j’adore cette écriture, ce qui me surprend c’est qu’il y a certaines majuscules que je fais à l’identique sans jamais avoir appris cette façon là. comme le I, J, O et X, je les ai appris comme ça à l’école.
Je ne connaissais pas mais j’adoooore
J’aurais du répondre à mes profs que j’écrivais en Sütterlin quand ils ralaient sur mon écriture
Haha, pareil!
Mon « z » est exactement celui en Sütterlin, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai connu cette écriture: Un jour j’avais écrit un « z » devant un Allemand, qui m’a demandé d’où est-ce que je connaissais les Sütterlin. Pourtant je la connaissais pas, je trouvais ce « z » joli et maintenant je le fais par habitude.
Une lectrice autrichienne que j’ai eu à la fac utilisait encore le trait au-dessus du U sans Umlaut…
Pour info, j’ai des manuels d’allemand des années 20, et les élèves français apprenaient à écrire la langue de Goethe en Sütterlin et en Fraktur. Si j’y pense, je scannerai un ou deux extraits que je posterai…
Ca touche aussi les chiffres ? Parce que j’ai remarqué que les allemands écrivent le 8 avec une « petite queue » en haut…
Les chiffres en Sutterlinschrift sont beaucoup plus faciles à déchiffrer pour nous que les lettres.
Ci-dessous un petit exemple:
Ah mais c’est ça alors, dites moi que vous les voyez aussi les petites queues des huits
Il me semble que ce sont les alliés qui à la fin de la guerre ont quelque peu forcés les allemands à renoncer à cette écriture, proche selon eux des runes… Quelqu’un peut confirmer ?
JHJPS
Le lien de Kissou y répond, en allemand:
En bref, cette écriture a été abandonnée en partie à cause de l’usage de plus en plus fréquent des caractères d’imprimerie (machine à écrire, tout ça) et aussi à cause de l’interdiction en 1941 par les Nazis. Depuis, on y apprend que les lettres latines.
Cela dit wiki nous dit: « Nach dem Zweiten Weltkrieg wurde die deutsche Schreibschrift teilweise bis in die 1990er Jahre an westdeutschen Schulen gelehrt. », ça doit être des exceptions.
En complément, un article interessant sur le site du Lycée Marcel Rudloff de Strasbourg, concernant l’origine de l’interdiction de la Sutterlinschrift par Hitler.
A mon avis il faut comprendre cela au sens d’ « initiation », pour mieux comprendre l’histoire culturelle du pays, les documents anciens, pour savoir lire les lettres de sa propre grand mère etc
Très intéressant, merci à tous !
Merci pour le lien qui est très intéressant et qui apporte réponse aux questions que je me posais.
JHJPS
Et bien merci à tout le monde pour ces précieux renseignements, il ne me reste plus qu’à me mettre au travail…
Ce post est en rapport avec un autre post sur ce fil
Vous pouvez y voir en effet, troisième message , troisième photo, des militaires allemands posant devant le siège de la Kommandantur d’Ancenis.
Or, si on regarde attentivement le panneau , à droite sur la photo, on peut lire Ortskomandantur, avec un seul m surmonté d’un trait horizontal.
Il ne s’agit pas là d’une faute d’orthographe, ni d’une volonté d’économie de la part de ceux qui ont rédigé ce panneau.
On peut voir dans cette graphie, une influence de l’écriture Sütterlin.On sait que cette dernière se caractérise par son aspect très anguleux.
En consultant cet abécédaire Sütterlin, vous pouvez facilement imaginer à quoi ressemblerait un mot tel que le verbe summen=bourdonner!!!
Pour rendre ce mot un peu plus facilement lisible, on remplace les 2 m et les 2n par une convention graphique (que l’on peut d’ailleurs retrouver en bas de l’abécédaire sus-mentionné : m et n surmontés d’un trait horizontal(en réalité il s’agissait, à l’origine, d’un petit arc de cercle).L’écriture Sütterlin ayant disparu en 1941, l’ influence de certains de ses aspects a perduré quelques années encore et cette pancarte en est une preuve.
Merci à l’informateur qui m’a communiqué cette information.
Merci, j’ignorais totalement ce détail !
L’écriture manuscrite russe connaît le même problème, pas à cause des doubles lettres, mais à cause d’un grand nombre de lettres « à jambes » comme nos m et n, qui se ressemblent et peuvent s’enchaîner plusieurs de suite. Du coup, il existe le même stratagème : mettre une barre en dessous ou au-dessus (selon les lettres) des lettre à trois « jambes » alors que celles à deux jambes n’ont pas de trait, ce qui permet de délimiter les lettres. Malheureusement, de nos jours en tout cas, il n’y a guère que les apprenants étrangers qui l’utilisent, car les Russes, eux, s’y retrouvent très bien… Il ne reste plus aux étrangers qu’à galérer pour déchiffrer les Russes !
Quand même amusant de constater la fracture que l’abandon de l’écriture Sütterlin à créé entre jeunes générations et générations anciennes qui ont le plus grand mal à lire les lettres des parents et de arrière-grands parents.
Il me semble que le même genre de phénomène a du se produire en Turquie lorsqu’a été abandonnée l’écriture arabe au profit de l’écriture latine sous Kemal Atatürk.
En Turquie, il n’y a pas eu de problèmes à proprement parler, puisque le peuple était en grande majorité analphabète. Les masses ont appris directement à lire en alphabet latin. Par contre, en Azerbaïdjan, ex-république soviétique, le passage à l’alphabet latin (l’azéri est une langue très proche du turc, et l’impact de la télévision turque est très fort) après l’indépendance a été mal vécu par les gens de ma génération*, qui continuent d’écrire en cyrillique, comme ils l’avaient appris à l’école. On le remarque souvent dans les bazars, et dans les échopes aux abords des stations de métro, où l’on voit des livres en azéri écrits en cyrillique, et… en plus gros caractères.
C’était aussi le cas en Moldavie, pays de langue roumaine, mais qui écrivait en cyrillique depuis l’annexion soviétique en 1940 (à noter que le roumain, à l’origine, s’écrivait en cyrillique).
- avec lesquels je n’avais aucun mal à m’entretenir en russe