alice Schwartzer ait servi autant ses détracteurs.

En tout cas,j’ai eu un immense plaisir à écouter en version audio le livre « Lebenslauf » de Madame Schwartzer.
Et le « Vagina Monologe » je vais le rajouter à ma liste des livres CD à écouter. Certes Eve Ensler n’est pas un auteure allemande mais ni un auteur français non plus. Puis pour les langues anglaise, française et allemande en livre audio, mon oreille tend davantage vers la langue allemande pour les thèmes universelles.

Je viens d’en terminer la lecture audio en allemand. Et que dire!!! C’est tout simplement époustouflant. Rien que par les performances de ces actrices lectrices audio, on oublie la langue allemande ou plutôt on se retrouve au cœur d’une féminité énoncée en allemand.
J’ai écouté beaucoup les livres d’Alice Schwartzer. Mais là, l’approche est totalement différente. Pour tous ceux qui ont atteint le stade où l’on peut voir la langue allemande au delà d’exercices linguistiques, c’est magnifique. C’est effet aussi grave et tragique entre autre, par l’écho saisissant que ce livre fait à la souffrance des milliers de femmes violées pendant la guerre des Balkans que c’est humoristique et joyeux par les voix de celles décrivant leur plaisir féminin.
Les témoignages s’enchaînent de l’humour d’une femme pré-ménopausée en parlant de ses menstruations qu’elle qualifie de Überschwemmung, de ceux d’enfants ou d’adolescentes pubères qui découvrent leur Tschuri Muri à travers l’horreur du viol , incroyable que même ces témoignages d’enfants violés gardent l’innocence de l’enfance. Pas de sensationnalisme, rien de déplacer, tout sonne avec une rare justesse et que de portrait de femmes différents.
Certes ce texte n’a rien de nouveau, et sans doute nombre d’entre-vous ont lu et connaissent le livre depuis longtemps, mais la lutte contre les violences faites aux femmes sera, je le crains fort, toujours d’actualité.
Certes Eve Ensler est étasunienne, mais cette pièce concerne toutes les femmes, alors pourquoi pas en allemand. D’ailleurs je tiens à saluer la performance de ces actrices allemandes…et trouve personnellement que l’allemand par son aspect guttural donne encore plus d’intensité au texte.

Je conseillerais à tout germaniste, sensible à la condition féminine ou tout simplement à la richesse d’une écriture de redécouvrir ou de découvrir ce dialogue du vagin en point D E
Eh bien sûr, j’invite les non germanistes à lire ce livre dans sa langue originale ou en français, mais ne l’ayant écouter qu’en allemand, je serais bien incapable de vous confier mes impressions.