Au deuxième vers je trouve qu’il y a quelque chose qui cloche. Gelb est bien un adjectif épithète et il me semblerait normal qu’il prenne la même désinence (-er) que son homologue dans la phrase (rot).
J’aurais tendance à penser qu’il s’agit d’une licence poétique : l’auteur s’accorde la permission de ne marquer qu’une fois le génitif pour des raisons métriques. Mais ce n’est qu’une hypothèse et j’aimerais en être sûr. Qu’en pensez-vous ? Y a-t-il éventuellement une explication grammaticale à cette tournure ?
Tu as entièrement raison. « gelber » grammaticalement est correct.
Que Trakl a omis la terminaison peut être pour des raisons métriques.
Je pense cependant qu’il a une autre raison.
Une énumération de mots qui ont la même terminaison peut avoir l’air fatigante en allemand. Il est permis pour cette raison de n’utiliser la terminaison qu’au dernier mot. On coupe au tronc les paroles similaires précédentes et ne sont rendues qu’incomplètement. Les auditeurs ou les lecteurs doivent imaginer les syllabes manquantes.
Ce moyen de style rend la langue plus élégante et peut être utilisé à chaque sorte du mot, soit un adjectif, soit un nom.
Beispiel :
Ich war sprach- und fassungslos.
Normalement on indique dans la langue écrite la terminaison laissée avec un trait d’union.
Dans des poèmes, et particulièrement à des mots qui se composent après la réduction seulement d’une syllabe, on s’abstient, donc, du trait d’union.
Wenn ich mich unverständlich ausgedrückt habe, erkläre ich es Dir gerne noch mal auf Deutsch.
PS. Magst Du Trakl (sehr depressiv) oder Herbstgedichte (können sehr schön sein)?