Education, sexe et dangers

Bonjour à tous,

J’écoutais la radio hier soir à mon retour de boulot pour tomber sur un interview d’un ado de 16 ans qui appelait assez traumatisé (y a de quoi), suite à son premier rapport sexuel où il a été d’emblée infecté par le VIH. Premier rapport … aucune protection ! Tout le monde sait que le SIDA sévit encore et encore alors que l’on nous martèle encore et toujours de publicités sur les préservatifs et autres moyens de se protéger. Où y’a-t-il une faille selon vous ? Dans une société où l’on dit que le sexe n’est pas forcément tabou, pourquoi une telle inconscience ?

Cela fait un moment que j’y songeais à cause de ce nouveau média, Internet, qui donne un accès des plus faciles aux vidéos pornographiques à toutes jeunes personnes, et quel exemple de la sexualité !! De nombreux spécialistes ont déjà donné leur avis sur le sujet, dénonçant les méfaits d’Internet sur la séxualité des jeunes. On n’apprends pas ce qu’est « faire l’amour », mais plutôt « baiser », et la protection pas tout le temps. On se retrouve avec de jeunes filles de 12-18 ans enceintes ou infectées par le VIH, et des jeunes hommes. On a beau le répéter sur tous les fronts, rien à faire. Le virus s’émancipe.

Et c’est là que l’école pourrait entrer en jeu. Je me souviens encore, il y a quelques années de cela, de jeunes étudiants en médecine ont manifesté afin de sensibiliser les gens et demander aux collèges d’apporter une éducation sexuelle aux jeunes. On se souvient (ou pas) des cours d’anatomie en SVT qui faisaient marrer tout le monde … et alors pourquoi pas un complément de ce cours afin d’apporter une réelle et concrète éducation sexuelle aux jeunes ? Concernant l’amour, les sentiments, les dangers, etc ? N’est-ce pas à l’école d’éduquer sur tous les plans nos enfants (là où les parents ne jouent pas leur rôle) ?

Bref, un petit coup de gueule … et en même temps pour savoir comment cela se passe chez nos voisins. Trop d’inconscience encore chez les plus jeunes ? Sensibilisation accrue ? Intervention de l’école ? Où se situe le sujet dans la société allemande ? Trop tabou, implicite ou bien au contraire ?

Merci

GloUgLOu, désappointé

Sur un plan strictement médical, et en restant en France, je pense que l’usage de la capote, c’est un peu comme le type qui vient de faire un infarctus, à qui l’on dit « il faut arrêter de fumer », et qu’il te répond « qu’il ne peut pas »… :astonished: c’est pourtant sa propre santé qui est en jeu (et pas celle du médecin)… mais rien à faire…

ou bien… c’est le coup du diabétique qui se plaint de plein de choses… mais qui ne fait pas attention à ce qu’il mange (et j’en connais beaucoup), avec dans l’idée le « ça n’arrive qu’aux autres »…

le Sida c’est pareil… « ça n’arrive qu’aux autres »…ou bien « je suis trop jeune pour le choper »… ou encore « on ne le chope pas au premier rapport sexuel »… ou bien la croyance qui circule actuellement « on a un vaccin, des médicaments, et on en meurt plus »… Résultat… un VIH +…et là… C’est la chute libre…

Que faudrait-il faire ?? pour les jeunes de 20 ans actuellement, je ne sais pas… peut-être faire la même chose que pour la 2ème guerre mondiale ?? faire venir dans les classes des personnes infectées par le VIH, qui parleraient de leur vie au quotidien ?? de la prise de la trithérapie… qui se résume à… environ… 20 MEDICAMENTS PAR JOUR !! :open_mouth:… de tous les effets secondaires de ces médicaments… de la surveillance par prises de sang régulières… du regard des autres (oui… ça existe encore ! ). Que les personnes infectées racontent COMMENT elles ont été infectées… Peut-être que cela frapperait certains esprits ???

