Alors que les futurs Airbus A380 subissent un retard toujours plus grand de commandes ( 2ans), le groupe EADS (filiale des avions Airbus) symbole franco-allemand et européen, doit faire face à des restructurations économiques, et vient de changer de co-président et patron d’Airbus en nommant Louis Gallois.
Mais il reste des questions sur la gouvernance de EADS qui est détenue à parité par les Français (15% Etat français via le holding Sogeade et 7,5% Lagardère) et les Allemands (22,5% DaimlerChrysler).
Alors que pour la part française, l’Etat français est impliqué dans la direction, la part allemande est entièrement d’ordre privé. Mais comme Daimler-Chrysler souhaiterait baisser sa participation à 15%, pour combler cette baisse, l’Etat allemand se dit, pour la première fois, intéressé lui aussi de participer à cette gouvernance.
Une autre originalité de ce groupe aéronautique européen: le fait que sous couvert de « diplomatie » entre relations franco-allemandes, on ait droit à une double-gouvernance ou « co-direction » à parité entre un dirigeant français et un dirigeant allemand pour un même poste (Thomas Enders/ Louis Gallois). Ce qui est assez unique pour une entreprise, et doit sûrement contribuer à des tensions…
Comment peut-on se dire concurrent sérieux et efficace face à Boeing quand on parle à 2 voix parfois divergentes, sur fond de jalousies et de patriotisme national?
Pourquoi ne pas prévoir un éxecutif paritaire mais avec une gouvernance unique, ou en alternance tous les 5ans entre dirigeants français et allemands?
Il y a encore du boulot pour faire évoluer les relations franco-allemandes
l’entente ne sait pas être dans tous les domaines…Par contre je trouve ton idée de gouvernance unique alternée, une bonne idée. Une gouvernance a plusieurs c’et pas toujours top…
En effet, surtout dans le domaine économique, quand il y a une question de gros sous et une symbolique forte de l’aéronautique, les clivages et rivalités nationales perdurent
« L’avenir d’Airbus, ainsi que l’influence respective de l’Allemagne et de la France au sein d’EADS, maison mère de l’avionneur européen en crise, devaient être au coeur du septième conseil des ministres franco-allemand demain à Paris.
Ce sommet, présidé par le président Jacques Chirac et la chancelière Angela Merkel et qui réunit deux fois par an les ministres des deux gouvernements, se tient alors que Louis Gallois a pris la tête de l’avionneur, succédant à Christian Streiff.
Cumulant cette nouvelle fonction avec celle de co-président d’EADS, il accroît l’influence française au sein du premier groupe européen d’aéronautique et de défense, plongé dans une tourmente sans précédent depuis les retards de livraison de l’avion géant A380, imputés pour une grande part au site allemand de Hambourg.
L’Etat français détient 15% du capital d’Airbus, au côté du groupe Lagardère (7,5%), à égalité avec le groupe automobile germano-américain DaimlerChrysler qui possède environ 22,5% d’EADS mais a annoncé son intention de descendre à 15%.
L’Allemagne, qui cherche à défendre sa place au sein d’EADS, pourrait prendre une part du capital du groupe, selon la presse allemande.
Après un clair démenti il y a huit jours, Berlin a nuancé sa position sur le sujet. «C’est une possibilité théorique mais il n’y a rien de concret», a réaffirmé lundi Ulrich Wilhelm, porte-parole de la chancelière. »
Nouvelles tensions franco-allemandes entre le Gouvernement allemand et le groupe EADS, et sa filiale Airbus, dirigé par le Français Louis Gallois, concernant le projet de réduction des coûts (2Mards euros par an) qui sera présenté le 20 Février.
Ce plan prévoierait selon les syndicats allemands entre 5 à 8 000 suppression d’emplois sur les sites de productions allemands ( sur un total de 22 000 salariés).
Le Ministre allemand de l’économie, M.Glos, a même menacé de remettre en cause des contrats avec le groupe si les réductions d’emplois ne se faisaient pas de manière équitable entre l’Allemagne et la France
Vendredi, ce sont environ 24.000 salariés du groupe et de ses fournisseurs qui ont défilé dans les rues pour défendre l’emploi menaçant eux de retarder volontairement les commandes d’avions
Il y aurait-il « favoritisme » du patron Louis Gallois pour sauver les emplois français du groupe au dépend des emplois allemands??
Les divergences s’aggravent suite au retard de l’annonce du projet Power8 de restriction économique avec sans doute des licenciements en masse…et surtout depuis que Villepin a annoncé ce matin que près de 10 000 emplois seraient supprimés en Europe…
Certains parlent même de possible futur divorce franco-allemand pour Airbus/EADS, les usines françaises pourraient avoir les gros porteurs et les allemandes les plus petits appareils
Chacun défendant ses propres intérêts, son « pré carré », ses employés nationaux, avec des dirigeants favorisant les employés de leur pays, c’est désolant
Cet entreprise et l’aéronautique était pourtant un si beau symbole de réussite franco-allemande et européenne…quel gâchis
Bon, on sera plus Vendredi, à la suite de l’entretien entre Chirac et Merkel à Berlin
Ca y est le plan Power8 vient d’être annonçé…ce sont les salariés européens d’Airbus qui vont trinquer pour les erreurs de gestion
Et le clivage franco-allemand semble persister, et tourne à l’avantage de l’Allemagne, 3700 suppression d’emplois côté allemand contre 4300 pour la France…
Il s’agit en partie d’une certaine « revanche » des Allemands suite aux maladresses côté français, Chirac ayant auparavant imposé deux français à la tête du groupe. Et puis, pour cette restructuration, il faut dire que contrairement aux Français, les Allemands ont su rester unis, parler d’une seule voix pour sauver leurs intérêts, avec des Länders prêts à s’impliquer activement dans le capital d’EADS, contrairement à l’Etat français qui a agit « mollement »…
Et maintenant ce sont 8 régions françaises qui, sur l’exemple des Länders, souhaitent prendre part au capital