A peine investi, le nouveau gouvernement autrichien met les pieds dans le plat et n’hésite pas à rouvrir un épineux dossier: celui du Südtirol. Le jour de l’investiture, un responsable du FPÖ chargé des relations avec le Südtirol s’est rendu à Bolzano/Bozen pour annoncer que les Südtiroliens de langue allemande ou ladine pourraient obtenir la double nationalité (italienne et autrichienne) dès 2018 ou au plus tard en 2019. Les sportifs auraient aussi la possibilité de concourir pour l’Autriche.
Les appels du pied plus ou moins fins au Südtirol de la part du FPÖ ne sont pas nouveaux: il y a déjà un an et demi, le président du parti s’était exprimé en faveur d’un référendum sur le rattachement de la province à l’Autriche.
Sans surprise, côté italien, on ne voit pas ça d’un très bon oeil, obligeant le chancelier autrichien fraîchement nommé à réagir, déclarant que c’est une question qui ne se règlera qu’en étroite collaboration avec le gouvernement italien.
Bof, tout le monde le fait… La révision de Paris (Italie, entre autres ) ou de Trianon (Hongrie) par le biais de la double nationalité est devenue monnaie courante. Alors pourquoi pas St-Germain ?
Le double nationalité, c’est une affaire privée. A chacun de peser les avantages (accès au libre marché du travail européen pour les Hongrois de Transylvanie et de Voïvodine) et les inconvénients (service militaire en Autriche, par exemple, alors qu’il est supprimé en Italie).
Dites donc, il n’y avait pas un temps où les Sud-Tyroliens préféraient l’Allemagne à l’Autriche ? La proposition de devenir *aussi" autrichien séduit-elle dans les vallées dolomito-tyrolico-etcetera (j’oublie toujours comment les Italiens appellent le coin) ?
Alto Adige. C’est une invention de Napoléon, quand il a fait des départements français en Italie (et en Allemagne du Nord aussi, voir les Bouches-de-l’Elbe et les Bouches-de-la-Weser).
Sous le précédent gouvernement autrichien, on n’était pas tellement chaud sur la question de la double nationalité, soulevée principalement par les partis d’extrême-droite de part et d’autre du Brenner. Côté sud-tyrolien, c’est surtout l’idée d’un Etat libre (Freistaat, un peu comme Dantzig à l’époque) qui était privilégiée. Sinon, l’Autriche avait reconnu dès 1992 que l’Italie avait satisfait entièrement à ses obligations en matière d’autonomie (un modèle du genre, il faut le rappeler), renonçant implicitement de ce fait à son rôle de « puissance protectrice » qu’elle avait joué depuis 1955.
Quant à l’Option (« Heim ins Reich » ou « Italia ») à partir de 1939, il était clair qu’elle était majoritairement en faveur de l’Allemagne, puisque l’Autriche avait déjà été annexée dès mars 1938. Et les néo-nazis n’étaient pas blancs en matière d’armement, d’entraînement et de financement du BAS (Comité de libératioon du Sud-Tyrol) dans les années 50-60. A noter qu’à l’époque, la population allemande était essentiellement rurale et très attachée à son terroir.
Une série de 4 épisodes sur le problème sud-tyrolien : youtube.com/watch?v=HrO_6ikIgXA youtube.com/watch?v=c_8_UrlSUwg youtube.com/watch?v=zCU5lU-ZA7Q youtube.com/watch?v=8-8zZht0_pU
Un résumé de l’histoire du Sud-Tyrol (assez orienté, surtout à la fin - « Südtiroler Freiheit » ) : youtube.com/watch?v=ZQPSUkULsXU
les champions de ski Italiens , viennent pour la plus part de cette belle région, avec des noms bien Germanique
perso : le passage du col du Brenner ,( 1300 mètres) c’est toujours impressionnant