Pour ceux de ma génération (30 - 40 ans)… ce n’est toujours pas facile… je suis une fille, célibataire, et les rares rencontres que j’ai fait, il a fallu insister pour « sortir couvert »… Souvent on te prend encore pour une tarée trop prudente quand tu sors une capote (parce qu’en plus… je les offre s’il faut !! :laughing: :laughing: )… mais non… rien à faire…le « Je baise en toute liberté » est encore bien trop puissant dans notre société… avec toujours la même optique du « ça n’arrive qu’aux autres »…

Quant aux cours d’éducation sexuelle dispensés en classe… ils sont peut-être mal adaptés… quand j’étais au collège (années 84-88 environ), les jeunes filles avaient une énorme méconnaissance de leur corps, et les garçons se sentaient les rois du monde… résultat … tout le monde ricanait bêtement… personne n’écoutait vraiment… parce que le sujet dérangeait…

je crois que malgré tout ce que l’on dit actuellement, malgré la banalisation du vocabulaire sexuel, nous ne sommes pas encore vraiment libres avec la sexualité, nous ne parlons pas de NOTRE sexualité (hormis parfois avec un médecin), les hommes en parlent entre eux par « fierté », les femmes parlent de leur problème gynéco personnels, mais on parle rarement du rapport sexuel en lui-même…
alors comment parler de l’emploi de la capote ??? pas facile… malgré tout ce que l’on dit, la sexualité reste encore un sujet difficile à aborder…

Alors… Prévention… Prévention… répétition de message tel que « Sortons COuvert » … mais ce message n’est-il pas un peu dépassé ??? ne faudrait-il pas trouver un message plus explicite ?? genre "La capote, je ne m’en passe jamais "!!! « Si tu capotes pas, je te plaques ? »… ou bien « La capote, c’est toujours AVEC, et jamais SANS »… même un truc qui taperait peut-être dans la vulgarité, mais qui frapperait les jeunes esprits (et les plus vieux aussi ) :wink:

Dernière chose… le prix… je veux bien croire que, quand on achète un canapé, le confort n’a pas de prix… mais dans le cas des préservatifs, je pense qu’un prix dérisoire faciliterait aussi les choses…

voilà pour mon avis :wink:

Tout à fait d’accord avec ton message, Kissou.

Je précise juste qu’on trouve des préservatifs à 20 centimes d’euros depuis l’année dernière, ce qui est vraiment donné pour éviter une vie sous trithérapie; ou -mais c’est quand même moins grave- de se retrouver comme ma cousine enceinte de jumeaux à 19 ans… :confused:

Tout à fait d’accord sur le fond de ce que tu dis,GlouGlou,mais faudrait peut-être arrêter un peu de charger la mule.Il ne se passe pas une semaine sans que j’entende sur tel ou tel autre sujet;« Ca devrait être fait à l’école ».J’ai vu tout au long de ma vie professionnelle s’accumuler le nombre des missions confiées à l’école…et ce …toujours avec le même horaire de base…L’école,…elle fait ce qu’elle peut,avec les moyens qu’on lui donne. :wink:

Je suis d’accord avec Michelmau… l’école c’est bien joli… mais la prévention doit se faire PARTOUT !! à l’école comme ailleurs… un exemple ???
Mon filleul vient d’avoir 20 ans (samedi dernier)… Comme d’hab je lui ai envoyé un petit chèque (il habite à 800 km de chez moi)… un chèque car je ne sais pas ce qu’il aime, et ce dont il a besoin…
Sur sa carte d’anniversaire il y avait un texte qui parlait de fiesta jusqu’au bout de la nuit… j’ai rajouté au stylo "Mais Sors couvert :wink: "…
et j’ai collé un post-it sur le « petit » chèque qui disait "Chèque bon pour les retours en taxi après la boite de nuit… ou pour l’achat de Capotes (Sors COuvert)… et pour toutes autres choses dont tu auras besoin )…

2 fois dans la même carte, j’ai employé ce genre de formule… La réponse de mon filleul fut la suivante :
« Merci marraine pour le taxi, mais sache que je ne conduis JAMAIS quand j’ai bu… merci aussi pour le budget capotes… mais j’avais tout prévu… et merci pour le GROS chèque… que je n’avais pas prévu, mais qui me sera d’une grande utilité »…

en aucun cas, il ne m’a reproché la répétition du « Sortez couvert »… et je crois que c’est ça le principal… Il faut que la prévention soit PARTOUT, dans les écoles comme ailleurs !!! il faudrait presque pouvoir trouver des capotes à tous les coins de rues, dans des distributeurs bien visibles, bien repérables…

Pour ma part, je vis dans un petit village, le seul distributeur existant est celui de la pharmacie, installé sous un lampadaire… donc bien visible de jour comme de nuit… pour des adolescents désireux de ne pas être vus… l’endroit ne convient pas… (si en plus je prends en compte le fait que la pharmacienne a séché les cours de « secret médical »… tu vois ce que ça peut donner !! :laughing: ) … l’idéal serait peut-être d’en mettre dans les PRJ (points Rencontres Jeunes),les adolescents auraient ainsi les distributeurs à « portée de mains »… même s’ils jouent avec les capotes, on s’en fout !!! le jeu est le meilleur moyen d’apprendre :wink: :top:

Allez… Bon week-end à tous… et Sortez Couvert (les nuits sont fraîches !! :laughing: )

Il est vrai que l’on en demande beaucoup à l’école … mais quand on voit le rôle de certains parents, il y a de quoi s’alarmer. Il faudrait peut-être plus viser ces derniers et les sensibiliser sur leurs devoirs de parents auprès de leurs enfants, même si la communication lors de leur puberté n’est pas des plus faciles.

Et outre-Rhin alors, y’a-t-il des témoignages :unamused: ?

Tout à fait d’accord.On pourrait peut-être suggérer à des sponsors spécialisés dans le sponsoring sportif (banques et autres…) de s’investir dans la capote gratuite.Ce serait peut-être moins « porteur » question « image »,mais certainement plus utile sur le plan sanitaire et sur le plan éthique. :wink:

L’école est pour les jeunes une institution moralisatrice, et ce qui les intéresse, c’est justement le contraire. Un exemple: Devant mon école, il y a une ligne de tram, que les élèves traversent hors des passages pour piétons sécurisés, et dans une dissert’ donnée en punition à une élève qui a traversé les voies sans même regarder, elle écrit carrément « Faire ce qui est expressément interdit par l’école donne une sentiment de pouvoir attirant ». Ca ne me rend pas vraiment optimiste sur le rôle socioéducatif de l’école. Je commence à croire que l’école ferait mieux de se contenter de faire de l’enseignement académique. Quand les stars du hit machine parlent de sida, c’est nettement plus efficace que quand c’est un prof qui le fait.

Je suis d’accord!
Et qui a envie de parler de ça avec ses profs ?

Bizarrement, j’ai une expérience tout à fait contraire à ce qui se dit ici. J’ai 20 ans (donc concerné par la jeunesse dont il est question), et une seule fois j’ai eu un rapport non protégé (en plus homo…), et le matraquage de la prévention (affiches, emissions speciales, reportages en tout genre, chansons etc) a eu pour effet que j’ai angoissé comme rarement pdt les trois mois qui ont suivis… je me suis juré de ne plus jamais refaire cette erreur…

Cela dit, je me suis rendu compte que malheureusement, tout le monde ne réagissait pas de la même manière. J’ai un ami qui fait des tests à chaque changement de partenaire et qui m’annonce soulagé que c’est négatif… J’ai presque envie de lui dire « et le jour ou ce sera positif, tu feras quoi ? »

Concernant le role de l’ecole, je pense qu’au college on est trop jeune pour se rendre compte de ce qui est en jeu, d’ou les ricanements. Au lycée, en revanche, je me souviens qu’on avait eu en 1e un dossier à faire sur les différents moyens de contraception, et qu’en faisant soi meme les recherches, on avait beaucoup appris, et on s’y était réellement interesse. l’expérience serait peut etre a renouveller sur le thème du VIH ou plus généralement des MST.

Lors d’un séminaire ou pour les plus jeunes (comme ce fut le cas dans ma classe) un exposé (parmi d’autres) présenté par des élèves à leurs camarades, tout en restant bien évidemment encadré par leur professeur afin de mener à bien le débat.

Pour ma part, j’ai eu des cours d’éducation sexuelle à l’école. Bon, c’était pas une école allemande mais « européenne »… :europe:
Ce qui me chiffonne, c’est que ces cours ont eu lieu en classe de « morale », ce qui remplaçait les cours de religion pour ceux qui ne voulaient pas en suivre. Résultat, les élèves du cours de morale étaient drôlement plus calés que les autres !! :astonished: Et à vrai dire, on s’en vantait pas mal. :sunglasses: Et on leur filait nos cours (c’était l’histoire de la sexualité, i.e. comment on devient adulte et comment se passent les rapports sexuels (du point de vue physique surtout, c’est vrai) et comment grandissent les bébés dans les ventres des mamans etc. tout ça en bd assez rigolote).

Je crois que à côté de l’école, le rôle des parents est très important. Dans ma famille on n’en a jamais parlé, et ça m’a manqué. C’est d’autant plus dommage qu’ils sont… profs ! C’est à eux (aux parents) d’expliquer comment se passe une relation amoureuse et sexuelle « saine ». Je veux dire qu’ils devraient mettre en avant l’importance des sentiments, ça n’est pas tellement le rôle de l’école, ça. Du coup, j’ai quelque fois demandé conseil à ma prof de morale, en dehors des cours !!! :laughing: Comme quoi, il y a des profs à qui on a envie de parler. :wink:

Pour répondre à ton interrogation Glouglou, je ne me rappelle plus si tu as exactement le même âge que moi, mais je crois que je fais partie de la génération qui précisément a été matraquée à fond par la propagande anti-sida. Je crois même qu’on en a été tellement abreuvés que presque un peu dégoûtés. Mais surtout, il me semble que la pression autour de ce sujet est un peu retombée ces dernières années, non ? On en entend beaucoup moins parler.
Et surtout, si je souscrit totalement à ce que qu’à dit Kissou, je crois que l’aspect pudeur et méconnaissance de l’acte sexuel est particulièrement vrai. Perso on m’a tout expliqué à l’école, je m’en souvient très bien, la contraception, les MST… Mais tout ça c’est technique et ça n’empêche pas que quand on se retrouve en situation, avec ses sentiments par-dessus le marché, toute la théorie, certes elle aide un peu mais pas des masses quand même ! Et c’est vrai (enfin ça dépend pê des familles, je sais pas…) mais qu’on en parle très peu finalement, et du coup la prévention se fait pas pas pareil. Un message qui vient d’une campagne de pub ou de l’école et un message qui vient de ta marraine ou d’un copain, ça passe pas du tout de la même façon. Je trouve ce que tu as fait avec ton filleul, Kissou, formidable. Je crois pas que j’aurais eu l’idée ni le « cran » de le faire, mais en fait ça porte à réfléchir.

Des profs de « morale » ? Ca existe ? Whaaaaaou je viens d’une autre planète!

Lol, oui, l’appellation est marrante ! Je sais plus trop de quoi parlaient les autres cours que ceux sur la sexualité… :unamused: Un peu obnubilée, la Surfanna, peut-être ? :laughing:
Il me semble qu’on avait des séances d’éducation civique, sur l’hygiène aussi, enfin des trucs comme ça. En gros, c’était pour nous occuper quand les autres avaient cours de religion ! :laughing: